Developpement Empirium

[Esanel]

Esanel était dans une grande prairie verdoyante.
La prairie rappelait les terres de son enfance.
Des chevaux galopaient au fond de celle-ci.
La terre était grasse, vivante.
De partout on sentait l'énergie de son peuple.

Soudain un enfant de la licorne dont le visage lui était inconnu
s'approcha de lui. Il portait la tenue des rangers.
Son visage était avenant. Mais ses yeux exprimaient une tristesse insondable,comme si une souffrance latente en drainait l'énergie.

"Esanel, pourquoi me combats-tu ?"
L'individu s'était approché et on pouvait voir du sang gouté d'une des manches de sa tunique blanche.

- "Te combattre ? je ne te connais point. Tu es un frère, pourquoi te combattrais je ?

- "Esanel, tu me connais. Toi et les tiens vous pervertissez mes terres, vous ravagez mes frères. Mon tout ressent une ondulation comme il n'en avait jamais connu. Tu sais bien que tout celà est inutile."

Esanel commençait de comprendre mais ce ne pouvait être ...

- " oui... tu es sur la voie. Je suis Kandogor. Pourquoi cette violence à mon égard ?"

La silhouette du ranger se transforma alors peu à peu, comme si sa peau se fletrissait. Non,son visage semblait envahi par une mousse spongieuse, le ranger tandis le bras pour
toucher le visage d'Esanel en lui murmurant "Viens à moi mon frère, nous
sommes pareil au final."

Esanel se réveilla en sursaut, il était en nage.
Dans la pénombre de sa couchette il se leva lentement.
Quel horrible cauchemar.
Tout celà lui avait laissé un goût âpre dans la bouche.
Il se glissa hors de ses draps et se dirigea dans la salle de bain et s'approchadu miroir. Pris un verre pour le boire et levant les yeux vers la glace il se mit à hurler en lâchant son verre qui se brisa sur le sol :
Son visage était couvert de cette mousse jaune vert.
Ses bras, son corps. Il ne restait de son visage que ses yeux.

"NOOOOONNNNNNNNNNN "

"Esanel, Esanel.. réveille toi, que se passe t-til ?"
Esanel ouvrit les yeux. Il était dans son bureau de commandement.
Fëanor était penché sur lui, le visage inquiet.
La porte était entre ouverte et Fëanor semblait essouflé.

"Fëanor... c'est toi ? .. Mes mains... mon visage ?"
-"Mais que ce passe-il Esanel ? J'ai senti que tu étais en danger, comme si
une vague de désespoir total m'avait assaillit. Je suis arrivé là en courant... tu hurlais."

"Mhm.... juste un mauvais rêve Fëanor. J'ai fait un cauchemar qui ne semblait pas finir dans lequel je ressemblais à Kandogor. Je devenais comme lui, je m'intégrais à leur grand tout mais le pire c'est qu'il m'est apparu comme l'un des notres... comme un ranger.
Tout ceci nous mine mon Frère, cette guerre, ces morts. Toute cette violence. Nous n'étions pas fait pour celà tu sais."

Fëanor sentit le désespoir que la conscience d'Esanel émettait.
Il ne pouvait rien faire. Par moment les états d'âme des rangers lui semblaient
incompréhensibles. Il avait rarement vu, à part chez les siens - les fremens -
guerriers aussi redoutable et aussi courageux. Mais en dehors des combats, ils
semblaient par moment si fragiles dans leurs êtres intérieur.

Fëanor posa sa main sur l'épaule de son Frère : " Tu ne peux changer ce qui est
Esanel. Regarde le chemin accompli. La violence tu ne l'as pas générée, elle
était déjà là - latente. Tu n'as fait qu'interagir avec celle qui existait.
Notre combat est d'une violence sans nom mais tu le sais comme moi :
Quelle autre voie ? Te rappelles tu ce qu'ils ont fait à Dune ?
souviens toi de ce que nous avons découvert sur les planète de Venus ?
Veux tu laisser de telle choses continuer.
Je ne comprends pas tout dans le fonctionnement de ton peuple, mais immerge
toi dans la conscience de celui-ci si celà peut apaiser ta propre conscience
et regarde le visage de tous ces soldats qui te font maintenant confiance.
La plupart vienne de planètes que nous avons libérées.
Regarde la fierté qui est revenue dans leurs visage. Regarde les lueurs
de liberté qui brillent dans leur regard.

ILs ont retrouvé leur âme. Ils n'ont plus peur de mourir.
Ils savent pourquoi il se battent et ils en acceptent les conséquences.

Ne te flagelles pas inutilement mon Frère."

"Je sais tout celà Féanor... Mais tu sais comme moi que les rangers souffrent
de nos actes. Regardent leurs visages... regarde leur yeux. Je porte la responsabilité
de tout celà et ce poids me mine de jour en jour, chaque cycle un peu davantage.
Tu n'y peux rien. Notre conscience n'est pas faites pour tout celà.
Chaque cycle qui passe nous éloigne un peu plus de ce que nous étions."

[lordmacclem]

Fëanor laissa Esnael finir sa nuit.
Un tel cauchemar était justifié.
Car les mêmes peurs tronaient dans l'esprit du Duc.

Les questions arrivaient et apportaient leur lot de malheur:

Duc de quoi?
D'un peuple perdu et sans espoir. Des fanatiques ivres de vengeance et de sang envers ceux qui leur ont tout pris et qu'ils ne récupèreront sans doute jamais.

Esanel sentait la culpabilité mais c'était bien peu de chose comparé à celle qui tronait dans le crane de Macclem.
C'était lui qui des cycles aupravant avait lancé l'Union de toutes ses forces dans la bataille sans grandes chances. Toutes leurs terres avient été oblitérées pour ça et les unionistes restants se battaient pour peu de chsoes aux côtés du TTK alors que lui leur chef élu combattait au fin fond de l'Univers.

"Je suis né pour servir et subir."

La malédiction de son père revenait. Il lui avait confié ce qu'elle était et il savait qu'au mépris de sa vie et son bonheur son père avait tenté de l'éloigner des Fremens et de son fils.
Mais son ombre planait sur eux et ils avaient payés pour des fauets non-commises eux aussi.

Les Fremens étaient un peuple maudit a présent.
Uniquement capables de servir et de subir.

Mais l'Univers vaut il un tel prix?
Fallait il que tant de jeunes comme Fëanor et Esanel se sacrifient pour une Galaxie en vie?
Leurs âmes en échange de la survie de tous.
Le pacte Faustien était cher, très cher.

Fêanor passait au milieu des rangs d'entrainement, observant les yeux rouges de haine. Le bleu avait disparu, comme dans les siens.
Dune avait disparu et leur vie à tous fut bouleversée.

Il sentait leur coeur et leur manque. Ce qu'il avait perdu et le désespoir qui règnait en leurs coeurs. Cette colère sourde qui ne pouvait rien contre le destin.

Le Duc s'isola alors, se posant devant une baie vitrée pour masquer son chagrin.
Serait il pour toujours celui qui a sacrifié des centaines de milliards d'êtres sur un autel de bois?

Alors qu'il se morfondait, une étoile naquit de la nuit.
Une brillante lumière apparut là où il n'y en avait point.

Et soudain, sans explications, le coeur du Fremen se réchauffa.
L'espoir renait à nouveau.
Là où règne la nuit, la pureté peut toujours déchirer les voiles sombres.

A présent comme son coeur, son corps s'agitait.
Puis il remarqua que ses hommes aussi se sentaient bizzares.
Mais qu'est ce qui pouvait bien les agiter?
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