Developpement Empirium

[Apocalypse]

Planète Orion

Un vent léger secouait doucement les arbres aux feuilles ocres. L'automne arrivait sur Orion après un été plutôt tranquille. La pâle lueur du matin commençait à se répandre doucement à travers les feuillages, rayonnant sur chacune des ramures.

Elle était assise, seule, les yeux penchés vers le ciel. le vent finissait de disperser les derniers nuages, découvrant l'azur du cosmos. Elle tira sur le bas de sa robe, simple pièce de tissu bleuté, en frissonnant. La température n'était pas encore très elevée. La Dame Omega passa ensuite la main dans sa chevelure, recoiffant les nattes derrières ses oreilles d'elfe.

Une larme coula doucement le long de sa joue, resta quelques secondes en équilibre sur le menton, puis tomba sur le sol, pour s'évanouir dans l'herbe. Puis une autre, puis deux suivirent, et son beau visage se couvrit de pleurs.

Elle sanglotait encore lorsque un homme s'approcha doucement. Il était vêtu d'une bure tirant sur le beige, et d'une cape légère. Kheolea, entouré de son éternelle jeunesse, à, présent affublé d'une barbe taillée au millimètre, semblait comme à l'accoutumée heureux, léger. Il s'accroupit près de l'épouse du président de la Guilde du Commerce.

"Ma Dame? Je suis désolé. C'est l'heure."

"Chevalier! Pourquoi? Pourquoi quand mon mari est en danger je ne peux rester avec lui?"

"Ce sont ces ordres, ma Dame. Vous êtes ce qu'il y a de plus précieux dans la galaxie pour lui."

"Je préfèrerais être avec lui. Et non partir dans un secteur loin de trois cent parsecs."

"Mais vous serez en sécurité. Maintenant que tout ce qui pouvait l'être a été transféré, et protégé....De toute façon, vous vous y plairez. J'en suis sûr."

"Vous pensez? Tout ce que je sais, c'est que cet endroit est désert. Il n'y a rien. Si au moins les Fremens avaient pu m'accueillir dans leur nouvelle demeure."

"Vous connaissez comme moi la situation. Mais vous ne serez pas si loin d'eux. En tout cas pas autant que d'ici."

"Ne me le rappelez pas. Je vais regretter Orion. Les habitant sont si gentils ici."

"Certes. Mais nous sommes tous appelés ailleurs. Et nous représentons un danger pour eux en restant ici."

"Je sais. Et bien, allons-y."

Ils arrivèrent ensemble à l'aire d'atterrissage. Le jour était à présent au rendez-vous, et la lumière inondait de clarté le sol métallique. Jorenne Lane, la gouverneur d'Orion, était là en personne. L'ancienne apprentie Oryxienne avait été promue Chevalier de l'Ordre. La frêle humaine aux cheveux blonds semblait parfaitement sereine. De toute façon tout était prêt. Le temps des surprises était passé.

"Ma Dame..."

"Gouverneur. Je suis désolée de vous abandonner ainsi."

"Il fallait que cela soit un jour ou l'autre. Je vais vous regretter avec tout ces hommes ici!"

Omega émit un rire cristallin.

"Vous aussi."

"Ma Dame...Il est temps d'y aller."

Omega grimpa doucement à bord de la navette. Elle jeta un dernier regard sur les deux Oryxiens. Peut-être ne les reverrait-elle jamais.L'appareil partit quelques secondes plus tard, dans un sifflement tranquille. Une fois arrivé dans l'espace, la navette plongea à vitesse lumière.

L'officier des radars se tourna vers le Maître Oryxien Apocalypse.

"La navette qui transporte votre épouse est partie, Maître. Aucun problème. Ils seront à destination à la fin du cycle. Le Capitaine Kheolea signale qu'il est parti également. Il sera à bord dans quelques minutes."

"Parfait, Lieutenant. Dès que la navette sera posée dans le hangar, vous enclencherez les réacteurs. Charge maximum. Et commencez à déployer les hypermoteurs. Nous devons être à destination au plus tôt. Je crois que quelqu'un n'a pas compris ce que je signifiais par évacuer le secteur."

"Bien Maître. Ce sera fait!"
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Maître Apocalypse


Dernière édition par Apocalypse le Lun 04 Juin 2007, 10:52; édité 1 fois

[Apocalypse]

Commodore Supernova's Feeling

La navette se posa directement au coeur du hangar. Curieusement, il semblait presque désert. Pour une fois, il n'y avait pas des centaines de caisses à droite et à gauche. Pas de contingent de soldats sortant des écoles prêts à être dockés. Pas de régiments de droïdes.

Kheolea descendit du petit appareil. Son Maître l'accueillit en inclinant la tête.

"Salutations, Chevalier. Bienvenue à bord."

"Maître...Tout s'est passé comme prévu. La Dame est partie vers le nouveau secteur de la Bordure."

"Nous l'avons également constaté. J'espère qu'Omega se plaira là-bas. Malheureusement, il semble que ce secteur soit....désert."

"Et donc en sécurité."

"Certes. Allez, dépêchez-vous! Allez donc passer votre uniforme. C'est du capitaine dont j'ai besoin aujourd'hui, non du Chevalier!"

"Bien, Maître. Quoi de prévu?"

"Stratégie."

"A plus tard. Ah! Comment va le moral?"

"L'équipage vous attend avec impatience. Ils avaient perdu l'habitude de m'avoir pour seul maître à bord, je crains. Je dois être plus disciplinaire que vous!"

Les deux Oryxiens se séparerent. Apocalypse remonta vers la passerelle, tandis que Kheolea filait vers ses quartiers. Le Chevalier était amusé. Apocalypse avait effectivement tendance à être de plus en plus austère. Le Côté Obscur était définitivement éloigné, mais ... La tension et la fatigue se lisaient sur le visage du marchand. Maudite guerre! Dire que tout cela était arrivé si vite. Et contre des personnes qui n'étaient pas des ennemis héréditaires.

Il sortit de sa cabine d'un pas alerte, vêtu de son uniforme. Quelques secondes après, il était sur la passerelle.

"Ah...Capitaine! Vous arrivez à temps."

"Que..."

Le spectacle commença. Le Supernova's Feeling arrivait du côté éclairé de la planète Orion. Un peu comme un lever de soleil. Les premiers rayons de lumière illuminèrent la baie de la passerelle, presque aveuglants. La coque metallique du commodore se mit à scintiller de la proue à la poupe.

"Pile à l'heure.." nota le Président de la Guilde du Commerce.

Les moteurs du lourd vaisseau rugirent et le commodore s'ébranla en direction du regroupement. Un bon tiers de la flotte du marchand était déjà parti. Les rapports défilaient.

"Le loyauté est prêt à passer en hyperespace. Idem pour le Concurrence. Une anomalie mineure pour le Rédemption. Oerton Chede du Forge à Pyroven signale qu'ils sont prêts [...]"

"Bien, bien. Donnez leur le feu vert."

"Oui, Maître."

"Et notre escorte?"

"Le Rage Eternelle est en position. Ils seront en orbite dans quelques secondes. Par contre, le Fureur Glacée est un peu en retard. Ils ne seront là qu'à la fin du cycle."

"Enfer! Envoyez-leur de nouveau ordres. Qu'ils couvrent les arrières. Nous n'avons pas le temps de les attendre."

"Ce sera fait."

"Les canons?"

"Toutes les batteries standarts sont en ligne. Pour ce qui est des armes lourdes, seules trois ont été activées. Il faudra attendre le retour des modules d'assemblage pour recharger l'énergie des suivantes."

"Mmmmh. J'ai peur que cela soit juste en terme de temps. Vous pouvez commencer le déplacement."

Le Supernova's Feeling se déporta du groupe de vaisseaux civils. L'énorme cylindre de la proue commença sa rotation, fournissant plus d'énergie que nécessaire pour les hypermoteurs. Un autre gros vaisseau alluma ses moteurs.

"Maître? Une tranmission du Rage Eternelle."

Une image holographique se forma. Une petite humaine à la peau matte s'afficha.

"Capitaine Jaila Reo! Alors? Cela doit vous changer du Rédemption?"

"Salutations, Maître. Effectivement. Je ne suis pas encore habituée à un vaisseau de ce tonnage. Nous venons de recevoir les ordres en crypté. Tout est dans le vert. Mais cela faisait longtemps que votre commodore n'était pas venu d'aussi prêt. Je me sens toute petite!"

Le Seigneur Marchand esquissa une grimace. A l'heure actuelle le croiseur d'assaut qui allait les escorter était bien mieux armé, tant que le commodore n'aurait pas déployé les batteries lourdes. Et le reste de la flotte de guerre était plus loin, déjà en route vers d'autres secteurs. Mais en terme de dimensions pures... Trois ossatures de moins, cela comptait. D'autant que le commodore était conçu à la base pour héberger un dock et de grandes quantités de marchandises. Les soutes prenaient à elle seule plus de place que les nombreux hangars.

Cote à cote, les deux navires filèrent en propulsion classique vers leur destination.

"Séparons-nous, à présent!" intima le Maître de l'Ordre.

"Reçu! A bientôt, Maître."

"Au revoir, Capitaine."

Le Rage Eternelle dévia sa course d'une trentaine de degrés. Pour prendre en tenaille l'appareil ennemi. Si il ne filait pas d'ici là. Pour l'instant ils étaient tous hors de portée.
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Maître Apocalypse

[Apocalypse]

Planète Aureus

Le vieux cargo délabré se posa dans un nuage de poussière. La rampe d'accès se déploya avec des grincements désagréables.

L'homme descendit d'un pas lourd. De profondes cicatrices barraient son visage burriné, ce qui du reste rajoutait à son aspect de barbare. Petit, les jambes arquées, il n'en n'avait pas moins une carrure impressionnante. Un peu comme les légendaires Nains, mais en plus grand.

Aureus. Il n'était jamais allé sur cette planète depuis le début de sa carrière. D'ailleurs celle-ci avait été écourtée après une recherche passionnée pour le compte de son employeur, le Seigneur Apocalypse. Il s'était retrouvé attaqué par les Nécrons. Après que le Capitaine Hannibal eut vaporisé la planète, il s'était cru mort. En tout cas cela y avait ressemblé: seul, dans une petite capsule de survie, il avait dérivé pendant des dizaines de cycles. C'était un miracle qu'il soit en vie. Un marchand avait repéré son vaisseau, et l'avait sorti de la léthargie dans laquelle il s'était placé pour survivre à la fin et à la soif.

En tout cas Aureus n'avait pas l'air très agréable. Le climat était sec, le sol désertique, et la population austère. Mais ce qui comptait, c'était qu'il était en vie. Et refaisait surface au moment critique. Il avait lu les holonouvelles, et la situation n'était pas simple.

Enfin ca y était: il était de retour.

Un peloton de soldats attendait à quelques dizaines de mètres sur la plate forme du spatioport.

Le Sergent Arthmann marcha d'un pas ferme vers eux. Il distingua le chef du groupe, un Ork au grade de Major.

Une fois devant eux, il se mit au garde à vous.

"Sergent Arthmann, Monsieur. Garde du Corps d'Apocalypse, compagnie 1423 des troupes de choc."

"Repos, Sergent! Moi c'est l'Marjor Garko. Chu resp'sable d'troupes d'ici. Enfin tant k'on a pas b'soin d'moi ailleurs. En gros chu en perm'. J'ai entendu parler d'vous. Content k'vous soyiez vivant. Enfin c'est l'patron ki va l'être."

"Avez vous des ordres pour moi?"

"Ouais. Vu k'le patron il est parti, z'allez travailler pour moi."

"Bien, Monsieur."

"Pour l'moment, z'allez me faire le plaisir de v'nir prendre la pitance ak' moi. J'vais vous faire un débrieffing au passage."

"Bien, Monsieur."

"Et z'allez me faire l'plaisir de pas parler kom ça ak'moi. Pour moi tout s'ki kompte c'est k'vous soyiez un kombattant d'élite."

"Bien, Monsieur."

"Allez on y va. Fait la dalle ici."

"Bien, Monsieur".

"Ta gueule j'te dit! Tu parles normalement. C'est l'armée ok, mais nous on est les meilleurs. Alors tu peux t'passer du protocole".

"Bien, M.. D'accord, ca marche."

Ils prirent le transport en direction de la caserne.
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Maître Apocalypse

[Apocalypse]

Planète No Mind

Veil'nass courrait. Il n'avait jamais tenu aussi longtemps, même pendant les entraînements de l'ancien temps les plus durs. La sueur dégoulinait le long de son visage.

La forêt. Il fallait qu'il l'atteigne en vie. Derrière, aucun son, mis à part le bruit des feuilles qui volaient sous ses pas. Pourtant il sentait grâce à la Force ceux qui rattrapaient inexorablement le Lieutenant qu'il était. Récemment le responsable de la frégate Loyauté, il avait dû quitter son poste pour une mission que le Maître Apocalypse lui avait ordonné de faire.

Ils n'étaient pas en guerre contre la Matrice. Mais comme sur tout espion qui se faisait repérer, la mort planait. Les gardes l'avaient découvert alors qu'il avait eu accès au terminal du complexe, quelques heures plus tôt.

Il repassa la scène dans son esprit. D'où venait son erreur? Il avait attendu dans la même position au fond du placard, accroupi, quatre heures durant, avec de l'eau pour seule alimentation. Une fois la relève partie, il s'était glissé vers l'ordinateur, avait correctement contourné les sécurités. Et là, l'alerte s'était mise à sonner. Avait-il été trahi? Mais par qui? Y'avait-il un pare-feu dissimulé derrière les nombreuses sécurités qu'il avait du décrypter et craquer? Aucune réponse. Mais dans les secondes qui avaient suivi le déclenchement de l'alarme, des grosses sentinelles blindées étaient venu l'intercepter. Il n'était qu'apprenti Oryxien, et son maniement du sabre n'était pas suffisant pour parer aux nombreux tirs des androïdes de combat. Aussi il avait dû se mettre à courir, courir jusqu'à en perdre haleine. Son entraînement était trop peu important pour qu'il contrôle parfaitement son corps. Pourtant il avait lu les textes sur l'ancienne discipline Para-Bindu du peuple fremen que le Duc Macclem avait jadis mis à disposition d'Apocalypse. Enfin pour lui, c'était de la pure fiction: ses muscles étaient contractés, sa chair meurtrie par toutes les blessures qu'il s'était fait.

Il sentait sa cheville douloureuse. Sûrement l'entorse qu'il avait récupéré au passage en sautant du haut de la passerelle vers la colline. Un saut de six mètres, bien trop haut pour le peu de préparation dont il avait disposé.

Et là... La forêt! Si il l'atteignait, il aurait une chance d'échapper aux sbires de la Matrice . Sa mission était claire: récupérer le maximum de données sur la Chrysalide. Et la planète de la Matrice pouvait contenir ces informations. Et bien sûr, il ne devait pas se faire repérer.

Il entendit le mugissement lointain, et des craquements. Maintenant qu'il avait atteint l'entrée de la forêt, les gardiens arrivaient au niveau des premiers arbres et ne se gênaient pas pour avancer tout droit, en les écrasant.

Veil'nass frémit. Les robots de bataille étaient à bord d'hovercrafts tout-terrain. Si il ne se retrouvait pas dans une zone très dense dans les prochaines minutes, ils le pulvériseraient.

Un kilomètre d'écart, pas plus.

Il usa de la Force et tenta de couper les sensations du tendon d'Achille. Sa cheville le brûlait terriblement. Pendant quelques secondes, il crut que cela marchait. Puis il trébucha sur une racine, et roula au sol. Il poussa un bref hurlement.

Vite! Moins de cinq cent mètres. Il retira la pierre qui venait de perforer sa cuisse dans la chute, déchira la capuche de sa bure, et se fit un garot. Bien. Le sang cessa de s'écouler.

Il bondit, à bout de souffle, et se remit à sprinter. Plus loin, la pente. Il la dévala, manquant s'évanouir. Le ruisseau! Dans trois kilomètres, il trouverait son appareil.

A une longueur derrière, les véhicules d'assaut s'empêtraient dans les gros massifs boisés. Il entendit le sifflement caractéristique des batteries de laser qui commençaient à découper le chemin. Bien. Il avait peut-être une chance.

D'un saut, il franchit le cours d'eau, et grimpa la pente de l'autre côté. Son coeur battait à tout rompre. Il était épuisé. Il reprenait de l'avance sur les poursuivants.

La clairière! Il était tout proche. Finalement, il était sauvé. Il n'avait plus qu'à enlever le filet de camouflage. Son transporteur ultrarapide était déjà paré au décollage, il avait laissé les moteurs en ligne.

Ses tempes bourdonnaient, et il avait perdu beaucoup de sang maintenant. D'un revers de la manche, il épongea son visage ruisselant.

Un coup sourd résonna dans son crâne. L'instant d'après, il sentit une douleur fulgurante dans sa poitrine.

Il plaça ses doigts, et les ressortir maculé de sang. Un trou béant s'ouvrait sur son abdomen, là où la décharge l'avait frappé. Il roula au sol.

Il aperçut les deux gardes bien trop tard. Il n'avait pas poussé ses perceptions assez loin pour repérer par la Force les deux androïdes cachés dans les fougères, leurs fibres optiques créant l'illusion des buissons.

C'était fini.

Le noir.

Quand le deuxième rayon lacéra le ventre de part et d'autre, il était déjà trop loin dans la Force pour faire attention à la sensation. Le paroxysme était déjà loin derrière.

Sa seule pensée fut qu'il ne reverrait jamais l'équipage du Loyauté, ni la belle Dame Omega qui se montrait si gentille.

Les hovercrafts finirent d'atomiser la zone à coup de bombe plasmique. Quelques minutes après, toute trace d'un des derniers Oryxiens avait disparu.

Commodore Supernova's Feeling

Apocalypse et Kheolea scrutaient le dernier rapport de la planète No Mind. La première perte de la guerre. Ils affichaient une mine sombre tous les deux.


"Il faudra prévoir ce genre de problèmes à l'avenir. Et ne pas envoyer des gens inexpérimentés."

"J'assume la responsabilité de cet échec, Maître" fit Kheolea d'une voix mal assurée." "C'est moi qui vous ai suggéré Veil'nass. Je le croyais plus puissant."

"Ne vous désolez pas comme cela, Capitaine. Ce sont les risques, et nous les connaissons tous. Seulement, seuls les Chevaliers sont suffisament puissant pour des missions en solo comme celle-ci. Ou certains de nos espions, dont 'est la spécialité. C'est le contrecoup de la Maxime douze"

"Un Oryxien ne se cantonnera jamais à son rôle de détenteur et d'utilisateur de la Force; il pratiquera un maximum d'activités diverses et variées, afin de parfaire une éducation la plus humaniste et ouverte possible, cela dans le but d'acquérir la plus grande expérience possible au cours d'une vie, et d'aspirer ainsi à une forme de sagesse idéale. "

"Exact. Etre humaniste n'est pas dénué de tout inconvénient: les choses qui exigent quarante ans d'entraînement ne sont pas appropriées pour des Oryxiens aussi jeunes que vous et les autres."

"C'est évident à présent".

"Contactez le major Garko. Je veux que lui et ses hommes arrivent au plus vite. Utilisez un portail pour qu'ils soient téléportés ensuite à bord. Arthmann arrive au bond moment."

"Ce sera fait, Maître."

"Ah...."

"Oui?"

"Nous ferons une commémoration demain, à 18 heures, pour célébrer le retour à la Force du Lieutenant-Apprenti Veil'nass."

"Bien, Maître".

"Ce sera tout. Je vais me retirer dans mes quartiers, j'ai un ami qui attend des instructions. A plus tard."

Les feux de l'étoile d'Orion flambaient de toute leur puissance, le commodore se dirigeant en plein vers la géante. L'aurore se levait, mais elle était pourpre-sang, pour une fois dans ce secteur.
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Maître Apocalypse

[Apocalypse]

Planète Aureus

L'alarme sonna en plein milieu du dessert. Il fallait croire que c'était une tradition militaire des plus importantes: ne jamais espérer terminer le repas sur une note amicale en tant de guerre.

Dessert était d'ailleurs un bien grand mot. La gélatine hyper-protéinée aux couleurs fluorescentes aurait dégoûté n'importe qui. Sauf un soldat. Et Arthmann avait bien besoin de retrouver ses marques.

Aussi il ne put se retenir de lâcher un rire gras lorsque l'alarme retentit, en même temps que les lampes rouges se mettaient à clignoter.

"On nous attaque?"

"K'une idée. J'vais voir."

Un jeune humain arriva en courant.

"Major ? L'ordre a été lancé. Le 37ème des troupes de choc doit rejoindre au plus vite le Maître Apocalypse. Le portail planétaire d'Orion est en phase de chargement. Il sera en ligne dans un quart d'heure."

"M'ci Soldat. Arthmann? S't'à nous."

Ils quittèrent la table au pas de course. Le Sergent n'ayant aucun effet personnel, il arriva le premier devant les bâtiments du portail.

La gigantesque masse dardait vers le ciel des piques en acier, qui canalysaient l'énergie fabuleuse nécessaire aux téléportations longue durée. Et encore, ici il ne s'agissait que de la phase de réception. Sur Orion, le portail devait faire la plus grosse partie du travail: emettre le faisceau correctement aligné. Aux premiers essais, on avait d'ailleurs eu quelques problèmes à ce propos. Les objets envoyés avaient tendance à disparaître ou à se retrouver en plusieurs morceaux. Le problème venait de la longue distance. Encore aujourd'hui, alors que la majeure partie des problèmes était résolue, demeurait encore le problème de la précision, et la marge d'erreur montait jusqu'à une dizaine de DUs. Mais les pertes des schémas atomiques avaient été éliminées du procédé grâce à un pointage d'ondes émises à plusieurs fois la vitesse de la lumière, qui servaient en quelques sorte de guides.

Le vent s'était levé sur Aureus et les bourrasques de sable balayaient les épaules du militaire.

Le major Garko arriva avec une troupe d'une centaine d'hommes. Il était le seul Ork du lot, mais tous avaient la même mine farouche. Excepté les Oryxiens, ils étaient sans doute les guerriers les plus aguerris que le Seigneur Marchand Apocalypse avait engagé. Ils étaient en tenue sobre: de simples treillis. Arthmann tiqua.



"Major? Nous partons sans équipement?"

"Nan. Z'allez voir..."

Un hurlement rauque déchira le son ambiant, couvrant le bruit de la tempêt montante.

"Synkro" maugréa Garko. "Vl'a c'ki va nous em'ner vers l'patron."

Un cargo lourd fendit la masse poussiéreuse, trains sortis. L'énorme forme ovoide était hérissée de tourelles air-sol pour couvrir les débarquements, et de batteries de turbolaser pour repousser les assauts spatiaux. Le tout était couvert de massives plaques de blindage épaisses de dizaines de centimètres d'acier issu de la dernière nanotechnologie. Une frégate d'invasion au sol en bon et due forme.

"Vu k'le patron est d'jà parti ak les z'otres, on va d'voir y'aller par nous mêmes, le rattraper. Tout l'matos est à bord."

"Impressionnant. Le temps a passé depuis que j'étais son garde du corps personnel".

"Ca oui. C'fait bien une quarantaine d'cykles, nan?"

"Quelque chose comme ça."

"Bon. C'parti."

La compagnie grimpa rapidement à bord. Très peu de temps après, ils sentirent les fourmillements caractéristiques du portaillage. Une demi-seconde d'inconscience, le temps que les schémas moléculaires soient copiés dans les ordinateurs puis téléchargés par voie hyperspatiale vers le portail à l'arrivée. Puis de nouveau au dessus d'un portail, mais celui-ci était beaucoup plus gigantesque. Le commandant du navire s'exprima avec les haut-parleurs.

Planète Orion

"Première phase terminée. Bienvenue à Orion. Messieurs, il ne sera pas possible de profiter des plages de la planète. Direction l'espace! Accrochez vos ceintures, je dois vous faire rejoindre le Maître Apocalypse avant la fin du cycle."

Immédiatement après la fin de ses paroles, une dizaine de propulseurs s'activèrent, arrachant les deux millions de tonnes à la gravité d'Orion. La carlingue siffla au contact de l'atomosphère pendant quelques secondes, à cause de l'accélération énorme. Puis la frégate d'invasion fut dans l'espace, et le commandant, habile pilote d'astronef, effectua un micro-saut en hyperespace. Pour surgir à moins de un DU du commodore Supernova's Feeling.

"Nous voilà arrivés. Vous allez devoir prendre tout le matériel dont vous pourriez avoir besoin, et rejoindre le sas d'embarquement dans vingt minutes."

D'un commun accord, tous les soldats de chocs se précipitèrent vers l'intendance. Une enseigne attendait Arthmann.

"Sergent? J'ai un équipement complet qui vous a été mis de côté."

"Merci, enseigne."

Arthmann reçu le packetage classique des troupes de choc: combinaison climatisée, cuirasse en alliage souple de pyroven,parties mobiles blindées, casque équipé de tous les gadgets habituels. Et...

"Qu'est ce que c'est que cela?"

"C'est la nouveauté. Nous n'en n'avons pas beaucoup. En fait vous, du 37ème régiment, vous êtes les seuls équipés ainsi. Le nom technique c'est un exosquelette de combat. En gros, c'est un genre d'armure que vous enfilez, mais qui amplifie votre force physique grâce aux capteurs dont elle est équipée. Ca vous permet d'emporter sans effort une charge utile de cinq cent kilos. Très simple à porter: tous vos mouvements sont reproduits. Par contre on a pas encore réussi à intégrer des mouvements complexes, tels que des programmes d'esquive etc... En bref vous vous comportez comme d'habitude, mais en mieux protégé, en plus rapide et en plus puissant. Cela dit, n'imaginez pas allez abattre un tank stern tout seul. Ca vous fera simplement un avantage sur des troupes conventionnelles, et vous ferez de la charpie des Z-Clones."

"Intéressant. Combien cela pèse-t-il?"

"Deux cent kilos toute seule, trois cent avec le générateur, les batteries de secours et le bouclier d'urgence."

"Mais..."

"Pour la porter jusqu'à bord, on a fixé des répulseurs."

"Excellent."

"Sergent..."

"Oui?"

"On vous attend à l'armurie."

"Mais je..."

il tourna la tête. Ils étaient seuls. Tous les autres étaient déjà partis. Il sprinta avec son paquetage, poussant à toute allure le chariot à répulseurs. Il arriva à l'armurerie, et attrapa le maximum d'armes et munitions qu'il connaissait.Un véritable arsenal ambulant. Puis, toujours au pas de course, il arriva vers le sas de la frégate, et rejoignit le Supernova's Feeling.
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