Developpement Empirium

[Katherine Talkesh]

La nouvelle de l’arrivée de l’ambassadeur de l’impérium Hannibal s’était propagée telle une trainée de poudre au sein de tous les milieux sociaux de la capitale de Terra. Moins d’un jour après l’annonce officielle de l’entrée de l’imposant commodore dans le secteur, tout le monde était déjà au courant. Le sablier Noir devait encore effectuer une transition avant d’émerger à l’intérieur de leur système solaire, mais les habitants étaient toujours ainsi lorsque le visiteur était un opposant au chaos. D’autant plus s’il est émissaire d’un empire qui a fait de son devoir d’éradiquer à jamais les engeances chaotiques provoquant la ruine. C’est dans ce climat d’excitation populaire que le personnel du palais impérial se démenait pour préparer à temps les suites nécessaires au logement de la garde et du seigneur qui allait bientôt débarquer pour rendre visite à leur maîtresse, maîtresse qui d’ailleurs se préparait dans ses appartements avec l’aide de quelques servantes

-Mais pourquoi donc insistez-vous pour que j’enfile déjà maintenant la tenue officielle de ma fonction ?! L’ambassadeur Hannibal n’est pas attendu avant plusieurs heures. Son appareil doit encore passer la frontière externe du système avant de pouvoir emprunter le portail qui le mènera jusqu’en orbite de Terra.
-Dame, votre mère savait très bien que vous ne vous prépareriez qu’à la dernière minute et nous a donc laissé des consignes strictes quand à notre devoir actuel. S’il vous plaît, ne nous obligez pas à renier notre parole !
-J’aurais du me débarrasser de son personnel !
-Que notre maîtresse est cruelle ! Ajouta celle qui s’occupait d’ajuster le long manteau de voyage traditionnelle du premier Talkesh.

Les servantes rirent toutes en chœur, prenant ces menaces pour ce qu’elles étaient, de simple plaisanteries sans conséquences. Mais la Dame n’en était pas moins énervée par l’empressement de ses suivantes. Bien que la venue du seigneur Hannibal lui soit chère, les préparatif prenaient une ampleur jamais observée depuis la fin du dernier conflit. La première Talkesh soupira de dépit et ajusta elle-même les pièces d’armure légère qui faisaient partie des habits traditionnels de ses différentes fonctions. L’armure et l’épée d’arcanite qui se trouvait é son flanc gauche, servaient à signifier la volonté de l’impératrice à accompagner ses hommes jusque sur les champs de bataille, les trois chaînes du même matériaux qui ornaient l’épaule gauche indiquaient le statut de Messagère de cristal. Le manteau d ‘un noir profond portait dans le dos un talkesh’a dont les branches remontaient le long des manches. La fleure qui puisse au pied de l’arbre légendaire quand à elle décorait la doublure de la large capuche. Il ne manquait plus que les insignes de commandant en chef de la FSU pour que le tableau soit complet.

Lorsqu’elle sortit enfin de ses appartements, il avait fallut deux heures aux suivantes espiègles pour permettre enfin à leur maîtresse de les quitter. Vingt minutes avaient servis à régler les derniers détails de la tenue et le reste à des futilités auxquelles l’impératrice ne se serait pas pliée si elle n’avait pas eut le temps. Après tout les suivantes étaient encore jeunes et avaient également le droit de profiter un peu de leur jeunesse. Luxe dont Katherine n’avait jamais eut le loisir de profiter, être la fille d’un empereur et membre d’une famille, qui si ce n’est célèbre, maudite. N’avait ni été de tout repos ni une joie en soit. La joie, elle avait du la trouver dans les enseignements d’une discipline mentale stricte apprise avec les messagères, dans sa formation aux techniques de combat et d’assassinat ainsi que dans son apprentissage des improbables complications de la politique de l’empire qu’elle allait peut être gouverner un jour. Trop profiter de la vie la fragiliserait par la suite et provoquerait la chute de l’empire disait Méhodwor. Personne, tant qu’il reste Talkesh et qu’il a le poids de la malédiction sur ses épaules ne peut espérer avoir le loisir d’avoir une vie telle que d’autre considéreraient comme normal. Mais elle n’y pensait plus à présent, c’était sa vie depuis de trop longue années pour que ça lui passe sur un coup de nostalgie. Elle se mit donc en route, il restait encore plus de quatre heures avant l’arrivée de l’ambassadeur, mais elle devait régler la totalité des problèmes qui pourraient survenir lorsqu’elle discuterait avec son invité, ce qui allait certainement l’occuper durant le temps restant.

[Hannibal (22/09/2005 - 24/10/2009)]

L'immense vaisseau amiral qu'était le sablier noir continuait sa progression en direction de la frontière du secteur derrière laquelle l'attendait un portail prêt pour lancer le commodore dans un long saut hyperspatial jusqu'à la planète Terra. Les techniciens de la flotte avaient estimé à quatre heures le délai d'arrivée du vaisseau au dessus de Terra et chaque homme d'équipage à bord préparait l'engin pour la manoeuvre tandis que le commandant Hannibal se préparait avec une précision et une discipline militaire pour son entrevue avec Dame Talkesh.

-Au nom de l'empereur!!! Vas-tu te laisser enfiler maudite botte!!! Criait-il alors qu'il tentait désespérément d'enfiler une botte au cuir trop tendu. C'est à cet instant que l'on frappa à la porte.

-Par l'empereur qu'y-a t'il encore ?!

La porte s'ouvrit et une jeune officier aux cheveux roux entra tout en se mettant au garde-à-vous et en tentant de réprimer un sourire qui commençait à prendre place sur ses lévres.

-Par le trône d'or! Sergent-major Rebecca je vous interdit de rire ou je vous promet le peloton d'exécution!

A l'instant même où il finissait sa phrase, le pied du commandant parvint finalement à rentrer dans la botte. Ce dernier soupira et souffla un instant en essaiyant d'ignorer la douleur qui martelait ses pieds.

-Oui qu'y-a t'il Rebecca?
-Le vaisseau sera en orbite de Terra dans quatre heures Seigneur-général , la délégation du munitorum sera bientôt prête et la garde d'honneur n'attend plus que son inspection.
-Très bien mais arrêtez de m'appeler Seigneur-général, ça ne me resemble pas. Dites aux officiers de se préparer dans le bloc A-07, je veux que tout soit impeccable.

La jeune officier salua une dernière fois son supérieur avant de disparaître derrière la porte de la cabine. Hannibal se leva de sa chaise pour venir se poster devant un grand mirroir qui reflétait l'homme de la tête aux pieds. Le commandant avait plus l'habitude de porter un uniforme militaire dénué de tout objet superflu mais il était question de faire bonne impression aujourd'hui. L'Imperium avait décidé que ce serait à lui de mener à bien la mission diplomatique dans le cadre d'une alliance avec la FSU et sa dirigeante, Katherine Talkesh.
Hannibal ressera un peu plus le col de son uniforme de parade et lissa les plits irréguliers du tissu. C'était un vieil uniforme qu'il ne mettait pas souvent hors des défilés militaires et des délégations impériales. Le tissu était d'un vert sombre rehaussé de brauderies dorées tandis que le côté gauche de l'uniforme était légèrement alourdit par les nombreuses médailles qui y étaient accrochées parmi lesquelles on pouvaient facilement distinguer la médaille pourpre, la croix de Macharius et la fameuse Honorifica Imperialis. Le commadant enfila ses gants noirs en cuir avant de placer sa casquette sur son crâne. Cette dernière, de la même couleur que le tissus du treillis, était surmontée de l'Aquila, symbole même de l'Imperium. C'était un aigle stylisé à deux têtes dont la droite était aveugle. Hannibal passa une large étoffe rouge carmin autour de sa taille avant de passer par dessus sa ceinture d'officier où pendait son holster et le fourreau de son épée énergétique. L'uniforme était complet et le commandant semblait satisfait de l'allure qu'il donnait. Il allait sortir lorsqu'une question s'imposa dans son esprit; quel temps faisait-il sur Terra? Peut-être pleuvait-il ou même neigeait-il? Hannibal ouvrit une de ses armoires et en sortit une longue vareuse noire, cadeau d'un vieil ami qui était devenu commissaire. Il enfila le manteau sur ses épaules et après un dernier coup d'oeil satisfait dans la glace, il sortit enfin de sa cabine pour rejoindre les officiers qui l'attendaient. Après plusieurs couloirs et ascenceurs empruntés, le commandant déboucha enfin dans le bloc A-07. C'était une pièce richement décoré du munitorum et ce lieu servait habituellement de salle de repos pour les officiers. A peine eut-il franchi la porte que six officiers en tenue de parade se mirent au garde-à-vous ainsi que Rebecca qui se tenait en bout de file.

-Repos messieurs... alors voyons voir ces uniformes.

Hannibal passa entre les officiers et inspecta scrupuleusement leur tenues. Chacun portait l'uniforme de leurs régiments respectifs par dessus lesquels s'entassaient les médailles obtenues au cours d'une vie de combat. Aucun d'eux n'était bien haut placé dans la hiérarchie militaire mais Hannibal les avait personnellement choisi pour faire partie de son état-major ainsi que pour cette mission diplomatique. Le Commandant ressera quelques cols, ferma deux ou trois boutons et tordit les oreilles de ceux dont l'uniforme était parfait. Hannibal se posta en face d'eux dans une position solennel avant de prononcer son discours.

-Bien, le prôblème des uniformes étant réglé, nous pouvons passer aux détails. Lieutenant Kürt, nous sommes ici pour une mission diplomatique et pas pour un stage de survie sur Alaris Prime aussi je vous demanderais de surveiller vos manières et de garder votre couteau dans son fourreau. Les hommes éclatèrent de rire devant ce qui leur avait semblé être un sermon aux premiers abords. Capitaine Meryl, ce ne sera pas comme les "cabarets" dans lesquels vous faites des ravages aussi vous aurez pour ordre de vous tenir tranquille devant les membres du sexe féminin.
-Je demande une médaille si j'y arrive mon commandant. Les officiers rirent à nouveau de bon coeurs.
-Ca je ne peux pas le promettre par contre je peux très bien trouver une excuse pour vous envoyer en cour martiale si vous n'y arrivez pas alors maîtrisez vous. A part ça je dirais que tout est en ordre. Bien messieurs, nous arriverons dans trois heures alors pas de bêtises en attendant.
-Oui Commandant! Aquièsçèrent les soldats en saluant leur supérieur.

Les officiers sortirent de la pièce pour rejoindre leurs quartiers, laissant le commandant seul avec Rebecca.

-La garde d'honneur est prête pour l'inspection mon commandant.Commença la jeune femme.
-Bien alors allons-y.

Ils empruntèrent une série de couloirs avant de déboucher dans un vaste hangar où se tenaient une douzaine de soldats au garde-à-vous dans leurs uniformes propres de couleur mauve. C'était là des soldats du 13eme Mordian, un régiment fortement décoré dont les soldats étaient fiers de leurs traditions martiales. La tête haute et le regard perdu, les soldats acceuillirent leur supérieur dans un silence solennel. Tout était en ordre, il ne manquait plus que l'heure arrive.

[Katherine Talkesh]

Le manteau de sa charge flottait au rythme de ses pas alors qu’elle se rendait au centre de commandement du palais impériale, le regard perdu et le pas léger, écoutant avec ravissement la douce musique que son déplacement produisait au sein des sphère du vent. On était loin de la voix lourde de souffrances et de désespoir que véhiculait la terre. Grâce à l’héritage génétique de sa mère et aux nouvelles messagère qui avaient été formées après la libération d’E6 la première Talkesh était à même de pouvoir écouter les voix de la terre sans avoir à subir de blessures grave tant psychique de physique. Selon les archives Talkesh, les seules maîtres du clan qui avaient eut cette chance avaient été les descendants de ceux qui avait dirigé l’empire jusqu’à sa chute, ceux qui n’avait plus de responsabilité réelles que la survie du clan, ceux là même qui n’avaient pas grand-chose à entendre provenant de la malédiction.

Elle pria silencieusement pour les âmes de son père et de sa mère, elle qui avait choisit de partager sa destinée avec l’homme qu’elle avait aimé, précipitant sa fin de plein gré. Mais elle ne pouvait rien apporter de plus à sa fille ou à l’empire, pourquoi lui reprocher cette seule décision égoïste alors qu’elle avait grandement contribué à la résistance contre le chaos lors de la dernière guerre chaotique. L’impératrice de l’empire de cristal saisit le pendentif formé de cristaux intelligents, fruit des arbres talkeshs uniquement réimplanté avec succès sur A’hyè, clefs et composants centraux des satellites de relais du système de communication instantané Lune Noire. Relique d’un passé glorieux maintenant détruit au profit de la destinée offerte aux peuple d’Empirium. Elle fit halte un instant et mettant un genou à terre et le poing à son cœur prononça à nouveau son serment aux ancêtres.

-A celui qui fit don de son existence à ceux qui en avaient le plus besoin et à celle qui partagea la souffrance et le poids des Talkesh.

Un remerciement qui serait porté par le vent et la terre, remerciement qui peut être atteindra un jour les oreilles à qui il était destiné. Vénérer les ancêtres était une tradition provenant de Terra que Méhodwor avait trouvé particulièrement adaptée et donc l’avait rendue officielle et obligatoire. Partout dans l’empire, deux fois par jour durant deux heures étaient récitées les dévotions aux ancêtres, deux heures hors du temps durant lesquelles nombreux trouvèrent réconfort durant l’invasion chaotique et les attaques bactériologiques. Une tradition qui pris toute son importance durant la guerre et qui était fortement encrée dans les mœurs à présent et toujours conclue par un vœux adressé aux proches disparus. En tant que chef suprême de l’état Katherine était dispensée, ainsi que tous ses proches collaborateurs, de l’entièreté du rite. Elle en était l’objet après tout, mais par foi personnelle, et personne ne l’avait vu négliger ce point une seule fois, elle souhaite à chaque fois bon voyage aux âme de ses proches et amis défunts. Deux peuples avaient catégoriquement refusé de se plier au rite et personne ne les y avait forcé, car, après tout, lorsque chaque acte de la journée est effectuer avec ferveur dans le but d’accomplir ce que les défunts n’ont pu faire de leur vivant on ne peut décemment forcer ces croyants à faire plus pour ceux qui sont et ceux qui étaient. Diréa et Erridan échappaient ainsi à la règle, mais il n’y avait rien d’étonnant à ce que ces deux peuples qui luttaient jour après jour pour la survie des leurs au sein de leur environnement désertique impitoyable aient un rapport privilégié avec la mort.

Elle atteint finalement le poste de commandement qui se situait à la moitié de la tour centrale du palais. Pur projet esthétique et peut être un peu moins complet que le centre sécurisé situé dans les sous-sol, il n’était là que pour annoncer à tous la maîtrise technique de l’empire de cristal et faisait certainement la fierté de tous ceux qui étaient amenés à y travailler. Mais le déplacement s’avéra finalement inutile, tout était sous contrôle et rien ne nécessiterait son intervention à moins d’un imprévu de taille. Ce n’est qu’alors qu’elle remarqua l’heure : 16.12 !
-Quand est prévue l’arrivée du sablier noir?
-Dans trois heures à peu près Dame. La délégation de l’impérium débarquera donc au plus tard à 20.00.
-Et les dévotions d’aujourd’hui ?
-Vous devez certainement parler du créneau publique. Laissez moi vérifier. La majorité de la population commencera l’office aux environ de 19.00. Mais je ne pense pas qu’il y aura le moindre retard, comme d’habitude.
-Les personnels sensibles s’organisent comme d’habitude ?
-Oui, Dame. Tout est également en ordre de ce côté.
-Ainsi ça ne les dérange vraiment pas de différer leurs dévotions sur leur temps libre.
-Dame, si je puis me permettre une remarque, tout le monde le fait sur son temps libre. L'empire est tout pour nous, prendre sur le temps normalement consacré à faire croître ce que votre famille nous a donné serait presque criminel.

Avec la tension résultant de cette visite diplomatique importante, ce fait était totalement sortit de la tête de l’impératrice. Un sursaut la ramena à la réalité et elle pu rire de son étourderie avec les techniciens présents. Avant de saisir qu'elle tenait une excellente occasion de leur jouer un tour.
-Le premier que je prend à vendre cette information à la presse aura droit à une petite discussion avec mes suivantes.

Les éclats de rire se turent immédiatement et les visage des responsables secteur blêmirent au point d’en devenir presque transparent. Tout le monde savait à quel point la dévotion des suivantes envers leur Dame frôlait le zélotisme. Katherine était heureuse d’avoir appris ce truc de la princesse impériale De Kerdell. Comme quoi armer et entraîner au combat au corps à corps des servantes dévouées pouvaient servir de bien des façons toutes aussi subtiles les unes que les autres. Bien sûr l’homme à remercier était surtout le premier maître espion de l’empire, Ilka. Qui était à lui seul la source de bien des rumeurs horribles concernant le traitement qui fut réservé à certains invités peu respectueux envers l’impératrice. Riant sous cape cette dernière quitta les lieux avec un geste apaisant de la main qui rendit des couleurs aux quelques visages de ceux qui avaient finit par identifier certains mouvement clef qu’adressait l’impératrice à sa garde personnelle. Dire que l’entourage de la première Talkesh avait rapidement mémorisé les attitudes et gestes usuels qu’elle employait frôlait l’euphémisme. Tout en pensant au léger désagrément que provoquerait l’arrivée du commandant Hannibal en plein milieu des dévotions, elle fut heureuse de constater que son personnel avait un excellent sens de l’observation et l’instinct de survie qui allait avec. Avoir un personnel performant et efficace avait toujours été la principale préoccupation de feu Méhodwor, sa fille avait peu à peu instillé une certaine discipline militaire même chez les civiles et était heureuse de constater que ses efforts portaient leurs fruits. En cas de crise ces hommes placés aux postes clefs réagiraient avec calme et réflexion, ce qui faisait la plupart du temps la différence entre une planète perdue et une défense efficace et réactive.
-Je vais inspecter les gardes et choisir mon escorte. Et veuillez avertir le colonel Bilan, je n’aimerais pas attendre que les troupes se mettent en rang lorsque j’arriverais.
Puis, se tournant vers l’homme qui surveillait la scène depuis la passerelle dédiée aux communications prioritaire elle ajouta:
-Lieutenant, je vous laisse le PC. Faites au mieux et mettez-moi en liaison si un problème grave devait survenir.

La première Talkesh disparut donc de la salle dans le claquement de son long manteau et se rendis rapidement au niveau du sol, dans le quartier des gardes blancs. Une minute à peine s’était écoulée, mais ils étaient déjà tous rassemblés sous la bannière de leur section respective. Le colonel Bilan se trouvait devant ses hommes et ordonna le garde à vous. C’est donc dans le claquement métallique des bottes renforcées que la Dame s’avança pour l’inspection. Les uniforme blanc dénotaient particulièrement sur le gris du ciel qui commençait à se faire menaçant. Mais tous les uniformes étaient impeccablement ajustés, pas un gantelet ne manquait. C’était pourtant la première pièce de l’uniforme que nombreux oubliaient de revêtir. Pourtant cette fois, la Dame du l’admettre avec une touche de frustration, elle ne pourrait pas hurler dans les oreilles de quelques uns des gardes qui se tenaient fièrement face à la maîtresse de l’empire de cristal. Sauf qu'il manquait un détail...
-COLONEL ! Pourquoi les Gardiens ne portent-ils pas le manteau que je leur ai offert ?!
-C’est que Dame, les hommes ne se sentent pas digne de porter le symbole de votre maisonnée. Essaya-t-il de justifier la maladresse de ses hommes.
-Soit, et bien ils en sont digne ! Déclara-t-elle en essayant de se retenir de rire face à l’officier malmené. Puis continua:
-Je veux une punition exemplaire pour ces hommes, colonel !
-Mais…, Dame, vous ne…
-Essayez encore une fois de me contredire Bilan et vous saurez précisément ce que signifie l’expression « Passer entre SES mains ».
-Bien Dame, en ce qui concerne le châtiment…
-Ils doivent tous revêtir le manteau qu’ils ont "OUBLIE" et me servir de garde d’honneur durant la cérémonie d’accueille de notre invité. Compris ?
-Fort et clair Dame ! Allez, tous à vos manteaux et remerciez la Dame qu’elle ne m’aie pas laissé le choix de votre blâme !

Les hommes s'agitèrent instantanément au son de la voix de l'officier et s'organisèrent rapidement. La première Talkesh resta face au colonel et l'interpela afin qu'il se retourne à nouveau vers elle.
-Colonel! Chargez-vous des préparatifs pour l’arrivée du commandant Hannibal. J’espère une excellente surprise, ne me décevez pas.
-A vos ordres !

La Dame regarda les soldats d’élite ajuster leurs bottes et gantelets renforcés, tandis que d’autres ajustaient les épaulières de leur camarade ou vérifiaient que leur imposante arme de poing était fonctionnelle. Les Gardiens étaient la fierté de l’empire de cristal, les derniers à tomber en résistant face aux envahisseurs et les premiers qui débarquèrent aux côté des forces de la FSU lors de la libération d’E6. Habitués aux missions de protections et au maintient de la paix dans les zones à risque de l’empire, ils faisaient de parfait gardes d’élite lors des événements et cérémonies officielles, leurs armes, meurtrières lors des engagements, servant plus à dissuader les tentatives d’attaque qu’a semer la destruction lors de ces occasions. Katherine regarda encore une fois la scène avant de se tourner vers le ciel qui décidemment n’avait pas envie d’être coopératif pour ce soir. Renoncer au contrôle climatique stricte s’était avéré un très bon choix écologique, mais une catastrophe pour les rencontres officielles… Il ne restait plus qu'une heure avant l'arrivée du sablier noir en orbite.

[Hannibal (22/09/2005 - 24/10/2009)]

La voix du techno-serviteur résona au travers des hauts parleurs disséminés un peu partout dans le sablier noir.

-Attention attention! Sortie du Warp dans 30 minutes! Sortie du Warp dans dix minutes!

Les ingénieurs et techniciens de la passerelle s'agitèrent de plus belle et les technaugures s'assuraient que rien ne perturbe l'esprit de la machine qui habitait l'immense vaisseaux. Les entrailles du commodore dataient du moyen-âge technologique et nombre de ses composants étaient de véritables reliques impossibles à remplacer et plusieurs heures d'entretien et de prières devaient leur être sonsacré tous les jours. Tâche à laquelle les technaugures s'affairaient nuits et jours sans rechigner.
Le commandant Hannibal se tenait sur la passerelle près du siège de commandement et fixait la véritable fourmillière de techniciens qui travaillait en contrebas. Tout comme chacun travaillait au bon fonctionnement du vaisseau, chaque citoyen impériale se devait de participer au bien être et à la sauvegarde de l'Impérium. La sueur et le sang de millions d'hommes assuraient la pérénité de ce gigantesque empire chaque jour. Pour parvenir à cela, l'Imperium avait dut faire de nombreux compromis draconiens avec l'avènement du chaos; un régime et une discipline de fer, le développement de la xénophobie envers les non-humains, la traque des hérétiques et des psykers latents, l'abbolition de certaines technologies... tant d'horreurs qui avaient finalement façonné l'Impérium.

-Sortie du Warp dans 20 minutes! 20 minutes!

Il était temps de régler les derniers préparatifs avant le départ. Empruntant les ascenceurs, Hannibal se rendit au hangar N°02 où l'attendait la délégation impériale au grand complet. La vingtaine de soldats qui formaient sa garde d'honneur formaient une haie d'honneur pour le commandant qui avança vers le reste de la mission. Il pouvait voir que les six officiers de son état-major étaient tous présent dans leurs irréprocgables tenuesde parade, à leurs côté se tenaient un individu entièrement vêtu de noir avec pour seule couleur une étoffe rouge passée autour de la taille. C'était le commissaire Hawk qui avait été délégué au Sablier noir en tant qu'officier de propagande. Les commissaires étaient les orphelins d'officiers ou de membres importants de l'administratum qui étaient envoyés à la schola progenium afin d'assurer leur futur rôle, ils sont très souvent affectés à des régiments de la garde en campagne et s'assure que les hommes gardent toujours le moral et la foi envers l'empereur. Malheureusement ils sont peu appréciés des soldats qu'ils mènent au combat, ils n'hésitent pas à instaurer la discipline par la terreur et ont recours aux coups les plus bas pour y parvenir, il est même très courrant de voir des commissaires éxécuter les lâches et les incompétents en plein milieu du champ de bataille. Malgré tout ils étaient un rouage essentiel de la gargantuesque machine impériale. A ses côtés se tenaient deux autres hommes; l'un était vieux, s'appuyait sur une canne et possèdait une barbe grisonante fournie ainsi qu'un énorme paire de lunettes tellement épaisses qu'on avait du mal à voir au travers. C'était le commis Buerl du departmento munitorum et il s'autoproclamait lui même "grand gérant de la paperasserie impériale" et qui était très utile au commandant lorsqu'il s'agissait de remplir les formulaires appropriés à certains ordres. Derrière lui se tenait un homme plus jeune qui portait néanmoins les mêmes habits et robes du departmento, c'était le second Varhow, l'assistant du commis Buerl. bien que distrait et parfois empôté, Varhow faisait un excellent travail et aidait du mieux qu'il pouvait son maître. Tout le monde était là et fin prêt. Il ne leur restait plus qu'à embarquer dans la navette Aquila qui les attendait derrière eux, un peu plus loin, on pouvait apercevoir quatre chasseurs Thunderbolt au stand-by et leur pilote qui se préparaient à décoller, ils seraient la seule escorte à laquelle aurait droit la navette dans l'espace et l'atmosphère de Terra.

-Sortie du Warp dans 6...5...4...3...2...1...contact!Cria l'un des hauts parleurs du hangar.

Le vaisseau décéléra légèrement alors qu'il entrait dans l'orbite de Terra. Hannibal regarda sa montre, il était presque l'heure.

-Bien messieurs je pense qu'il est temps pour nous de partir. Veuillez embarquer, la navette ne va pas tarder à décoller.

Un à un et au milieu de la haie d'honneur formée par la garde d'honneur, les membres de la mission diplomatique montèrent à bord de l'Aquila. Le commandant ferma la marche accompagné de sa garde. La passerelle de la navette se referma dans une évacuation de vapeur avant que les réacteurs de l'engin ne vrombissent en émettant leur lueur rouge. A ce signal, les quatre chasseurs impériaux qui attendaient prirent leur envol et précédèrent la navette dans l'orbite. Cette dernière sortit finalement du hangar et commença son trajet vers la planète. En cours de chemin, les deux pilotes ouvrirent leurs canaux de communication pour pouvoir signaler leur approche.

-Ici la navette transportant la délégation impériale, nous demandons l'autorisation et les coordonées d'atterissage.

[Katherine Talkesh]

L’ensemble de l’ordre des gardiens présents sur Terra s’était prestement rassemblé sur l’aire d’atterrissage qui avait été aménagée dans le but d’accueillir comme il se doit le commandant Hannibal. Dix milles gardes d’élites se trouvaient donc rassemblés sur l’astroport, attendant que le sablier noir émerge enfin en orbite et que la navette et son escorte effectuent leur descente. Dix milles hommes et femmes sous leur manteau noir attendaient patiemment que vienne l’heure. L’impératrice ne s’était pas encore jointe aux comité de réception, mais le réseau indiquait clairement que le Condor transportant la délégation officielle approchait rapidement. L’astroport se trouvait tout de même au plus proche à trente kilomètre de la ville. La périphérie de cette dernière ayant englobé depuis longtemps ce qui était rapidement devenu le cœur même de la vie commerciale sur la planète capitale. L’ascenseur orbitale qui prenait source au sommet de la tour centrale du palais impériale, une fois l’astroport construit, ne servit plus qu’aux transports de passagers et aux marchandises gouvernementales. Alors que le Condor et son escorte apparaissaient enfin sur le fond de nuage gris, un léger crachin se mit à tomber, accompagné par de violentes rafales de vent provoquées par le décollage des destroyers chargé de sécuriser le chenal de sortie pour le vaisseau attendu.

Les huit monstres de métal s’élevèrent lentement dans le ciel et percèrent sans aucun mal l’atmosphère. Dans le Condor, la Dame suivait avec attention les préparatif d’accueille qui avaient lieu en orbite. Sur la projection tactique qui apparaissait au milieu du module de transport, on pouvait facilement constater que les destroyers après à peine vingt secondes avaient déjà atteint les plus hautes couches de l’atmosphère et qu’ils prirent position près du portail de sortie prévu afin d’éloigner tout les contrebandiers qui seraient assez fou pour tenter de passer par le portail en utilisant le créneau du sablier noir.
-Katherine ? Penses-tu réellement qu’un contrebandier serait assez fou pour ne serait-ce qu’oser passer ? Rien qu’avec les indications automatiques affichées par le système du portail n’importe quel abrutit saurait que le tonnage du navire ne permet aucun passage en sens contraire sans perte de matière par le profiteur.
-Ilka, tu sais très bien que je suis parfaitement au courant de ce fait. Par conséquent pourquoi penses-tu que j’aie demandé cette mesure de sécurité ?
-J’ai beau connaître parfaitement l’histoire de ta famille, je ne vois aucune raison valable à un tel déploiement de force. Surtout parce qu’il passera totalement inaperçu.
-Tu vois, Ilka. C’est pour cette raison que tu es si précieux à mes yeux. Cette escorte passera justement totalement inaperçue, ce qui ne serait pas le cas si je plaçais les destroyers de chaque côté de la zone de sortie. L’intérêt ne réside que dans le chargement de ces destroyers.
-Les Vénoms !?
-Oui Ilka, les Vénoms. Sur les 160 chasseurs, seuls vingt escorteront la délégation du commandant Hannibal pendant que les huit destroyers se chargeront du rôle de pilote dans l’espace encombré qu’est l’orbite de Terra. Ils ne seront pas trop de huit d’ailleurs pour éviter qu’un petit malin complètement saoul ne dépasse les limites de sécurité et soit abattu par notre invité.
-Arrivée prévue dans deux minutes Dame. Quand devront nous larguer nos escadrons de bienvenue ?Cracha un haut parleur.
-Dès le moment où ils ouvriront leur hangar capitaine. Il ne faudrait pas gâcher l’occasion d’une bonne surprise. Assurez dès le début de la manœuvre à l’équipage du sablier noir qu’il ne s’agit aucunement de manœuvres hostiles.
-Bien Dame. Il serait dommage que nous perdions des hommes de valeur dans un combat qui n’aurait pas lieu d’être.

Ilka resta silencieux, se demandant si cette fantaisie n’allait pas coûté un peu chère juste pour souhaiter la bienvenue à un émissaire. Mais la politique sortait de son domaine de prédilection et malgré tous ses efforts il n’avait pas été capable d’obtenir d’information utiles concernant l’impérium que représente Hannibal. Le Condor arriva en vue de la partie de l’astroport réservée pour l’accueille et commença sa manœuvre d’approche lorsque l’imposant vaisseau amiral sortit enfin de l’espace de transition. Les destroyers accompagnèrent donc l’imposant vaisseau et le guidèrent sur une orbite d’approche auparavant libérée de tout vol commercial. Le Hangar s’ouvrit et la Dame devînt attentive aux messages échangés entre les navires d’escorte et le mastodonte spatial. Rien ne vînt perturber le réseau lorsque les Vénoms quittèrent leur point d’ancrage pour se lancer dans l’espace à la suite de la délégation de l’impérium. Astucieux, les pilotes évitaient de prendre des vecteurs d’approche pouvant être considérés comme hostiles, décorant l’espace environnant le sablier noir d’une multitude de traînées bleues. Poussant la sophistication de leur démonstration à tracer nombre d’arabesques autour du vaisseau afin d’en illuminer la coque. Le monstre noir était devenu en un instant un vrai phare qui ne pouvait qu’attirer le regard alors que la délégations quittait l’abri du hangar du navire. Les vingt Vénoms désignés s’approchèrent prudemment de la petite formation de vaisseaux légers et transmit les coordonnées des divers points de passages spatiaux et l’axe de descente à la délégation.

Les chasseurs s’occupèrent ensuite de désactiver les défenses sur la route qu’emprunta les cinq vaisseaux invités pour entrer dans l’atmosphère de Terra. Au sol, pendant ce temps, la météo ne s’était que peu améliorée et la fine pluie s’abattait toujours sur l’astroport. L’impératrice descendit du Condor qui s’était entretemps posé et observa, satisfaite le symbole des Talkesh devenir d’un rouge iridescent sur les manteaux de la garde. Le vert du manteau de la dame commença également à émettre une lueur, bien que plus discrète, en retour. Il saluèrent tous avant de se remettre au garde à vous. L’impératrice s’avança jusqu’au pied de la rampe de débarquement, suivie de près par les officiels qui l’accompagnaient. A sa gauche se trouvait le maître espion Ilka, accompagné de Revy, chef du service de contre intelligence, qui portait l’habit sombre de sa fonction uniquement agrémenté du symbole argenté de l’empire de cristal. Sur la droite de la dame prenaient place les amiraux Cromwell et Adine, le premier responsables des flottes de l’empire de cristal et le second chef suprême des forces combinées de la FSU. Enfin, directement sur l’arrière se tenait près le Premier Messager de l’empire. Il portait à son cou l’un des précieux cristaux intelligents et s’en servirait afin de graver dans la totalité de l’intelligence du réseau Lune Noire les accords qui seraient passé en ce jour, assurant leur inviolabilité et transmettant un indicatif ami aux navires appartenant au commandant Hannibal afin qu’ils ne soient pas pris pour cible par les systèmes de défense automatiques des systèmes sous la juridiction de la FSU.

L’impératrice fit encore quelques pas, toujours suivie de près avant de s’arrêter à moins de trente mètres des premiers gardes. D’une voix forte qui couvrit le bruit de la fine pluie elle demanda la formation d’une haie d’honneur. Les cinq-cents responsables de section firent un pas en avant et se placèrent afin de former la haie. Leur arme quitta le holster qui pendait à leur côté et ils la placèrent en travers de leur poitrine en attendant de nouvelles instructions. Les vingt Vénoms passèrent au dessus de l’immense foule de gardes rassemblés, provoquant vacarme et courant d’air, mais les gardes restèrent impassibles, certains même affichaient un sourire radieux. Ils se préparaient tous à brandir l’arme d’une main vers le ciel sur le chemin de la délégation afin de saluer leur arrivée sur le sol le plus sacré de l’empire, le sol de Terra. La Dame, quand à elle, attendait avec patience l’atterrissage de ses invités, laissant son manteau flotter au gré des vents et profitant de la fraîcheur de la fine pluie d’automne.

[Hannibal (22/09/2005 - 24/10/2009)]

Le déploiement de la flotte de la FSU autour du point d'arrivée du sablier noir n'était pas vraiment pour mettre à l'aise l'équipage du commodore qui se sentait vulnérable face à une flotte aussi nombreuse. Mais Hannibal savait que la moindre étincelle produite en ce jour aurait des conséquences non négligeables et provoquerait l'explosion d'une formidable poudrière. C'est donc confiant que le commandant se laissa escorter par une vingtaine de chasseurs appartenant à la défense de Terra, ces derniers étaient bien moins grossiers et plus grâcieux que les massifs et bruyants chasseurs thunderbolt. Les vaisseaux poursuivirent leurs approche de la planète et une fois les coordonées et l'autorisation d'aterrissage obtenues, la navette entama sa descente vers le lieux de rendez-vous. Depuis l'espace, Terra ressemblait à une grosse sphère bleue et grise où les villes formaient des ilôts d'argent qui scintillaient même depuis l'espace. Rien à voir avec la Terra de l'Imperium, un globe noir et gris dont les cheminées industrielles étaient tellement hautes qu'elles recrachaient leurs fumées dans l'espace, la vie naturelle y avait pratiquement disparue au profit d'une forme de vie artificielle. Cette Terra là était un spectacle bien plus attirant et le commadant Hannibal était pour sa part assez impatient de découvrir cette nouvelle planète.

Des gouttes de pluie vinrent marteler les hublots de la navette alors que cette dernière descendait dans l'atmosphère au milleus d'épais nuage gris et blancs pour finalement ressortir plus bas et se positionner au dessus de l'aire d'aterrissage où il semblait déjà qu'un vaste comité d'acceuil attendait la délégation impériale. On pouvait distinguer depuis le ciel une vaste foule qui attendait en rangs serrés et bien organisés que la navette se pose. L'Aquila commença à décélérer alors qu'elle amorçait sa descente vers le sol, les trains d'aterrissage se déployèrent prestemment alors que l'engin n'était qu'à une vingtaine de mètres du sol. Finalement la navette aterrit sans encombre sur la plate-forme, c'est alors qu'Hannibal put distinguer que tous les hommes et femmes présentes étaient bel et bien des militaires vêtus de riches habits et de longues capes qui flottaient au vent. Comparée à ça, les vingts soldats qui composaient la garde d'honneur de la délégation impériale allaient avoir l'air ridicule. La passerelle de la navette s'ouvrit et la garde d'honneur sortit en marchant au pas tout en gardant le fusil droit et la tête haut et ce n'est qu'une fois tous sortis qu'ils conssentirent à s'arrêter pour finalement se mettre au garde-à-vous et former la haie d'honneur pour la descente de la délégation impériale.
C'est le commandant Hannibal qui sortit le premier, sa vareuse noire flottant au vent, et qui s'arrêta pour faire face à la déléguation Terriane qui les attendaient à l'autre bout de la plate-forme. Les six officiers qui constituaient son état-major descendirent à sa suite ainsi que le Commissaire Hawk et les deux commis de l'administratum chargés de retranscrire l'entrevue.

Hannibal n'avait pas encore eut le plaisir de voir en personne la première Dame Talkesh, Impératrice de l'empire de Cristal et leader de la FSU. LA question était déjà venue à plusieurs reprises dans la tête d'Hannibal et il pensait que cette femme devait être d'un âge avancé pour être parvenu à diriger aussi efficacement tout un empire ainsi que sa défense face aux forces chaotiques. Mais il n'en fut rien et c'est avec une certaine surprise que le commandant découvrit le visage altier d'une femme qui n'avait apparamment pas dépassé la trentaine. Elle était vêtu de beaux habits dignes d'une femme de son rang mais portait en plus une armure finement ciselée ainsi qu'une épée, à coup sûr c'était là une femme prenant très au sérieux ses responsabilités et dont la beauté du visage restait figée dans une expression de glace. La délégation impériale continua son chemin, entourée par la garde d'honneur impériale et celle de Terra qui, malgré le côté pompeux de leurs vêtements, resplandissait dans leurs uniformes. hannibal parvint enfin face à la première dame Talkesh et put encore mieux contempler cette beauté froide. Le commandant rompa finalement le silence tout en s'inclinant pour saluer la femme qu'il avait en face de lui.

-Je suis le Seigneur-général Hannibal envoyé ici en tant quambassadeur de l'Impérium. Je vous remercie pour votre acceuil et la gentillesse avec laquelle vous avez accepté cette entrevue... au nom de l'Impérium et du trône d'or!

[Katherine Talkesh]

Derrière la délégation nouvellement arrivée, les gardes blancs s'étaient remis en bon ordre, s'écartant peu à peu au fur et à mesure que leur garde d'honneur passait face à la haie d'honneur. Les arme levées en signe de salut se baissaient les unes après les autres et les officiers rejoignaient en silence leur section. Lorsqu'enfin la garde d'honneur de vingt soldat qui accompagnait les envoyé de l'impérium se plaça derrière ceux qu'elle était sensé protéger la dame s’inclina à son tour avant de saluer son visiteur.

-Je remercie le Seigneur-général d’avoir bien voulut consentir au déplacement. De plus je considère qu’accueillir dignement ses invités est la moindre des choses. Quoique, je me demande si cette plate-forme n’est pas un peu trop peuplée.

Un léger mouvement de tête en direction du colonel suffit à faire réagir ce dernier. Il n’attendait que ça et un autre signe discret de la part de l’officier supérieur causa le départ de toutes les section superflues. Sans connaître le code il était quasiment impossible de remarquer le léger mouvement qui avait initié ce départ et on pourrait croire que les quelques paroles de l’impératrice étaient seule cause de tout le mouvement. Seule restèrent une vingtaine de gardes de différentes sections sélectionnés d’avance par le colonel qui s’approchèrent pour se mettre en rang sur le côté derrière la délégation de l’impérium.

-Voilà qui est mieux, mais en attendant qu’ils se décident à tous disparaître dans leur transport et regagner leur caserne respective, pourquoi n’échangerions-nous pas quelques mots.

Voyant l’air dubitatif du commandant Hannibal, elle du reconnaître que les traditions de Terra devaient varier, plus qu’elle ne l’avait prévu au départ, de la culture de l’impérium. Elle précisa donc sa pensée :

-Je veux dire que nous pourrions profiter de cette soirée d’automne pour Traverser la ville à pied pendant que nos différents responsables se rendent dans la salle de réunion que j’ai fait préparer au palais afin de préparer d’avance certains termes de nos futurs accords. Bien sûr votre garde d’honneur et les deux procéduriers sont autorisés à vous accompagner. Pour ma part j’emmènerais les vingt hommes qui sont restés et le Premier Messager de l’empire. Si cela vous convient nous pourrons partir sur l’instant afin de rejoindre un planeur au niveau du sol tandis que nos officiels se rendront au palais à l’aide du transport qui se trouve derrière moi.

Elle attendait maintenant la réponse et bien qu’une certaine tension s’emparait de sa personne rien ne parut sur le masque qu’elle s’échinait à garder durant toutes les rencontres officielles. C’était l’étiquette même des Talkesh. Montrer la moindre faiblesse revenait à mettre en péril l’avenir de l’empire tout entier. Certains pouvant croire que la chute psychique du premier Talkesh est proche et décider de s’en débarrasser pour le bien de l’empire. C’était arrivé à trois reprises selon les archives entreposées dans l’aile Ouest du palais impériale. Mais si son corps était tendu en attendant la réponse de son interlocuteur, ce n’était pas de peur, mais plutôt d’anticipation. Les pas de la délégations avaient soulevé une musique rare, et le vent qui sifflait au travers de la vareuse du Seigneur-général se transformais en un air sauvage et violent dont la douceur aurait étonné quiconque. La Dame voulait donc en apprendre un peu plus sur le personnage qui se tenait face à elle avant de décider du chemin que prendrait l’empire de cristal et la FSU, destructions ou collaboration, tout dépendrait de cette simple discussion. Peut être même que l’important personnage ignorait à quel point sa décision allait être importante, mais en attendant l’impératrice se délectait allègrement des murmures secrets que le poids des bottes des nouveaux venus provoquait au dessus du désespoir de l’univers. Était-ce comme elle le pensait de l’espoir ?

[Hannibal (22/09/2005 - 24/10/2009)]

Hannibal fut un peu surpris devant les premiers abords de l'offre de la première Dame. Mais le commandant eut tout de suite honte de cette mauvaise interprétation et salua une nouvelle fois la dame en s'inclinant.

-Je remercie votre dame et je dois avouer que j'aimerais visiter votre belle planète qui semble si différente des mondes de l'Impérium. J'accepte avec joie votre invitation, je viendrais seul et je laisserais le reste de ma délégation rejoindre le palais en toute sécurité.

Le commandant savait bien que la décision de partir seul aux côtès de la première Dame n'était pas pour plaire à tout le monde et particulièrement au commissaire Hawk qui aurait bien aimé surveiller les moindres faits et gestes du Seigneur-général surtout durant cette mission diplomatique. Sans parler que les officiers de son état-major allaient très certainement le chambrer d'avoir passé quelques temps en tête à tête avec la première Dame malgré la présence de la garde d'honneur. Hannibal se retourna vers sa délégation.

-Bien je vous rejoindrais donc au palais pour la réunion messieurs. Cependant lieutenant Kürt et capitaine Meryl j'aimerais que vous gardiez en tête l'autre mission que je vous ai confié, j'espère être assez claire.
-Très claire! Répondirent les deux intéressés en parvenant mal à cacher leur embarras.
-Bien... ma Dame, je vous en prie. Dit le commandant tout en s'inclinant à nouveau et en tendant son bras à la première Dame.

[Katherine Talkesh]

Souriant d'aise, la première Talkesh accepta volontiers le bras du seigneur-général et le mena tout d'abord près des gardes blanc qui attendaient leurs ordres.

-Nous allons rejoindre le régiment de garde. Accompagnez donc nos invités et aidez-les à chaque fois qu'il vous semblera nécessaire. Mais avant tout montrez donc leurs quartiers aux soldats de la garde d'honneur du Seigneur-général Hannibal afin qu'ils puissent se reposer.
-A vos ordres Dame. Nous demanderons au pilote d'avertir le général de corps pour qu'il vous envois un détachement vous mener jusqu'au transport.
-Excellent. Vous pouvez disposer.

Ils saluèrent le dignitaire en visite et leur dame avant de se retirer à la suite des officiels dans le transport aux marquages de couleur verte, couleur gouvernementale. Mais, alors que le Premier Messager était sur le point de se retirer à son tour, la dame lui demanda de rester. Elle ne savait pas encore si il pourrait se montrer utile, mais leur conversation ne serait certainement pas ébruitée par le gardien des sceaux. Les trois qui restèrent regardèrent le transport s'élever dans le rugissement de ses propulseurs et partir en trombe vers la ligne noire qui se dégageait de l'horizon, l'ascenseur orbitale et, par extension, le palais.

-Nous pouvons donc y aller Seigneur-général. Déclara finalement le Dame. Par ici je vous prie.

Le général se contenta d’un hochement de tête pour signifier son accord, peut être ressassait-il certains souvenirs ou organisait-il les questions qu’il allait poser à la première Talkesh afin d’obtenir quelques informations supplémentaires concernant sa fonction ou son ascension à l’allure fulgurante. L’impératrice n’en savait rien et les possibles questions que lui poserait le général ne l’inquiétaient pas. C’était plus l’onde qui se propageait au sein des voix de la terre à chaque pas du général qui l’intriguait. Bien que le général eusse l’air âgé, il n’en montrait pas les signes habituels et le nombre impressionnant de distinctions qui devaient alourdir son uniforme de parade semblait provenir d’une vie passée sur les champs de bataille.

Ils atteignirent enfin le côté de la plate-forme et appelèrent le monte-charge. La Dame se retourna et contempla l’Aquila. Et, se saisissant du cristal qui pendait à son poignet gauche le long d’une lanière de cuir y apposa le pouce de la main droite. Elle resta ainsi quelques secondes durant lesquelles le général contemplait la scène avec une certaine fascination. Lorsque la Dame laissa retomber le cristal au bout de sa lanière, il ne s’écoula qu’une seconde avant que le transport utilisé par le dignitaire de l’impérium ne commence à s’enfoncer dans la plate forme. Du moins s’était l’impression que ça donnait. Le monte-charge étant arrivé, le petit groupe embarqua et celui que l’impératrice avait choisit de garder s’occupa de programmer la descente de leur ascenseur. Il y eut une secousse et la plaque métallique sur laquelle ils se trouvaient commença sa descente vers le sol. Après quelques secondes ils purent à nouveau apercevoir l’Aquila qui était amené par la plate forme mobile vers un hangar à l’intérieur de l’immense structure du spatioport où attendait toute une équipe de maintenance.

-Excusez-moi de cette initiative Seigneur-général, mais je ne pouvait décemment laisser votre transport à la merci des éléments. L’équipe de rampants se placera volontairement sous les ordres de votre équipage et ne fera rien sans leur accord. Tout sera fait dans les règles soyez-en assuré. Je pense que je vous doit au moins le choix d’une destination en compensation des quelques libertés que les hommes et femmes du corps d’élite ont prises en prévision de votre arrivée. Terra est un monde dont les zones encore sous le contrôle de la nature rivalisent sans peine avec les espaces architecturaux urbains et les deux sont accessible à tout moment. Je vous laisse donc le choix de notre destination, le temps de trajet n’a pas grande importance, nos officiers responsables mettront certainement plusieurs jours avant de pouvoir se mettre d’accord quoi qu’il arrive. La dame resta pensive un instant avant de continuer :
-Si j’ai bien saisi la problématique, le lieutenant… Kürt c’est bien ça ? Enfin, ce lieutenant semble particulièrement aimer le coutelât qu’il porte à la ceinture et, si je ne m’abuse, le retirer légèrement du fourreau pour voir si la lame coulisse parfaitement est signe que l’on a l’habitude de l’utiliser. Je pense que le sergent de ma garde qui l’accompagne finira par lui proposer un duel amical si la situation devait se compliquer. Par contre je n’ai pas réussit à déterminer où se situait le point qui vous inquiète chez le lieutenant Meryl…

La Dame laissa sa phrase en suspend, attendant une réponse qui pourrait être plus évasive qu’autre chose à sa dernière question. Mais bien que ces deux hommes aient pu recevoir des ordres spéciaux, l’impératrice doutait sérieusement qu’ils pouvaient être une menace en ce jour pour l’empire de cristal. Sur un champ de bataille il en irait tout autrement certes, mais il n’y avait pas de combat à livrer autre que celui qui se déroulerait entre l’impératrice Katherine et le général Hannibal. Pour le moment le choix de la destination revêtait une importance toute particulière et l’énigme du lieutenant Meryl servirait juste à meubler le silence en attendant que le général se décide afin qu’il ne perde pas la face, s’il devait prendre du temps pour réfléchir.

[Hannibal (22/09/2005 - 24/10/2009)]

Hannibal fut assez surpris que la première Dame Talkesh ne lui pose des question quant à ses deux officiers d'état-major. Mais c'est avec le sourire et un certain amusement que le Seigneur-général lui répondit.

-Pour être franc, le lieutenant Kürt est originaire d'un monde hostile et cela a grandement affecté son comportement et ses manières relativement rustres. Pour le capitaine Meryl c'est assez différent... comment dire. Je dirais qu'il ne manque jamais d'énergie quand il s'agit de parler aux femmes et ce dans pratiquement toutes les situations. J'espère juste que ces deux là sauront se tenir à carreaux.

La planète sur laquelle ils se trouvaient semblaient d'une grande beauté et il pouvait voir depuis la plate-forme que la ville et la nature ne faisaient qu'un par endroit. Cette Terra intriguait énormément le Seigneur-général qui était impatient de la visiter et de l'étudier plus en détails. Aussi la proposition du trajet fut la bienvenue dans l'esprit du commandant qui se mit à réfléchir.

-J'aurais bien aimé visiter la planète entière si le loisir m'avait été laissé mais je ne peux non plus tarder sur ce point là. Et puis il n'est pas très gentil de laisser attendre nos délégations respectives... après tout c'est aussi à nous de régler et conclure cette alliance. Cependant ces longs vols spatiaux m'on un peu fatigué aussi j'aimerais bien me dégourdir un peu les jambes. Je pense qu'une petite ballade dans votre ville ne me fera pas de mal. J'aimerais beaucoup visité ces quelques places de verdure qui sont bien souvent reproduites artificiellements sur nos mondes.