Developpement Empirium

[Mirhandia Kanov]

Un son...Un son répété, grave, insistant...

Le commandant Kanov ouvrit lentement les yeux. C'était l'alarme de son radio-réveil qui la tirait du sommeil. Elle avait adopté ce vieu modèle quand elle avait remarqué que le son grave de l'appareil n'allait pas plus loin que les quelques mètres carré où elle vivait. Vieux réflexe de défense qui faisait qu'elle tentait en permanence d'être aussi silencieuse que possible en mission.

Se relevant en gromellant de son lit, simple matelas posé sur le sol, elle regarda autour d'elle. Les 15m² de la pièce étaient bien pris par son petit bureau, l'armoire contenant ses quelques vêtements et, surtout, sa douche.

La pièce était à l'origine un simple local de rangement. Grossièrement réaménagé, celà lui suffisait amplement. Elle se leva, se débarassa de son pyjama en toile brute et se jeta plus que ne marcha vers sa douche. En temps de paix, elle avait un mal incroyable à se réveiller. L'eau glacée eut un effet electrisant qui la fit émerger totalement.

Se sèchant et s'habillant de sa tenue militaire habituelle, elle se regarda dans la glace. Les quelques concessions dues à son nouveau titre de Seigneur se voyaient bien : cicatrices effacées, cheveux coupés de frais, épilation des sourcils... Elle présentait bien! Par contre, ses anciens mercenaires la regardait bizarrement. Il fut dire que jusqu'à présent, ils ne la regardait pas comme une femme!

Une fois prète, elle alla à la porte qui s'ouvrit en un chuintement étouffé. Elle passa le cadre et se retrouva au sein du poste de commandement. En forme d'une sphère creuse au milieu du commodore, il regroupait toutes les informations du vaisseau. Un pilier central supportait toutes les passerelles dont le diamètre allaient en grandissant en allant vers le bas. Elle se trouvait tout en haut, la porte du local étant juste en-dessous du siège du pacha.

Souriante, elle gravit les quelques marches qui l'amenaient à son poste. Grand siège dont aucune commande n'était visible, il était aussi vieux que le vaisseau. Une fois assise, des écrans semi-transparents se matérialisèrent devant elle. Elle frola d'un doigt la commande pour les réduire et ils se résumèrent à une icône flottant fantômatiquement près de sa main droite.

L'atmosphère était studieuse, voir austère. Les gens ne parlaient qu'en se chuchottant, le seul bruit régulier étant celui des machines qui cliquetaient, annonçant que tout allait bien ou mal, selon le niveau des réparations. Le sourire de Kanov ne s'estompa pas. Ses hommes ne chuchotaient pas par respect pour son sommeil. Tirés des élites des sous-mariniers, ils avaient pour habitude pour ne pas faire de bruit en mission. Il était dur de leur faire comprendre que l'espace ne propageait pas les sons... Elle céda à la tentation et poussa d'un cri son ordre.

-Second! Quelle est la situation actuelle du Nadyzeya?

La moitié de l'équipage sursauta, pas habitué à ce genre de comportement. Elle éclata franchement de rire.

-Allons...il faudraient qu'ils collent l'oreille contre la coque du Commodore pour vous entendre hurler dans une des coursives longeant le blindage! le son n'est pas un problème. C'est la lumière qui en est un. Alors, ce rapport?

Un homme, assez jeune, grimpa quelques escalier pour se mettre un étage plus pas que le siège du Seigneur. Son second avait été un des capitaines de sous-marin les plus dangereux qu'elle ait affronté. Il travaillait maintenant sous ses ordres mais, le temps passant, tous reconnaissaient qu'il n'était plus temps aux querelles. Ils avaient, ensemble, parcourus des centaines de fois la distance maximale qu'ils avaient parcourus sur leur planète natale.

-Nous sommes toujours posés sur le sol de la lune principale de la planète B59. Deux chaînes de montagne ferriques parallèles nous couvrent le leur ombre. Nous ne seront visibles de la planète que dans 98 heures. Les drones leurres sont dispersés et posés sur les sommets de toutes les crêtes environnantes et forment aussi un relais jusqu'à notre satellite espion.

-Des nouvelles de nos hommes?

-Ils ont envoyé un rapport il y a une heure. Ils ont retrouvé l'équipage de la navette minière. Morts et abandonnés dans le désert de pierre qui couvre l'équateur. Un des membres était un cyborg et nous pensont pouvoir extraire quelques données de la part de son cervau qui était numérique.

Le sourire du commandant s'éffaça. Ils chassaient des voleurs de navette. A présent c'était une chasse à l'homme pour retrouver des assassins.

-Des chances que ce soit le gouvernement en place qui ait éliminé mes hommes pour garder le matériel et le minerai récolté?

-Nous avions toutes les autorisations pour le forage. Les deux "taupes" avaient commencé leur travail et, quand elles se sont coupées, on n'a décelé aucun véhicule en vol au-dessus ou à proximité de leur position. Il semblerait que ce soit un acte de piraterie.

-Bien...si c'est ce que disent les officiels, on va donc traquer et éliminer officiellement ces types. Tant pis si au final ce n'était que des soldats obéissant aux ordres.

-Commandant Kanov...sans vouloir paraître irrespectueux, cette planète a une police qui...

-SILENCE!

Le regard était dur à présent. Elle croisa ses mains devant elle, gardant les coudes sur les accoudoirs. Elle toisa les personnes présentes dans le poste de commandement. De sa place, elle pouvait tous les voir, soldats d'élite de tous les corps d'armée.

-On va délivrer un message...les nouveaux-venus, dans leur vieux vaisseau à peine retapé, peut frapper vite, fort et sans le moindre signe avant-coureur. Dès que nos hommes au sol auront une idée de la position de ces pirates, on va attaquer sans retenue. Tant pis pour la navette et les taupes. On frappe pour punir, pas pour récupérer notre bien. La moindre agression contre un des membres de notre flotte doit être payée en retour.

Le sourire sauvage était à présent partagé par quelques hommes, anciens des forces d'assaut. Oui, ce genre de plan leur plaisait. POur Kanov, il ne restait plus qu'à canaliser leur ardeur. La perte de cette navette l'arrangeait quelque part car celà lui permettait de former la toute première unité de combat spatial de Chelestra.

[Mirhandia Kanov]

Les pesronnes travaillant dans le poste de commandement étaient à présent plus bruyant, discutant entre eux des spécificités de leurs postes de travail. Ils découvraient pour la plupart les fonctionnalités des commandes mais apprenaient vite comment en tirer la quitessance. Kanov avait les oreilles grandes ouvertes. Savoir comment les appareils marchent aident à fournir une stratégie.

Les minutes passaient, assez longues. Mirhandia avait allumé ses commandes et observait les différentes possibilités. Un bouton était à présent allumé. En grisé jusque là, il avait sûrement été activé suite à une réparation des nombreux cables parcourant le vaisseau. Il était marqué "Mode Observation". Cédant à la tentation, elle appuya dessus. Un long grésillement se fit entendre dans toute la pièce, les parois formant la sphère étant comme agité de spasmes. Quelques secondes plus tard, ils eurent l'impression d'être suspendus dans le vide.

En effet, des caméras placées partout sur la surface de la coque permirent de voir l'extérieur du vaisseau. Elle regarda tout autour d'elle et vit les fines graduations délimitant les zones. Elle tapa une série de numéros au hasard et, à sa droite, un carré de roche de la montagne se fit encadré et un zomm de 30 fois fut effectué dessus.

-Voilà quelque chose de pratique!

Elle observa, souriante les graduations. Elle n'avait pas la moindre idée commant utiliser ce nouveau moyen d'observer leur environnement et ne voulait pas paraître stupide devant ses hommes. Un message des hommes posés sur la surface arriva, lui sauvant la mise. Elle effaça son sourire d'enfant ayant trouvé un jouet pour se pencher vers son officier des communications.

Quand il quitta ses opérateurs, il était blème. Visiblement, les nouvelles n'étaient pas bonnes. Instinctivement, les doigts du Seigneur se crispèrent dans les accoudoirs. Elle avait perdu d'autres hommes?

-Nous...Hum...Savons qui a volé la navette...Ce ne sont pas des pirates...Enfin, pas des pirates ordinaires...

Kanov fit de grands geste avec le bras, mimant une roue que l'on tourne. Cet officier avait été aide de camp d'un dictateur. Il était parfais pour engager la conversation avec les pires crapules comme les grands dignitaires. Mais était bavard...épouvantablement bavard...

-Pour faire vite, c'est une société privée. Grosse multiplanétaire indépendante des Seigneurs. Ils n'ont pas de Commodore mais ne manquent pas de vaisseaux. Il y avait des rumeurs comme quoi leurs affaires étaient assez louches...maintenant, c'est sur...

Elle sourit. Elle savait pourquoi son officier des communications transpirait. Il craignait l'ordre de mettre le feu aux poudres qui ne tarderait pas à venir. Mais elle avait appris à se contenir...un peu.

-Parfait. Donc, ils vont gouter à ce qu'un Commodore bien mené est capable de faire.

-Notre canon n'est toujours pas opérationel...

-On a nos torpilles!

Vaincu, l'homme alla se rassoir. Les torpilles en question étaient des missiles longue portée retouchés pour marcher dans l'espace. Les officiers n'étaient pas tout ce que Mirhandia a ramené des sous-mariniers, elle avait eu beaucoup d'idées pour amené le combat spatial à sa portée. En fait, elle jouait selon ses règles et forcerait les autres à y jouer. Le fait de ne pas disposer de frégates de combat pour l'assister était un atout pour la façon dont Kanov utilisait le Nadyzeya. Peint dans un noir mat, il était absolument invisible dans l'espace.

Elle se renseigna sur les vaisseaux de cette compagnie