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Une nuit étoilée sur Zarotek
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Sly de Teknary
commère galactique


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 MessagePosté le: Ven 02 Juil 2004, 12:41    Sujet du message: Répondre en citant Back to top

Chapitre 7

Je parcourais les couloirs en courant pour rejoindre au plus vite mon état major et percer à jour l'identité et les intentions du Commodore inconnu. Je savais que d'autres seigneurs disposant de moyens similaires aux miens parcouraient les alentours du secteur où nous nous trouvions, mais je ne pensais pas que nous aurions à faire à l'un d'eux aussi tôt. La question de savoir précisément combien de vaisseaux de type commodores sillonaient l'espace m'était souvent venue à l'esprit. Encore aujourd'hui je me trouvais dans l'incapacité d'y répondre, et je ne connaissais aucune source d'informations suffisament fiable pour m'y aider. La construction de ces vaisseaux nécessitaient la maîtrise des technologies les plus avancées et mettait en avant tout ce que le génie civile et militaire d'une civilisation faisaient de mieux. A ma connaissance seules des civilisations humaines étaient parvenues à produire des Commodores jusqu'à aujourd'hui, néanmoins je convenais que je n'avais pas suffisamment eu l'occasion de parcourir l'univers pour avoir l'opportunité d'en découvrir d'autres. En réalité, le peuple saramine était la première culture etrangère que j'étais amené à cotoyer depuis que j'avais quitté Utopia, ma planète natale. La guerre fratricide qui opposait les plus grandes nations d'Utopia faisait alors rage depuis plus de 20 ans déjà. Le tyran mégalomane Peshawar IV tentait d'annexer toutes les nations libres de la planète ne reconnaissant pas sa souveraineté. Pour leur sauvegarde commune, celles-ci avaient alors formé une grande alliance militaire des peuples libres d'Utopia pour résister à l'oppression du despote. Cette union s'était traduite par la création d'une ligue démocratique dirigée par le général Eldar de Teknary, mon père. Comme toutes les guerres celle-ci engendra son lot de soufrance et de sacrifices, mais peut-être encore davantage que toutes celles qui l'avaient précédées car malgré des combats toujours plus intenses sur tous les fronts, aucun des deux camps ne parvenait à l'emporter. L'équilibre des forces n'était pas rompu, la guerre s'éternisait. A long terme, cette guerre d'usure défavorisait les nations libres, moins riches en matières premières et qui allaient bientôt connaître des problèmes d'approvisionnement. Mon père et les autres généraux de la ligue savaient que le temps jouait contre eux et que l'épuisement de leurs stocks d'acier, de trinium, et de titane causerait une rupture de leur production d'arme et de matériel, et donc leur perte. Pour éviter cette issue fatale et abréger les combats, l'alliance des peuples libres décida de mener une large offensive. Il s'agissait de porter un grand coup à l'ennemi pour rapidement mettre un terme à la guerre et imposer la paix à Peshawar IV. Cet assaut de grande envergure engageait la quasi-totalité des forces militaires des nations de l'Alliance, pendant plusieurs semaines tous les plus fins stratèges avaient élaboré le plan de bataille qui devait conduire à la victoire finale. Elle fut d'ailleurs à portée, mais le coeur des hommes est corruptible : dans un dernier sursaut pour sauver son trône, Peshawar proposa aux états les plus modestes de la ligue une fortune colossale en or. Trois d'entre eux cédèrent à la corruption et révélèrent les plans de bataille de l'Alliance. Lors de l'affrontement qui suivit, leurs armées firent désertion et ne combatirent pas aux côtés de leurs anciens alliés. Peshawar put alors lancer sa contre-attaque, informé de toutes les stratégies mises en oeuvre par ses ennemis. Ce fut la débacle la plus totale : sur terre et dans les airs, la ligue des peuples libres fut littéralement balayée. Les derniers corps d'armée ayant survécu se replièrent en désordre dans leur nation respective. Chaque état faisait porter à son voisin la responsabilité de la défaite : l'Alliance était brisée. Il ne fallut pas longtemps pour découvrir que les trois états qui n'avaient subi aucune perte militaire portaient sur eux les marques de la traîtrise, d'autant plus qu'ils s'étaient rangées depuis au côté du tyran, mais il était trop tard. Ce qui avait été brisé ne pouvait plus être reconstruit, et Peshawar annexait les nations libres une à une. Les dernières paroles de mon père voyant la défaite inéluctable se profiler résonnaient encore dans ma tête :
" Mon fils, tout n'est plus qu'une question de jours. Bientôt nous ne serons plus que des esclaves, mais ce sort te sera épargné. Tu vas fuir cette planète, et avec toi partira l'élite de notre nation. Mon Commodore est le fruit du travail de notre peuple et de notre technologie supèrieure, il est le symbole de notre civilisation. Il sera également ton salut. Fuis Utopia et trouve refuge sur une autre planète. Je confie l'achèvement de ton éducation à Brennan, il sera ton tuteur. Guide les derniers survivants libres de notre peuple vers une terre nouvelle, ils te reconnaissent à présent comme leur nouveau Seigneur. A présent, va !"
Il me serra tendrement contre lui une dernière fois, puis se détourna en silence. Brennan me pris par l'épaule et me tira doucement en arrière tandis que je regardais mon père s'éloigner. Je ne l'ai jamais revu.

J'avais dix-sept ans lorsque je quittais Utopia. Dix ans plus tard, je conduisais mon peuple sur Zarotek. La particularité du Commodore résidait dans sa capacité à héberger des milliers d'individus de façon totalement autarcique. Véritable microcosme auto-suffisant, il pouvait dériver dans l'espace et faire subsister ses occupants des années entières sans que la nécessité de rencontrer une planète d'accueil ne se fasse sentir. D'une dimension couvrant des dizaines de kilometres de long et de large, le vaisseau géant offrait tout ce dont un être vivant avait besoin pour maintenir son équilibre physiologique et psychologique : une atmosphère propice au développement, une nourriture naturelle issue de fermes hydroponiques, un habitat recréant un espace personnel favorable à l'isolement, et une vie sociale enrichie grâce à divers complexes de loisir. Mais avant toute chose, le Commodore remplissait une fonction militaire : la vocation première de cette titanesque machine de guerre restait la conquète et la colonisation de nouveaux mondes. Tout dans sa conception avait été pensé selon cette optique : le gigantisme de l'appareil pour integrer le plus de batteries de canons possibles, des soutes d'une surface immense capables de stocker une quantité prodigieuse de matières premières, l'aménagement de larges espaces pouvant accueillir des chaines de montage produisant des droïdes de combat en grand nombre, des compartiments entiers dédiés à l'entrainement militaire intensif de soldats. Le Commodore était une machine optimisée pour la guerre.

L'apparition aussi soudaine qu'inattendue d'un Commodore étranger dans l'atmosphère de Zarotek avait donc tout lieu de susciter mes plus vives inquiètudes. Je redoublais d'efforts pour hater ma course et arriver plus rapidement à la salle de contrôle. Au bout d'une semaine passée dans le palais fortifié de Baroud-Samak, je connaissais presque tous les recoins de l'ancien centre de gouvernement des Loups d'Argent. Je savais qu'il ne me restait plus que le long couloir central du palais à traverser pour rejoindre mon état major. Soudain une patrouille de six soldats menés par un lieutnant bifurqua dans ma direction au détours d'un embranchement :
"Ecartez-vous de mon chemin !"
Je hurlais mes ordres à une dizaine de metres de leur position pour ne pas devoir couper mon élan. La colonne se divisa en deux quand chaque soldat se jetta précipitament contre son mur le plus proche afin de me laisser le champs libre. Ma cape noire volait derrière moi tandis que je les dépassais sous leur regard interloqué. J'arrivais enfin devant la porte métallique de la salle de contrôle, centre nerveux du palais, totalement essouflé par l'effort. J'ouvris la porte en grand et m'avançai à mon poste de commandement, une petite estrade au centre de la pièce surplombant tous les opérateurs afférés devant leur console. La vingtaine de soldats présents dans la salle cessèrent leur activité et saluèrent mon entrée par la prosternation d'usage, puis reprirent leurs occupations.
"Ou est le Général Brennan ?"
Je posai ma question sechement au soldat le plus proche de moi qui s'appretait à bredouiller une réponse hésitante lorsqu'il fut coupé net :
"Je suis là, Seigneur !"
Je reconnu derrière moi la voix de Brennan qui venait de faire son entrée dans la pièce. Il était suivi de Zerfir, Ménilmodès, et Parsifion, les trois autres généraux ayant participé à la conquète de Zarotek. Ils prirent place autour de moi, tandis que j'ordonnais au soldat en charge des communications de nous présenter son rapport :
"Quelle est la situation, Capitaine ?
- Seigneur, il y a exactement 36 minutes un Commodore etranger non-identifié a pénetré dans notre espace de contrôle et s'est positionné en orbite autour de Zarotek. Il ne manifeste aucune activité notable et sa position est stable. Aucune manoeuvre militaire n'a été décelée pour le moment. Nous lui avons fait parvenir un message diplomatique d'usage pour lui signaler notre présence sur la planète et lui signifier que celle-ci était désormais annexée à votre empire. Nous n'avons reçu aucune réponse...
- Comment se fait-il que vous n'ayiez pas détecté sa présence plus tôt ? questionna Zerfir d'un ton irrité, même le plus primitif des radars pourrait repérer un vaisseau de la taille d'un Commodore à des millions de kilometres !
- Pardonnez-nous, Général, mais le Commodore a surgi de nul part en sortant directement de l'hyper-espace aux abords de la planète ! Il semblerait que le Seigneur qui le commande connaissait déjà les coordonnées de Zarotek.
- Voilà bien la preuve que leurs intentions sont belliqueuses ! s'exclama Zerfir. Ils avaient déjà repéré Zarotek sur leur carte galactique et s'apprêtent maintenant à l'envahir ! Seigneur, il nous faut nous préparer et organiser la défense de Zarotek immédiatement !
- Pas de jugement trop hâtif, Zerfir, objecta Parsifion. Pour le moment ils n'ont manifesté aucun signe de deploiement militaire.
- C'est vrai, ajouta Ménilmodès, mais par mesure de précaution nous ne pouvons pas ignorer la menace potentielle que fait peser sur nous la seule présence de ce Commodore. Nous devons être prêts à toute éventualité."
Parsifion et Ménilmodès étaient deux jeunes généraux de mon âge avec qui j'avais fait mes classes auprès de Brennan. Leurs pères, fidèls partisans du mien, étaient restés sur Utopia combattre l'ennemi jusqu'à la fin. Tout comme moi, ni l'un ni l'autre ne savaient ce qu'il était advenu de leur famille respective. Nous avions grandi ensemble, et souvent je les considérais encore comme des camarades de jeu et non des membres de mon état major, c'est pourquoi nous étions parfois assez laxistes concernant les regles du protocole sensés régir nos relations. Lors de l'invasion de Zarotek, j'avais confié à Parsifion le commandement de la flotte aérienne. Plus à l'aise dans les airs que sur la terre ferme, la précision et la rapidité de ses frappes avaient cloué au sol la plupart des chasseurs ennemis avant même qu'ils ne décollent. Ménilmodès en revanche préférait un contact plus direct avec l'ennemi : c'est dans l'infanterie que son art s'exprimait le mieux. Meneur d'hommes exceptionnel, il était de ce genre de chefs charismatiques qui savaient galvaniser leurs troupes en leur extirpant le meilleur d'elles-mêmes rien qu'en braillant plus fort que tout le monde des mots incompréhensibles. Les spécialités combinées des deux généraux faisaient des merveilles, c'est pourquoi j'avais choisi de les associer tous les deux à l'invasion de la planète. Etonné que Brennan n'ait pas encore donné son opinion, je me tournais vers lui. Il comprit alors que je sollicitais son avis et prit la parole :
"Un acte belliqueux de notre part nous donnerait sans doute un avantage stratégique appréciable si un affrontement devait se produire, mais il réduirait à néant toutes les chances de négociation éventuelles avant même qu'un premier contact soit établi. Comme l'a souligné Ménilmodès nous ne devons pas negliger notre sécurité pour autant, c'est pourquoi nous devons mettre toutes nos forces sur la planètes en état d'alerte maximale. De plus, je propose que nous contactions le général Sark resté à bord du Commodore afin qu'il vérouille les coordonnés de nos invités et oriente nos canons vers eux, prêts à ouvrir le feu. Parrallèlement essayons à nouveau de contacter le seigneur qui nous rend visite, peut être cette fois ci aura-t-il la délicatesse de nous répondre..."
Je sentais Zerfir bouilloner à côté de moi. Je connaissais suffisamment ses méthodes expéditives pour connaitre à l'avance son avis sur la question. Partisan de la manière forte, il brûlait d'envie de profiter de l'effet de surprise et d'ordonner l'engagement des hostilités sans sommation. Il aurait sans doute préconiser sa vision des choses si mon regard approbateur vers Brennan ne lui avait pas donner la conviction que son rival avait une fois de plus remporté la partie. Finalement je finis de trancher la question en coupant cours aux palabres :
"Tes paroles sont sages Brennan. Capitaine, transmettez immédiatement mes ordres au général Sark afin qu'il...
- Un message ! s'écria un soldat posté aux communications. Seigneur nous avons un message en provenance du Commodore non-identifié !
- Et bien que dit-il ?! Chargez le sur l'écran principal !
- C'est un message vocal pré-enregistré, Seigneur ! Sa transmission date d'il y a au moins vingt minutes déjà ! La forte activité des champs magnétiques de la planète a altéré la sensibilité de nos récepteurs qui ont tardé à convertir les ondes émises par le système de communication du Commodore et à nous les transmettre sous la forme d'un...
- Chargez ce message, soldat !
- Bien, Seigneur...
Une voix grave qui semblait humaine se fit alors entendre dans toute la salle de contrôle :
"Je suis le Seigneur Mehodwor Talkesh qui vous parle depuis le Commodore "Le Rédempteur". Cette planète est à présent placée sous ma tutelle et va faire l'objet d'une invasion imminente de la part de nos forces armées. Veuillez ne pas interférer dans notre processus d'annexion. Fin de transmission."
Je restai sans voix à l'écoute de cette annonce lapidaire. Encore sous le choc, je baissais la tête et écoutais le message du Commodore qui repassait en boucle.
"Assez ! Silence, faîtes le taire !
- Ou... oui... Seigneur !..."
Le soldat se rua sur sa console et s'exécuta d'un geste maladroit. L'ordre que je venais de vociférer résonnait dans la pièce et couvrait presque totalement la voix nasillarde de la transmission. Je reflechis un instant, le regard dans le vide. Quelle insolence d'oser venir se présenter ainsi à moi, dans mon propre royaume, sans aucune autre forme de protocole ! Ce seigneur s'impose déjà en conquérant, alors qu'il n'est rien d'autre qu'un etranger ! Je serrais les poings rageusement sur la barre de fer de mon poste de commandement contre laquelle je m'appuyais. Nul n'avait le droit de s'emparer de mon peuple, il m'appartenait ! J'avais déjà du fuir ma patrie il y a dix ans, je n'allais pas recommencer à nouveau et laisser le premier venu détruire de ce que je commençais à peine à construire. Je me resaisis et me tournait vers Zerfir :
"Général ! Prends en charge la défense de la planète avec toutes nos forces en présences, tu as carte blanche ! Transmet à Sark qu'il se prépare à faire feu sur "le Rédempteur" à mon commandement ! Execution !
- Avec grand plaisir, Mon Seigneur..."
 
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Viktor
commère galactique


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 MessagePosté le: Ven 02 Juil 2004, 14:22    Sujet du message: Répondre en citant Back to top

Honnetement, j adore ce recit. C est super bien construit, ca se lit comme du petit lait au pain et on se prend facilement dans l histoire.

Par contre, je me permets une petite reflexion. A moins que j ai mal compris le texte (et c est fort probable), je trouve qu il y a quelques incoherences entre le chapitre 1 et le chapitre 7.

Chapitre 1 :
Citation:
La planète Erridan fait partie de l’empire de notre ami le Seigneur Mehodwor Talkesh


Chapitre 7:

Citation:
Quelle insolence d'oser venir se présenter ainsi à moi, dans mon propre royaume, sans aucune autre forme de protocole ! Ce seigneur s'impose déjà en conquérant


Bon, je sais pas si j ai rate quelque chose, mais j avais l impression que les chapitres suivaient un ordre chronologique. Et ca fait bizarre de voir que ton allie Mehodwor devient un etranger venu conquerir ta planete :D

Je sais, je chipotte un peu... mais je ne peux pas m en empecher ! En tout cas, vivement le chapitre 8 :D
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Psyoni-chi
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 MessagePosté le: Ven 02 Juil 2004, 16:38    Sujet du message: Répondre en citant Back to top

Non viktor tu as bien raison :) Mais c'est vrai que c'est du grand art ;)
 
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Sly de Teknary
commère galactique


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 MessagePosté le: Ven 02 Juil 2004, 17:30    Sujet du message: Répondre en citant Back to top

Bon ok je suis grillé... et bien je pensais que personne n allait sans apercevoir, mais c t vous sous-estimer lol. Bien joué, man !

En réalité, le chapitre 1 tel qu'il est aujourd hui sur mon disque dur ne correspond plus tout à fait au chapitre 1 posté sur ce forum. Au fur et à mesure que l intrigue progresse, j'effectue des modifications en revenant en arrière dans l histoire. Pour pas surcharger le post, je me vois mal afficher c changements et vous dire "attention, relisez le chapitre 1 tel paragraphe est modifié", alors je laisse tel quel au risque de creer des incohérences comme celles là.

G hésité à le faire concenrant le non sens entre le chapitre 1 du poste et ce nouveau chapitre 7, mais finalement je me suis dit que plus personne ne se souviendrait du chapitre 1 et s en apercevrait. Je croyais faire passer la pillule comme une lettre à la poste, mais les lecteurs sont vigilants : g été naïf, ca m apprendra. En tout cas bravo pour la remarque tout à fait correcte, joli sens critique je suis impressioné. :-)
 
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Aekis
Fille (vu la piplette)


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 MessagePosté le: Ven 02 Juil 2004, 19:13    Sujet du message: Répondre en citant Back to top

Ouais bravo Sly !!! C'est Excellent !!!! Dommage pour l'incohérence.
Tu devrais édité ton chapitre 1 que l'on puisse comprendre mieux. :)
@+
 
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lordmacclem
Maître Floodeur


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 MessagePosté le: Ven 02 Juil 2004, 19:37    Sujet du message: Répondre en citant Back to top

bah pour l'incohérence c'est tellement passionnant qu'on en oublie tout
je dis ça car j'ai dépassé mon forfait en te lisant
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Sly de Teknary
commère galactique


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 MessagePosté le: Mer 07 Juil 2004, 14:38    Sujet du message: Conseil de guerre Répondre en citant Back to top

Chapitre 8

Il ne me fallut que quelques heures pour réunir d'urgence tous les chefs de clan dans la salle du conseil. Même si aucune annonce officielle n'avait été faite, la rumeur d'une prochaine invasion de la planète par un seigneur etranger s'était vite répendue, et l'effervescence qui regnait dans le palais ne faisait que le confirmer. Zerfir avait mobilisé toutes les troupes disponibles, et les escadrons de droïdes de combat se deployaient actuellement sur tous les territoires stratégiques de Zarotek. Nous n'étions pas encore parvenus à déceler les plans de bataille de l'ennemi : nous ignorions si l'attaque se concentrerait sur un point central ou bien si les combats se dérouleraient sur plusieurs sites. Depuis près d'une heure que le message de Mehodwor Talkseh nous était parvenu, son Commodore et les cinq vaisseaux cargos qui l'entouraient à présent s'étaient positionnés en formation de combat. Le Rédempteur restait en orbite au dessus du territoire de Samos, le chef de clan du Chêne Sombre, et les vaisseaux cargos étaient sur le point de pénetrer dans l'atmosphère. Tout portait à croire que le territoire du vieil homme serait le premier touché par les combats et que les hostilités s'ouvriraient sur son sol, mais les vaisseuax cargos pouvait tout aussi bien atteindre n'importe quel point de Zarotek une fois l'atmosphère pénetrée.

Les derniers chefs de clan s'installaient autour de la table transparente de la salle du conseil. Certains avaient tardé à arriver car ils se trouvaient dans la campagne environante lorsqu'ils furent avertis de la tenu de ce conseil improvisé, mais tous avaient répondu à mon appel. Je ne me pus m'empecher de laisser trainer mon regard sur le trône surmonté d'une tête de loup : le jeune homme qui y siégeait avait hérité de tous les traits de son père. Bien que sa carrure n'était pas encore aussi développée, Temot-Seth promettait d'être tout aussi imposant que son père dans quelques années. Je remarquais que la peau de loup qui recouvrait sa tunique grise était celle de Damot-Kern, mais la tête de l'animal ne recouvrait pas le crane de Temot-Seth comme son père avait l'habitude de la porter. Afin de laisser se répendre sa longue chevelure noire tout autour de ses épaules, le nouveau chef des Loups d'Argent avait tout simplement décapité l'animal. Cet acte des plus etranges avait-il une quelconque valeur symbolique ? Je l'ignorais, mais je reconnus ce regard à l'intensité si vive qui brûlait dans ses yeux lorsqu'il me fixait. J'espèrais néanmoins que le fils saurait se montrer plus docile que le père, il serait dommage qu'il subisse le même sort... Chassant de mon esprit cette sombre perspective, j'entrepris d'ouvrir le conseil au plus vite :
"Seigneurs Saramines, pardonnez la précipitation avec laquelle j'ai été contraint de vous réunir à nouveau, mais comme vous l'avez sans doute deviné une grave menace pèse sur Zarotek. Un seigneur etranger, Méhodwor Talkesh, menace d'annexer notre planète dans les heures qui viennent et a clairement declaré ses intentions belliqueuses en tant qu'envahisseur...
- Envahisseur... ou libérateur ? me coupa Temot-Seth sur un ton ironqiue accompagné d'un sourire narquois.
Je le regardais en silence, hésitant quant à la conduite à tenir. Par l'intermédiaire de cette simple phrase, le jeune homme avait clairement signifié qu'il s'insurgeait contre mon autorité et qu'il souhaitait s'inscrire dans la droite ligne qu'avait tracée son père. Il est vrai que je n'avais jamais vraiment envisagé quels pouvaient être les desseins exactes de Méhodwor. Pourquoi s'interessait-il à cette planète ? Avait-il eu vent de son annexion et désirait-il la libérer, comme l'évoquait Temot-Seth, ou bien représentait-elle un intérêt stratégique dans ses projets ? A moins qu'il ne s'agisse d'une démonstration de force purement gratuite ? Je n'adhérais pas réellement à cette dernière éventualité, persuadé qu'il y avait derrière cette menace d'invasion une véritable motivation stratégique. Tout cela demeurait encore très flou, et je ne savais pas grand chose du Seigneur Mehodwor Talkesh. J'avais vaguement entendu pronnoncer son nom à plusieurs reprises lors de quelques conseils d'état major. Mes généraux m'avaient reporté la présence de plusieurs seigneurs qui s'étaient récemment manifestés de diverses façons dans ce secteur de la galaxie, mais la distance respectable qui séparait nos zones d'influence ne m'aurait jamais laissé croire que j'aurais pu croiser sa route aujourd'hui. Temot-Seth me toisait toujours de son air insolent, mais l'heure était trop grave pour que je dilapide mon temps et mon énergie dans une joute verbale des plus stériles :
"Je constate avec déplaisir que le nouveau Maître des Loups ne sait guère tenir sa langue, à l'instar de son défunt père...
- Mon père était un grand guerrier, sale cafard puant ! Il t'aurait ecrasé comme une larve s'il n'avait pas été abattu comme un chien par ton bouffon !
- Silence ! Gardes, emparevez-vous de lui ! Je crois savoir que le Seigneur Temot-Seth n'a pas encore atteint l'âge légal imposé par son clan pour reigner sur les Loups d'Argent, nous nous passerons donc de son avis consultatif lors de ce conseil. Reconduisez le dans ses appartements et faites en sortes qu'il y reste, cela lui laissera tout le loisir de reflechir aux responsabilités que lui impose sa nouvelle fonction, si tant est que nous lui laissions l'occasion d'en exercer la charge..."
Deux des gardes postés au fond de la salle s'emparèrent du Maître des Loups et le levèrent de son siège. Alors que Damot-Kern se serait défendu violamment pour se libérer de l'emprise des soldats, à mon grand étonement Temot-Seth ne se débattit pas. Il obtempéra calmement et se laissa reconduire sans détourner son regard du mien. S'il ne pouvait renier son sang et son impétuosité caractéristique, il semblait néanmoins qu'à la différence de son père Temot-Seth sache faire preuve de tempèrence lorsque la situation l'exigeait. J'avais décelé une certaine malice des plus sournoises dans son regard, et je fus alors convaincu que le fils possédait l'intelligence qui faisait si cruellement défaut au père, ce qui le rendait d'autant plus dangereux. La lourde porte à tête de loup se referma derrière lui, et je repoussais la résolution de ce nouveau problème à plus tard, pressé par les priorités du moment.

Je profittais du retour au calme pour relancer le conseil :
"A présent concentrons-nous sur la seule chose qui doit préoccuper notre esprit : repousser l'invasion ennemie. J'ai chargé le Général Zerfir d'organiser la défense de la planète sur le terrain. Les généraux Menilmodès et Parsifion prendront respectivement la tête des nos forces terrestres et aériennes. Le Général Brennan et moi-même coordonnerons l'ensemble des affrontements depuis la salle de contrôle du palais.
- Et de quelle façon pouvons-nous vous servir, Seigneur ? questionna Jarek.
- En tant que vassaux j'attends de votre part une participation militaire lors de cette guerre.
- Mais... avec quelles armées ? intervint Samos. Dois-je te rappeller, Seigneur, que tu les as toi même detruites ? Nous n'avons pas encore eu le temps de reconstituer nos forces !
- Il a raison, confirma Jarek. Avec tous le respect que nous vous devons, Seigneur, nos effectifs militaires sont au plus bas. Quant à nos usines robotiques elles sont quasiment toutes hors d'état de fonctionement, et quand bien même elles seraient opérationnelles jamais nous n'aurions le temps de produire suffisamment de droïdes pour reformer nos bataillons !
- Je sais que vos troupes ont subi de lourdes pertes contre les miennes lors de la défense de Zarotek , dis-je, mais nous avons besoin de mobiliser toutes les forces encore valides pour nous défendre. J'ignore ce qu'il adviendra de nous si par malheur nous perdions cette guerre, mais sachez que le sort qui nous sera reservé pourrait ne pas être aussi clément que celui que je vous ai accordé !
- Je peux fournir environ mille soldats, guère plus, annonça Chéronne.
- Ah oui ? Et les trois cents panthères noires que tu entraînes en secret depuis deux ans ! s'exclama le prêtre Jéhan. Ah tu croyais que nous n'étions pas au courant, n'est-ce pas ? Mais le dieu Soleil vois tout ! Il m'a révélé en songe que tu dressais tout un élevage de panthères tueuses dans la fôret d'Eryx, mes espions me l'ont confirmé, inutil de nier !
- Sans doute pour pouvoir ensuite les lacher sur mes troupes une fois leur entrainement achevé, s'indigna Jarek, et reprendre ainsi le contrôle de cette maudite fôret dont tu convoites l'exploitation pour toi seul depuis toujours !"
Chéronne resta de marbre devant ses detracteurs, mais je mis un terme sans attendre à cette nouvelle querelle :
"Cessez de vous disputer une fois de plus ! C'est de notre sauvegarde à tous qu'il s'agit, nous devons faire front ensemble sans quoi nous n'avons aucune chance de l'emporter. Si Chéronne possède effectivement une telle arme, je suis persuadé qu'elle la mettra à notre service, car à quoi lui servirait de disposer de ses panthères de combat une fois que son trône lui aura été usurpé ?
- Mes panthères sanguinaires sont à votre service, Seigneur, répondit Chéronne en s'inclinant. Elles sont dressées pour tuer et peuvent décimer en quelques minutes un bataillon de mille soldats. Nos scientifiques ont spécialement développé une armure faite d'un alliage de trinium et de titane qui s'adapte totalement à la morphologie et aux mouvements de l'animal, ce qui lui permet de conserver toute sa souplesse et sa vélocité. Nous avons également enduit leurs crocs d'un fixateur sur lequel nous avons appliqué une machoir artificielle capable de dechirer tout type de métal, aucune armure n'y résiste.
- Très impressionnant ! Je suis soulagé de ne pas avoir eu à combattre de telles créatures lors de nos affrontements.
- Nous n'avons pas eu le temps d'organiser leur deploiement, l'attaque fut trop soudaine et inattendue.
- Ce qui nous permet de pouvoir en disposer aujourd'hui ! Il aurait été en effet dommage de devoir les detruire...

Deux brêves sonneries caractéristiques de la réception d'un message holographique se firent soudainement entendre. J'ordonnais au soldat le plus proche de deployer le récepteur devant nous permettre de visionner la transmission. Une dalle au centre de la table et dont l'existence était indétectable pivota alors sur elle-même et s'illumina d'une lueur bleutée. L'hologramme du général Zerfir apparu à quelques centimetres au dessus de la dalle. Il se trouvait au milieu d'une plaine, derrière lui apparaissaient quelques bataillons de soldats en rangs serrés portant l'uniforme impérial. Zerfir s'inclina et délivra son rapport :
"Seigneur, les préparatifs de défense sont quasiment terminés sur tous les territoires stratégiques de la planète. Seules les troupes sur la plaine de Shérak ne sont pas encore totalement deployées, mais mes derniers rapports indiquent qu'elles le seront d'ici deux heures au maximum. Nous serons alors prêts à accueillir l'ennemi comme il se doit. J'ai également contacté le général Sark à bord du Commodore : nos canons sont à présent pointés en direction du Rédempteur, devons-nous faire feu ?
- Pas encore, général. Attendez mon commandement.
- A vos ordres, Seigneur !"
L'hologramme de Zerfir disparu dans un grésillement, et la lueur bleutée de la dalle transparente s'attenua lentement pour finalement s'éteindre. Satisfait des nouvelles que venait de m'apporter le général, d'un air songeur je pronnonçais tout haut une reflexion pour moi-même :
"Une chance que Zerfir ait pu nous faire parvenir son message... au moins pourrons-nous compter sur l'efficacité de nos communications, il semblerait que la tempête magnétique se soit calmée.
- Pardon Seigneur, intervint Samos, mais à quelle tempête magnétique fais-tu référence ?
- D'après nos officiers en charge des transmissions, la forte activité des champs magnétiques qui font rage sur la planète a perturbé notre système de communication : nous n'avons pu recevoir le message d'avertissement de Mehodwor Talkesh qu'une vingtaine de minutes après le moment où nous aurions dû le capter.
- Mais, Seigneur... il n'y a actuellement aucune activité magnétique sur Zarotek !...
- Comment ?
- Les tempêtes magnétiques qui balayent régulièrement la planète ont lieu à des périodes de l'année bien précises et sont dûes à un positionement particulier de nos trois soleils par rapport à Zarotek. En 65 ans de vie, cela serait bien la première fois que je verrais une tempête magnétique se declancher à la veille des moissons ! Es-tu bien certain, Seigneur, que les troubles que tu as rencontrés ne trouvent pas leur cause dans la défaillence de tes propores instruments ?"
Les paroles de Samos résonnaient dans ma tête alors que je les analysais méticuleusement. Soudain je devins blême à l'idée qui venait de me traverser l'esprit.
"Soldat, connecte-moi à la salle de contrôle immédiatement !
- Bien, Seigneur !"
Le garde se retourna devant la console de commande qui se trouvait derrière lui et composa un code sur le clavier. La dalle au centre de la table s'illumina de nouveau de sa pâle lumière bleue, et quelques instants plus tard l'hologramme du général Parsifion afféré à ses occupations apparu :
"Parsifion !"
Le général cessa son activité, surpris, et regarda en direction de l'ecran de controle où mon image avait du apparaître.
"Oui, Seigneur ?
- Parsifion, vérifie sans tarder l'état de notre matériel de communication ! Prends avec toi tous les techniciens dont tu auras besoin et recontacte moi dès que tu auras terminé !
- Très bien, je m'en occupe immédiatement !"
L'hologramme disparu tandis que je me rassis lassivement sur mon siège. Les douzes seigneurs saramines me regardaient sans comprendre d'un air interrogateur, mais je restais dans le silence le plus total. Voyant que j'étais plongé dans ma reflexion et n'osant pas la briser, ils commencèrent à echanger quelques mots entre-eux. Je n'y prêtais aucune attention. Les minutes défilèrent comme des heures, et au bout d'un long moment qui m'avait paru une éternité les deux sonneries signalant la réception d'un message retentirent de nouveau. Je sursotais légèrement sur mon siège et ordonnait brutalement au soldat d'activer l'hologramme. Le soldat s'exécuta et l'hologramme de Parsifion s'agita dans les airs :
"Sabotage ! Sly, nous avons été sabotés ! Le système de transmission a été volontairement désactivé !
- Sois plus précis ! Quels sont les effets exactes sur nos communications ?
- Nous ne pouvons plus envoyer aucun message au-delà de l'atmosphère de Zarotek, et cela sans qu'aucune alerte ne nous soit signalée par le système ! Nous croyons que nos messages sont émis normalement alors qu'il n'en ai rien, c'est un vrai travail de professionnel ! Celui qui a fait ça est obligatoirement un expert dans son domaine ! Mais ce n'est pas tout, le saboteur a également parametré nos appareils pour qu'ils délivrent les messages entrants depuis l'espace avec un délais de vingt minutes. De plus, il a integré un brouilleur sur nos récepteurs de façon à ce que les ondes soient altérées : elles nous parviennent brouillées, la voix de l'émetteur est légèrement modifée, comme s'il subissait une interférence !
- Et qu'en est-il de nos communications locales ?
- Les communications sur la planète en revenche ne sont pas affectées.
- Tout cela signifie donc que Méhodwor n'a jamais reçu les messages diplomatiques que nous lui avons adressés il y'a quelques heures afin de manifester notre emprise sur Zarotek, ce qui explique son absence de réponse... Il ne doit même pas savoir que nous occupons cette planète ! Parsifion, quand le système de communication sera-t-il de nouveau opérationnel ?
- Nos ingénieurs viennent de le réinitialiser ! Le sabotage était complexe et discret mais aucun dommage n'a été causé aux appareils, ce qui nous évite une longue réparation. Il nous a simplement fallu désactiver le brouilleur et reprogrammer le système d'émission et de réception spatial.
- Parfait ! Connecte moi tout de suite avec Sark à bord du Commodore !
- Je charge la transmission !"
L'hologramme de Parsifion se brouilla puis disparu. Je jettais un regard rapide aux chefs de clan interloqués qui regardaient la scène sans comprendre, espérant simplement qu'une nouvelle guerre allait pouvoir être évitée. Je m'accordais cette légère satisfaction personnelle dans ce moment de tension en constatant qu'ils commençaient à prendre goût à cette paix qu'ils avaient eu tant de mal à envisager. L'hologramme du général Sark se matérialisa soudainement. Le général semblait paniqué et prit l'initiative :
"Ah enfin, Seigneur ! Nous désespèrions de ne pas avoir de tes nouvelles ! Un Commodore étranger a été détecté sur nos radars et a deployé des vaisseaux cargos prêts à pénetrer l'atmosphère de Zarotek pour ce qui semblerait être une invasion ! Que devons-nous faire ?
- Nous savons tout cela, Général ! As-tu reçu récemment un message de la part du général Zerfir ?
-Aucunement, Seigneur ! Cela fait des jours que nous n'avons pas reçu un seul message de votre part en provenance de cette maudite planète ! Nous pensions que la pacification de Zarotek employait tout ton temps, mais depuis que ce Commodore est apparu, nous commencions à nous inquièter de ne recevoir aucune directive !
- Sark, depuis le Commodore effectue un balayage complet de Zarotek avec le radar principal ! Détectes-tu un deploiement de troupes significatifs sur les zones strategiques que nous avions identifiées lors de notre dernier conseil d'état major précédant l'invasion ?
- Et bien... juste un instant... non, Seigneur ! Le radar ne détecte aucun mouvement de troupes, aucune armée n'a été deployée sur ces zones...
- Zerfir nous a trahi...
- Comment, Seigneur ?
- Attends mes prochaines directives, et sous aucun pretexte n'active les canons du Commodore ! Tu ne reçois tes ordres que de moi !
- Très bien, Seigneur !"

Pour la première fois je venais d'être trahi par un membre de mon état major. Cette perspective me boulversait alors que ma plus grande préoccupation était de construire le bonheur de mon peuple, même au prix des pires bassesses. Quelle pouvait bien être la motivation de Zerfir pour vouloir ma perte ? Il n'avait réalisé aucun des préparatifs militaires que je lui avais ordonnés d'effectuer alors que l'attaque de Méhodwor était imminente. Sans une défense organisée et préparée, ses troupes allaient nous massacrer. Comment pouvait-il laisser commetre un tel acte alors qu'il partageait notre destin depuis plus de dix ans que nous errions dans l'espace ? Je l'avais élevé au rang de général, distinction honorifique suprême, et je me rendais compte qu'il ne faisait que préparer ma chute. A présent je comprenais tout : son plan d'attaque frontale de Zarotek voué d'avance à l'echec, son empressement à declancher les hostilités contre Mehodwor alors que nos défenses étaient néantes... toutes ces actions n'avaient pour seul objectif que de m'infliger une défaite fatale. Mais tout cela dans quel but ? Je me promis de lui extirper la réponse à cette question par les pires moyens de tortures qui soient. Il avait oser me défier, il allait en payer le prix. Pour l'heure, je devais d'abord empêcher le declanchement d'une guerre qui allait provoquer l'extermination de mon peuple :
"Soldat, rentre les coordonnées du Commodore le Rédempteur dans le système de communication ! Nous allons enfin pouvoir nous entretenir avec ce Mehodwor Talkesh et lui signifier qu'il arrive trop tard sur Zarotek...
- Les coordonées sont validées, Seigneur. Je lance la transmission, celle-ci vient d'être acceptée à bord du Rédempteur !
- Salutations, Seigneur Méhodwor Talkesh ! Je suis le Seigneur Sly de Teknary, Empereur de Zarotek. Nous avons annexé cette planète qui fait à présent partie integrante de notre empire et nous la revandiquons comme notre propriété exclusive. Nos intentions sont nobles et pacifiques, mais nous interprétons vos dernières manoeuvres militaires comme une provocation manifeste et une menace que nous ne saurions tolérer. Nous vous demandons expressément de bien vouloir retirer vos troupes de l'orbite de Zarotek, sans quoi nous serions contraints d'ordonner à notre Commodore d'engager les hostilités. Nous ne souhaitons pas être acculés à une telle extrémité et souhaitons développer des relations cordiales entre nos deux empires, c'est pourquoi nous espérons que vous serez réceptif à notre requète afin d'éviter un conflit dommageable pour les deux parties. Fin de transmission."
Un silence de mort regna dans la salle du conseil. Tous les chefs de clan fixaient la dalle holographique au centre de la table, attendant dans l'angoisse la réponse du Rédempteur. Mon souffle était haletant, je savais que mon avenir se jouait. Je n'avais plus le temps d'organiser la défense de la planète, et si Mehodwor décidait d'attaquer je ne pourrais sans doute pas contenir ses troupes. Même si en dernier recours je pouvais toujours fuir à bord de mon Commodore, je me refusais à reprendre une vie d'errance à travers l'espace à la recherche d'une nouvelle planète d'acceuil. Je m'étais attaché à Zarotek et à ce peuple tribal si singulier qui savait mêler traditions et technologies. Et comment justifier ma défaite devant mon peuple ? J'en porterais la seule responsabilité pour ne pas avoir su m'entourer de conseillers fidèls. Je ne serais plus digne d'être le Seigneur du dernier peuple libre d'Utopia...

L'arrivée d'un nouveau messages au bout de plusieurs minutes d'une attente interminable me tira de ma reflexion. Tous les chefs de clan relevèrent subitement la tête, comme si une sentance allait être pronnoncée, la leur. Le garde chargea la transmission, et un hologramme apparu au dessus de la table. C'était celui d'un homme brun aux cheveux très courts, entièrement vêtu d'une sorte de grand manteau noir. Malgré la taille relativement réduite de l'hologramme, tout le monde pu distinguer les deux dragons rouges dessinés sur le devant de son vêtement.
"Salutations, Seigneur Sly de Teknary ! Je suis le Seigneur Méhodwor Talkesh et je vous adresse ce message depuis le centre de pilotage du Commodore "le Rédempteur". Nous sommes étonnés de constater que vous vous manifestiez si tardivement. N'ayant pas reçu de réponse à notre dernier message annonçant l'invasion de cette planete, nous pensions que celle-ci n'avait fait l'objet d'aucune revendication d'aucune sorte. Nous ignorions qu'elle se trouvait déjà sous la tutelle d'un autre Seigneur. Nous rejoignions vos idéaux pacifistes et ne souhaitons aucunement engager un conflit ouvert avec vous. Nous procédons immédiatement au retrait de nos forces au-delà de l'orbite de Zarotek et réaffirmons notre volonté d'établir une paix durable entre nos deux empires. Nous vous invitons à nous recontacter rapidement afin que nous puissions envisager la façon dont nous pourrions formaliser cette prochaine collaboration. Fin de transmission"

A la disparition de l'hologramme, chacun exhala sans détours son soulagement, moi y compris. Parsifion nous confirma depuis la salle de contrôle que les vaisseaux cargos regagnaient leur Commodore, la menace d'invasion était levée. J'allais pouvoir me préoccuper du cas de Zerfir en toute sérénité...
 
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Aekis
Fille (vu la piplette)


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 MessagePosté le: Mer 07 Juil 2004, 22:19    Sujet du message: Répondre en citant Back to top

[HRP] Ho bah non c'est pas drôle, pas de guerre.... sniff.... pas cool Mehodwor.... Et puis il aurait pu mieux s'y prendre ce Zerfir...[/HRP]
 
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Psyoni-chi
Mais débranchez l'bordel !!


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 MessagePosté le: Mer 07 Juil 2004, 22:42    Sujet du message: Répondre en citant Back to top

excellentissime tu ferai un bon tsar sly :p

Citation:
je dis ça car j'ai dépassé mon forfait en te lisant


lordmaclem copie colle ca marche tt aussi bien sur wordpad apres tu pe deco du net ou meme tu pe reste sur la meme page quand tu l'as chargé et deco du net si ta limite c'est en temps biensur ....
 
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Sly de Teknary
commère galactique


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 MessagePosté le: Jeu 15 Juil 2004, 08:05    Sujet du message: Trahison Répondre en citant Back to top

Chapitre 9

Il faisait déjà presque nuit et les derniers rayons de Jeddo, le troisième soleil de Zarotek, faisaient danser les ombres du mobilier de mon quartier général d'une manière inquiètante. Je me levais de mon imposant fauteuil en cuir noir pour tirer la lourde tenture de velours rouge qui pendait aux abords de la fenêtre. La vue donnait sur la cour d'honneur du palais et j'aperçu la garde prendre sa relève, effectuant simultanément le salut militaire d'usage. Je tirai la tenture d'un coup sec, plongeant la pièce dans l'obscurité et mettant un terme à la danse macabre des ombres.
"Peut-être que notre prochaine grande priorité devrait-être d'installer un système d'eclairage électronique dans toutes les pièces de ce palais... dis-je en soupirant.
- Les Saramines n'ont pas jugé cette perspective nécéssaire, répondit Brennan, mais visiblement ils n'ont pas l'air de s'en porter plus mal.
- A force de vouloir vivre comme leurs ancêtres il y a trois mille ans, bientôt ils nous feront manger dans une écuelle de bois pourri !" pesta Ménilmodès.
Brennan alluma les quatres bougies du chandelier d'or posé sur le bureau, et Parsifion fit de même avec celui qui trônait sur la petite table basse à ses côtés. Je me rendis compte que l'atmosphère de mon quartier général était encore plus morbide à présent que lorsque les rayons de Jeddo parcourait encore la pièce. Parsifion souleva son chandelier et vint nous rejoindre autour de mon bureau. Il prit place sur le fauteuil qui lui était réservé et plaça les bougies au centre de notre cercle.

Jusqu'alors mon état major était composé de sept généraux. Brennan, mon mentor, était le plus agé. Son épouse était décédée deux semaines avant notre fuite d'Utopia lors d'un bombardement de chasseurs ennemis. Depuis cet évènement tragique il avait consacré toute son énérgie à mon éducation, respectant les dernières suppliques que mon père lui avait adressées. A cinquante-cinq ans, il combinait la sagesse de son expèrience et la puissance physique entretenue par un entrainement journalier rigoureux. Ses traits étaient nobles et son air un peu hautain trahissait ses origines aristocratiques. Sans doute son attachement au protocole et aux vieilles traditions d'Utopia trouvait-il inspiration dans ses origines privilégiées. Parlant peu, voir même uniquement lorsque cela était nécessaire, les paroles de Brennan étaient toujours reflechies et intellectualisées au préalable. Au premier abord le général présentait une personnalité froide et impassible, les émotions ne s'exprimaient pas sur son visage. Ce n'était pas un hasard si je l'avais chargé de l'assassinat prémédité de Damot-Kern : je savais que son flegme inébranlable lui accorderait un tir fatal qui ne manquerait pas sa cible. Cette image austère qui l'avait si souvent desservie auprès de ses interlocuteurs s'estompait cependant lorsque ces derniers savaient faire preuve d'un soupson d'empathie : l'exercice consistant à déceler dans les yeux du général une part de sensibilité n'était pas insurmontable. Les années passées auprès de lui m'avaient aguerri à cet art subtil, et je savais aujourd'hui que son attachement à ma cause pourrait se manifester jusqu'au sacrifice de sa vie. Ménilmodès et Parsifion étaient mes deux plus fidèls camarades depuis nos classes à l'académie militaire. Pendant les premières années d'exil Brennan s'était chargé de notre instruction militaire, et déjà les domaines de prédilection des deux jeunes hommes s'étaient précisés : l'infanterie pour Ménilmodès, l'aviation pour Parsifion. L'affinité particulière qui les liait était d'autant plus surprenante qu'ils étaient totalement différents l'un de l'autre. Ménilmodès était grand et imposant. Brun aux yeux très noirs, une force à la fois réconfortante et autoritaire se dégageait de lui. Blond aux yeux bleus, Parsifion était petit et mince : son apparence chétive ne laissait aucun doute quant au potentiel limité de ses capacités athlétiques. D'un tempérament enjoué et spontané, Ménilmodès s'exprimait sans détours et laissait librement parler son coeur dès que sa sensibilité était sollicitée. Si les méandres tortueux des discours politiques n'étaient pas son fort, il comblait très largement cette lacune par ses qualités exceptionnelles de meneur d'hommes. Il avait découvert dans l'infanterie toutes les valeurs qu'il chérissait : loyauté, respect, et bravoure au combat. Proche des soldats, tous le respectaient. Il aimait la rudesse de leur vie et s'épanouissait à leur contact. Lors de l'invasion de Zarotek Ménilmodès avait conquis Merik-Soun, la citadelle des Fils du Vent, en seulement une semaine et avec un millier d'hommes. Toujours en première ligne ses troupes le suivaient aveuglément, galvanisées par son charisme. Sa victoire sur Jarek avait révélé son courage hors du commun, mais je craignais qu'un jour son héroïsme ne l'entrainne trop loin. Parsifion au contraire était plus effacée : moins volubile que son camarade, il apparaissait plus calme et posé. D'une nature appliquée, il avait triomphé de tous les programmes de simulation de vol en un an au lieu des trois qu'un soldat traditionel aurait requis. Sa grande capacité de concentration et son esprit reflechi lui conféraient toutes les compétences qu'exigeaient les délicates missions de pilotage. C'est donc tout naturellement que je lui avais confié le commandement de mes escadrilles de chasseurs. Resté à bord du Commodore, le général Sark était le quatrième membre de l'état major. En charge du commandement du vaisseau lorsque Brennan et moi-même n'étions pas à bord, à quarante-cinq ans Sark était le meilleur de nos navigateurs. Il avait tracé notre itinéraire depuis que nous avions quitté Utopia, recalculant sans cesse notre trajectiore de façon optimale sur l'ordinateur centrale du poste de pilotage. Rarement sur le terrain, Sark était plus à son aise aux commandes du Commodore. Un jour il prit l'initiative de modifier totalement le plan de vol que je lui avais soumis et me supplia de programmer une nouvelle trajectoire des plus farfelues. Valider cette surprenante requète fut l'une des décisions les plus avisées que je pris de ma vie, car parmis le fouilli des équations de ses cartes galactiques, Sark avait décelé la présence dissimulée de la planète Zarotek. Egalement à bord du Commodore, les généraux Béhémot et Syrpahès étaient respectivement en charge de l'artillerie lourde et de la sécurité intèrieur du vaisseau. L'artillerie avait joué un rôle fondamentale lors de l'invasion : le pillonage perpetuelle des citadelles assiégées avait précipité leur chute. Peu équipés pour répondre à cette stratégie et surpris par la vitesse de deploiement de nos troupes, les Saramines avaient perdu la guerre acculés derrière leurs murailles. Le septième général de l'état major était Zerfir.

"Avons-nous reçu un nouveau message du Seigneur Mehodwor Talkesh ?
- Oui Mon Seigneur, répondit Brennan, il nous a adressé un message holographique il y a à peine une heure. Comme nous le pensions le Seigneur Mehodwor conscent à suspendre son processus d'invasion, mais il insiste vivement pour que tu le rencontres au plus vite afin de confirmer la légitimité de notre emprise sur la planète. Il t'invite à venir t'entetenir avec lui à bord de son Commodore.
- Pouvons-nous lui faire confiance ?
- Je l'ignore, Mon Seigneur. Mais il ne serait guère aviser de sa part de tenter une quelconque manoeuvre sournoise alors que notre Commodore croise non loin du sien...
- Très bien. Parsifion, une fois notre entretien terminé tu enverras immédiatement un holomessage au Rédempteur indiquant que j'accepte l'invitation de Mehodwor. Je reprendrai contact directement avec lui au plus vite afin de convenir des modalités de notre rencontre.
Parsifon inclina légèrement la tête en signe d'approbation. Je restais silencieux un instant, hésitant à poursuivre. J'étais réticent à aborder le véritable sujet pour lequel j'avais réuni mes trois généraux, et ils me connaissaient suffisamment pour ressentir mon embarras. Parsifion se décida à briser le silence :
"Nous devons prendre une décision, Seigneur...
- Je le sais...
- Et plus nous tardons, plus la situation risque de devenir instable. Nous devons saisir notre avantage dès maintenant !
- Je n'arrive pas à me résoudre qu'il ait pu nous trahir ! dis-je en frappant le bureau de la paume de ma main.
- Seul un officier de haut-rang pouvait avoir accés à la salle des machines, insista Parsifion, et seul un membre de l'état-major pouvait détenir les codes permettant de reprogrammer le système de communication. Sark, Béhémot, et Syrpahes ne pouvaient pas effectuer une telle opération depuis le Commodore. J'ai moi-même examiné le matériel de transmission sur ta demande, Seigneur. Le programme pirate qui a paralysé notre système d'émission en toute discrétion relève d'un niveau de complexité très élevé. Malgré toute la sympathie que j'ai pour Ménilmodès, je puis t'assurer que notre ami est loin d'avoir les compétences requises pour ce genre de sabotage. Restent Brennan, moi-même, et Zerfir...
Je restais silencieux devant l'évidence de la culpabilité de Zerfir. Sa trahison était une marque d'echec personnel qui pesait lourd sur mes épaules, mon orgueil ne parvenait pas à accepter cette défaite. Brennan surenchérit à nouveau :
"Comment Zerfir aurait-il pu contacter Sark à bord du Commodore comme il l'a prétendu alors que le système de communication était saboté ? Zerfir était en charge de superviser la défense de la planète, mais Sark n'a détecté aucun mouvement de troupes au sol depuis le Commodore. De plus j'ai pris l'initiative de contacter plusieurs de nos bataillons en garnison sur les points stratégiques de la planète où nous étions sensés renforcer notre défense : aucun n'a reçu le moindre ordre de deploiement. Visiblement Zerfir comptait sur une attaque rapide de Méhodwor qui ne nous laisserait pas le temps de découvrir ses plans, et sans doute était-il convaincu que ta confiance en lui n'éveillerait pas le moindre doute quant à l'exécution des directives que tu lui avais confiées."
J'écoutais Brennan développer méthodiquement un à un tous ses argument, leur pertinence ne faisait aucun doute. Lorsqu'il eût terminé, j'activais mon holotransmetteur disposé à portée de main sur le bureau. La même lueur bleu pâle que celle de la dalle au centre de la table de la salle du conseil s'illumina doucement à la base de l'appareil. Je rentrais le code devant me permettre de contacter Zerfir, et un grésillement se fit entendre. Nous attendîmes quelques secondes avant de voir se former l'hologramme du général :
"A vos ordres, Seigneur !
- Général Zerfir, nous venons de détecter les premiers signes de deploiement des vaisseaux cargos du Seigneur Mehodwor ! L'ennemi procède à l'execution de la première phase de son plan d'invasion, quelle est la situation sur le terrain ?
- D'après les derniers rapports des troupes, répondit Zerfir d'une voix assurée, tous nos escadrons sont opérationnels et disposés de manière optimale, Seigneur !
- Parfait ! L'attaque est imminente : tu prendras le commandement des troupes actuellement sous tes ordres, quelle est ta position ?
- Je me situe à la lisière orientale de la fôret d'Eryx, répondit Zerfir après une seconde d'hésitation.
- Si je me souviens bien, nous avions posté le troisième régiment d'infanterie du colonel Fimel sur ce territoire ?
- Oui en effet... Fimel est bien à la tête des troupes en garnison dans la fôret d'Eryx. Il vient de me remettre son rapport et attend mes ordres, devons-nous effectuer une manoeuvre particulière, Seigneur ?
- Ammène-moi Fimel, je souhaite lui faire part de mes dernières directives avant l'assaut !
- C'est actuellement impossible, Seigneur. Le caporal Fimel n'est pas dans l'enceinte de notre quartier général pour le moment.
- Ne vient-il pourtant pas de te remettre son rapport à l'instant en attendant les ordres ?
- Je..."
Zerfir interrompit sa phrase à peine commencée. Nous vîmes l'hologramme du général s'immobiliser. Soudain il tourna rapidement la tête de côté et s'écria :
"Seigneur nous avons détecté les premiers mouvements de troupe ennemis, je dois immédiatement retourner à mon poste pour superviser nos défenses sur ce secteur et contenir ces chiens ! Je reprendrai contact avec toi dès que j'aurai de nouvelles informations !"
L'hologramme disparu aussitôt. Ménilmodès s'exclama en se levant de son fauteuil et frappant du poing sur le bureau :
"Il se joue de nous ! Je vais le tuer, ce batard ! Combien de temps allons-nous encore attendre ici avant d'aller lui faire bouffer ses trippes ?
- Que décides-tu, Seigneur ? demanda Parsifion, Zerfir se doute de quelque chose, nous ne pouvons attendre davantage sans quoi il risque de nous echapper ! Il se cache quelque part dans la forêt d'Eryx, c'est un territoire favorable pour dissimuler un quartier général. De plus l'obscurité que nous avons apercu sur l'hologramme de la transmission nous indique qu'il commence à faire nuit pour lui aussi, il n'a pas fui à l'autre bout de la planète !
- Il est possible qu'il ait également converti à sa cause une partie des troupes dont il avait le commandement, ajouta Brennan. J'ignore la nature de ses motivations, mais Zerfir est aimé de ses soldats pour ses actions directes et ses méthodes expéditives. Il s'est lui-même entouré des officiers les plus belliqueux de l'armée, quelques uns jugeant ta politique vis-à-vis des Saramines trop pacifique ont pu être séduits par ses projets subversifs. Nous pourrions être amenés à une confrontation avec nos propres troupes..."
Je me levais de mon fauteuil et me retournais vers la large tenture de velours rouge tombant devant l'unique fénêtre du quartier général.
"Ménilmodès, de combien de troupes disposons-nous en garnison à Baroud-Samak ?
- Cinq bataillons d'infanterie tous au complet, Seigneur !" répondit fièrement Ménilmodès.
Il s'agissait de soldats répondant directement à son commandement. Les cinq bataillons représentaient mille hommes, et en raison de leur affiliation à Ménilmodès je savais qu'il s'agissait d'une troupe d'élite. Je n'avais plus le temps de réunir une armée plus imposante, sinon Zerfir aurait l'opportunité d'organiser ses prochaines actions de façon coordonnée. Je ne pouvais pas non plus alerter le caporal Fimel dans la fôret d'Eryx, le mouvement de ses troupes serait tout de suite repéré par Zerfir. Notre effet de surprise était déjà entamé, et l'absence d'invasion de Mehodwor éveillerait encore davantage les soupsons. Je me retournais vers le bureau, mes trois généraux me dévisageaient dans l'attente de ma décision.
"Nous partons immédiatement pour la fôret d'Eryx. Ménilmodès, réunis tes troupes ! Parsifion, cartographie un itinéraire optimale depuis la salle de contrôle afin que nous atteignions notre objectif le plus rapidement possible ! Brennan, réunis tout l'approvisionnement logistique dont nous aurons besoin ! Je vous retrouve tous dans trente minute dans la cour d'honneur du palais.
- A tes ordres, Mon Seigneur !"

Brennan s'inclina, Ménilmodès et Parsifion l'immitèrent. Les trois généraux s'apprétaient à quitter la pièce, quand soudain un courant d'air inatendu se leva près du bureau dans un bruit caractéristique. L'improbabilité de cet évènement était totale étant donné que la fenêtre de mon quartier général était demeurée fermée durant toute la réunion, et la lourde porte en chêne massif qui nous séparait du corridor ne laissait pas passer la moindre brise. Nous orientâmes nos regards en direction du coin de la pièce d'où semblait provenir le souffle. Nous aperçûmes alors un léger tourbillon qui se formait parfois au sol et s'agitait dans la pénombre. D'un rayon d'environ cinquante centimètres, le courant d'air semblait ne provenir de nul part. Aucune source d'aération n'alimentait cet étrange phénomène qui se suffisait à lui-même. Le tourbillon soulevait par intermittance les pans de la nappe en coton recouvrant l'une des tables basses, faisant virevoleter le tissu dans une danse inquiètante. Nous restâmes immobiles quelques secondes, inspectant le tourbillon avec méfiance. Seule la faible lueur de nos bougies vacillantes nous préservait de sombrer dans les ténèbres.
"Mais qu'est-ce-que cela ? s'interrogea Parsifion à demi-mot
- Eloignez-vous tous ! prévint Brennan en écartant les bras afin de nous empecher d'approcher du tourbillon.
Je saisis l'un des chandeliers du bureau et portai ma main devant les flammes afin de les protéger du souffle. L'air ambiant semblait s'agiter de plus en plus. Brusquement, le bruit du vent s'intesifia et la densité du tourbillon s'accru. Sa vitesse de rotation s'accéléra et la table basse fut projetée à terre. Aux effets qu'il provoquait sur le mobilier, nous vîmes alors que le souffle se deplaçait rapidement vers nous. Les flammes des bougies vacillèrent et nous sentîmes le vent se dechainer contre nous. Nos capes noires se soulevèrent dans un bruit étouffé et nous fûrent plonger dans l'obscurité. Nous entendîmes le transmetteur holographique tomber au sol et la tempête traversa en un instant l'espace que nous occupions, dispersant sur son passage tous les documents disposés sur mon bureau. Le souffle avait semblé s'orienter en direction de la porte en chêne. Quelques secondes plus tard, tout était redevenu calme et l'air ne s'agitait plus.
"Qu'est-ce-que c'était ? demanda Ménilmodès sous le choc.
- Aucune idée, répondit Parsifion à voix basse, mais je propose que nous rallumions immédiatement les bougies !"
Mes mains tatonnaient le bureau à la recherche de la pierre à feu qui nous avait servi à allumer les chandeliers, mais le désordre qu'avait provoqué le tourbillon ne me laissait que peu de chances de la trouver dans un délais raisonable.
"Attendez, j'ai mieux que ces chandelles ridicules !" s'énerva Ménilodès.
Il sortit de sa ceinture son pistolet laser et activa le large rayon de lumière destiné aux missions nocturnes. La puissance du faisceau était maximale et la pièce fut illuminée comme en plein jour. Nous pûmes alors constater les dégats qu'avait provoqué le tourbillon. L'urgence des évènements me rattrapa et je pressai mes généraux encore sous l'effet de l'étonement et de l'incompréhension :
"Visiblement cette planète a encore beaucoup à nous révéler... Je m'entretiendrai en temps voulu de ce phénomène avec les interlocuteurs susceptibles de m'en révéler la nature, mais pour l'heure nous devons amorcer notre mission sans attendre !"

Nous sortîmes un à un du quartier général. Tout était calme dans le corridor et rien ne semblait avoir perturbé la quiétude des lieux. Les gardes avaient allumé les torches disposées aux murs à intervalles réguliers. La sentinelle postée devant la porte nous vit sortir et nous salua sur-le-champs.
"Soldat ! dit Ménilmodès.
- A vos ordres, Général !
- N'as-tu rien vu sortir de cette pièce à l'instant, juste avant nous ?
Le garde dévisagea Ménilmodès un instant, l'air interloqué. Le regard déterminé du général l'incita cependant à répondre le plus sérieusement possible, malgré l'aspect insolite de la question.
- Et bien... non, Général... personne d'autre n'est sorti de la pièce avant vous...
Ménilmodès fixait le garde d'un air mécontent. Embarassé par le ton inquisiteur du général, le soldat baissa les yeux ne sachant plus que dire. Voyant qu'il n'en tirerait pas davantage, Ménilmodès abandonna prématurément son interrogatoire et nous ouvra la marche dans le corridor d'un pas rapide. Le garde reprit son air rigide et nous salua, visiblement soulagé de ne pas avoir commis toutes les fautes imaginaires qu'il s'était inventé à l'instant.

Lorsque nous nous retrouvâmes trente minutes plus tard dans l'immense cour d'honneur du palais, Ménilmodès avait aligné ses troupes en rangs serrés. Les cinq bataillons étaient disposés en carré de deux cents hommes chacun. Cette formation constituée de dix lignes successives de vingt soldats était consacrée à la présentation des armes. Ménilmodès faisait fièrement face aux bataillons, le regard droit.
"Nous sommes prêts, Seigneur ! dit Ménilmodès. Nous n'attendons plus que tes ordres !
- Très bien, nous partons immédiatement !
- Pas sans moi !"
La voix autoritaire qui venait de s'exprimer dans mon dos m'était familière. Je me retournai et découvrit la gracieuse silhouette de Chéronne qui s'avançait lentement vers moi.
"Ni sans moi !"
Une autre voix s'éleva depuis l'arrière des bataillons. Il ne nous fallut pas plus de quelques secondes pour apercevoir Jarek qui nous rejoignait dans une tunique de soie totalement noire. Le marchand avait laissé derrière lui tous les bijoux qui ornaient habituellement son corps. Je fus sidéré de voir les deux chefs de clan surgir de nul part, équippé de leur tenue de voyage et prêts à nous suivre :
"Mais que faites-vous ici alors que votre présence n'est nullement sollicitée ?
- La lisère orientale de la fôret d'Eryx se trouve sur mes terres, répondit Chéronne. Il relève de mon droit d'y faire regner l'ordre, et visiblement un renégat y menace la quiètude de mon royaume !
- Quant à moi... je... hésita Jarek, et bien... il n'y a aucune raison que Chéronne vous accompagne et pas moi !"
Je ne savais que répondre aux deux chefs de clan. Je jettais un regard à mes généraux qui semblaient tout aussi perplexes que moi.
"Par quel moyen avez-vous été alertés de la nature de notre mission ? Et comment pouvez-vous savoir que nous nous rendons dans la fôret d'Eryx ? J'exige des explications !
- Seigneur, reprit Chéronne, il est des choses que je ne puis expliquer pour le moment, mais sache que tout s'ecclaircira en son temps... Notre présence te sera utile, sois en assuré ! Nous allons traverser les terres de Jarek et les miennes : ce pays est le nôtre, nous connaissons le terrain bien mieux que n'importe lequel des tes cartographes, laisse-nous te guider. Je fus la première à prêter allégence à ta cause et à t'accorder ma confiance, à ton tour à présent de m'accorder la tienne !"
- Puis-je réèlement me fier si vite à mes ennemis d'hier ?
- Les choses changent, Seigneur, répliqua Chéronne. A présent il semblerait que les alliés d'hier soient devenus les ennemis d'aujourd'hui, l'inverse doit donc pouvoir aussi se vérifier...
- Je t'en prie, Seigneur, intervint soudain Parsifion, hâtons-nous !
- C'est d'accord... dis-je d'un air résigné. Je vous autorise à nous accompagner lors de cette mission, vous nous indiquerez les chemins les plus pratiquables.
Chéronne et Jarek esquissèrent un sourire, puis allérent se placer à la tête des troupes afin d'ouvrir la marche. Au moment où le convoi s'ebranla, je ne savais toujours pas si j'avais pris la bonne décision. J'entreprenais cette mission avec le sentiment désagreéable que la situation m'echappait de plus en plus...
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