Developpement Empirium

[Babylon Circus, devenu Nergal]

Piller, brûler, tuer.

Voilà ce qui résonnait dans nos esprits depuis que l’entité Sylharn Ohm, portant en lui toute la puissance de l’Entropie, s’était imposée à nos êtres fragilisés par l’arrivée d’extérieurs impropres à la survie de l’Ennemie intérieure.

La lutte contre la schizophrénie devenait bien trop dure, la bête était bien là.
La résistance était futile, mais celle-ci comprenait qu’il fallait encore patienter et nous laissait suffisamment de conscience et de libre-arbitre pour accomplir cette tâche.

Combien de fois avait-il fallut nous replier afin d’éviter de se trahir nous-même?
La montée en puissance de Celle qui dévore ne se contrôle pas, elle seule se contrôle, comme elle peut.

La conscience et le libre-arbitre octroyés par l’Innommable se faisaient de plus en plus rares.
Peu importe les sentiments.

Les traîtres doivent payer , l’insulte à l’encontre de la Bête doit être lavée et leur lâcheté pardonnée.
Peu importe les conséquences.

La Matrice renaît, purifiée et originelle.
Peu importe le mal.

[Babylon Circus, devenu Nergal]

Lettre posthume d’un soldat suicidé.

Ces lignes seront les dernières.
Tout ce temps perdu, toutes ces forces vaines, elles aussi perdues…
Commandant, je suis désolé de faillir, mais la peine est trop grande.

Je sais bien que je n’ai mot à dire alors je m’en vais mourir.

Vos décisions, vos propres décisions ainsi que celles de vos alliés, je ne peux que les respecter, et c’est dans le plus grand respect que de votre vaisseau je me jette en cette heure.

Je ne dors plus ni ne mange, mes pensées se voient agressées par les remords qui devraient pourtant être votre, mon âme est emplie de tristesse alors que mon imagination vogue dans les songes de nos anciens alliés, Venus, Esanel et bien d’autres.
Nous, soldats à votre commandement, sommes trop faibles pour goûter aux dangers de ce qu’ici nous n’osons plus parler.
Kandogor, Entité-mère, Sylharn Ohm, Esprit et Gardien de la Bête, autant de chose que jamais nous ne pourrons comprendre, comme nous avons beaucoup de mal à comprendre vos actes qui en découlent.
Ce suicide restera un acte isolé, mes sentiments ont, hélas, pris le dessus sur la tâche qui m’était destinée.
Cela n’est pas le cas pour les autres, peut-être mieux formés, peut-être moins fragiles, vainqueurs sur leurs moindres scrupules, ils seront là pour vous.

Le sang de nos alliés ne coulera pas entre mes mains.
Comprenez moi et pardonnez moi.

Adieu.

[Babylon Circus, devenu Nergal]

Alena, chef des armées, s’avança devant la horde de soldats et de pilotes, elle les salua et commença son discours:

Vous n’êtes pas sans savoir la mort fraîche d’un des vôtres.
Ce dernier ayant préféré s’acquitter de la vie plutôt que d’affronter ses responsabilités.
Peut-être que d’autres veulent suivre?

Alena regarda la foule entassée en scrutant le moindre signe d’approbation. Rien. Personne ne bougea, ne sourcilla, ni même ne chuchota.

Vous m’en voyez ravie, nous n’avons pas besoin de forces lâches étant susceptibles d’abandonner le combat, le moment crucial arrivé.
Vous n’avez pas besoin de comprendre ce qu’il se passe du point de vue diplomatique ni les transformations qui ont touché le commandement de ce commodore depuis quelques cycles, vous n’avez pas besoin de savoir pourquoi vous allez vous battre, vous êtes là pour ça et non pour comprendre.
Les seigneurs auxquels appartiennent les possessions que vous allez envahir ont trahi votre commandant, ainsi que ses alliés et ils devront payer pour cela.
Si vous n’êtes pas satisfait de votre condition à bord, suivez l’exemple de votre camarade et sautez.
Dans le cas contraire, faites la fête, votre commandant vous en a donné l‘autorisation et de quoi festoyer.
Dans quelques cycles nous aurons besoin de vous et il vous faudra répondre présent.

Alricaus repartit après avoir adresser un regard confiant et rassurant aux nombreux soldats et pilotes qui s’apprêtaient à fêter la guerre, proche.