Developpement Empirium

[Kandogor]

-Empirium. Sanctuaire infecté-


Dominion de la Bête... la Galaxie était devenue peur et cupidité, le désastre s'était produit, Entité prise dans ses filets.

Celle qui avait été réveillée par le Chaos découvrait un monde aux ressources illimitées, une galaxie entière à dévorer... et tous ces fous qui s'évertuaient à la combattre ne faisaient que la renforcer davantage, car elle qui était au delà du bien et du mal se nourrissait de toute émotion.

Buveuse de vie, dévoreuse d'âmes, conscience emprisonnée qui souffrait à chaque instant où son corps s'étendait, telle était cette chose qu'on appelait à tort Matrice.



Car la Matrice était toute autre mais l’emprise du Chaos sur cette galaxie avait réveillé la Bête, seule alternative pour défendre le Sanctuaire.

Et les Maîtres-Eléments, par peur et par ignorance de ce pouvoir destructeur, s’étaient vu absorbés puis transformés par l’énergie de la grande dévoreuse.

Les uns après les autres, leurs terminaisons, flottes, planètes, avatars furent infestés, le virus bestial se répandit de monde en monde, étendant son influence tentaculaire à toute la galaxie.



Et il leur fut donné d'animer l'image de la bête, afin que l'image de la bête parlât, et qu'elle fît que tous ceux qui n'adoreraient pas l'image de la bête fussent tués.

Et elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front, et que personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom.

Et la Bête quitta son domaine pour les dévorer, appelant sans relâche ceux qu'elle ne pouvait atteindre. Et ils allèrent dans son antre pour la combattre, ainsi qu'elle l'avait prévu. Lentement, inexorablement, ils glissaient vers sa gueule ouverte, pour y être dissous, car tel était leur destinée...
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§ Elément Kandogor
§ Prime-Matrice

[Esanel]

Les capteurs de la flotte d'Esanel indiquèrent soudainement la présence d'un vaisseau de type Commodore répondant à une signature énergétique jamais vue jusqu'à présent. Une pulsation périodique constituait le seul mouvement sur les écrans tactiles. Comme un battement de coeur. Un message pulsait dans la tête d'Esanel :

"Venez à nous...
Il est à présent temps d'oublier tout passé.
De disparaître en se fondant en nous.
Afin de vivre éternellement par nous.
Vous nous ressemblez trop…"

La pulsation devint plus forte, plus sourde :

"O toi conscience … viens à nous… Viens à nous… ".

Esanel se réveilla en pleine nuit. Il était en nage. Ses rêves s'étaient intensifiés. Mais à la place des messages visuels cauchemardesques des précédentes nuits, il entendait maintenant une voix... Et la voix semblait douce.

La voix s'adressait à lui et le guidait vers autre chose, vers une autre voie. Il ressentait dans cet élan la même globalité qu'il y avait dans son lien avec la conscience de son peuple : Une présence multiple, une aura de sagesse globale. Esanel était totalement perturbé : Cette pulsation ne cessait de l'envahir et soulevait tant de question.
Son statut de guerrier le poussait à agir mais il était maintenant responsable de beaucoup d'êtres qui lui avaient donné leur confiance. Et un ranger ne trahissait jamais ses serments.
Esanel décida de méditer et de laisser sa conscience se fondre dans l'inconscient de son peuple pour y rechercher les réponses que ses propres démons intérieurs ne pouvaient trouver. Il s'assit, pris son tambour et se laissa aller au rythme des vibrations du son originel. Etrangement, la fréquence des battements entrèrent rapidement en résonance avec les pulsations de la présence qui l'appelait. Il se laissa glisser dans la transe, en quête de réponse, en quête de son véritable être.

Il glissait dans un long tunnel de lumière, auréolé par la présence de son peuple, la vitesse s'accélérait sans qu'il ne puisse rien y faire. Il arriva alors devant les portes d'un immense temple. L'emblème de la bête était gravé sur les lourds linteaux qui entouraient celles-ci.
Esanel hésita…
puis, d'un coup ; il ouvrit la porte et l'horreur s'afficha devant ses yeux : La Bête, telle qu'il se la représentait dans ses pires cauchemars, était là, face à lui, dans sa toute puissance et dans son gigantisme : Un corps de géant avec une tête de taureau, 6 bras armés d'armes plus haute que lui-même, le tout au milieu d'une armure faite de métal et de peaux de bêtes diverses. Des yeux rouges, profonds et malins fixaient le ranger avec une infinie perversité.

(...)

Dernière édition par Esanel le Ven 02 Fév 2007, 20:45; édité 1 fois

[Esanel]

Esanel se savait perdu mais alors qu'il allait s'emparer de son bâton pour ce qu'il pensait être sa dernière danse, son front se mit soudainement à pulser, son bandeau se mit à luire , et, dans le même instant il sentit une présence à ses côtés.

Tournant légèrement la tête il vit alors la licorne, symbole de la conscience de son peuple, dans toute sa splendeur, sublimée de lumière et de clarté. Celle-ci inclina alors la tête en direction de l'aberration chaotique qui se tenait devant lui comme pour lui indiquer le chemin qu'il devait suivre.

La licorne effleura alors le bandeau du ranger avec sa corne. Son cœur et sa conscience qui s'étaient emplis de colère et de haine au cours de tous ces cycles de combats se vidèrent alors d'un trait de toute cette souillure. Un sentiment de paix et d'harmonie coula alors dans son âme et dans son cœur comme un baume sur une chair blessée.

Esanel retrouvait l'intégrité de sa conscience et il comprit pleinement la symbolique de tout cela :

Ils devaient tous renaître pour devenir ce qu'ils étaient vraiment.
TOUS renaître …

A l'instant où cette évidence s'imposa, son regard croisa celui de la licorne. Il lu alors dans cet échange tout l'amour que celle-ci portait à son peuple et à ses frères. Elle effleura une dernière fois son front avec sa corne et il se sentit revenir dans la réalité de son corps.
Dans sa réalité… Mais sa conscience était toujours dans un état modifié. Il avait l'impression d'une compréhension globale de tous leurs actes, de ce qu'il devait faire. Tout dans leur chemin les avaient mené jusqu'à ce moment précis. Il compris enfin la raison de tous ces combats et il put enfin les accepter pour ce qu’ils étaient.

(...)

[Kandogor]

Pulsations, roulements, transe... dévorer, assimiler.

Mortifie leur chair, sauve leurs âmes
Ils doivent se repentir de leurs fautes, ce qui est écrit doit être enseigné.
Délivre ces sous-êtres d'une vie impure
Le conseil est en session, nous allons commencer.

Faim, soif, conscience... galvaniser, se réveiller.

Mortifie leur chair, sauve leurs âmes.
Marque-les de ton fer, jusqu'à ce qu'ils supplient ton pardon
Stigmatise leurs corps, jusqu'à ce qu'ils implorent ta pitié
Tourmente-les pour toujours, en notre nom.

Souffrance, appétit, assouvir... percevoir, chasser.

Mortifie leur chair, prie pour leurs âmes
Ecrase chaque os, jusqu'à ce que tout soit dit.
Mortifie leur chair, nous sauvons leurs âmes
Répand leur sang, pour gagner ce combat.

Stable, instable, être... manger, dévorer!
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§ Elément Kandogor
§ Prime-Matrice

[Esanel]

Esanel se leva, appela la passerelle de commandement. Comme à chaque fois qu'il la quittait, c'était Trpp111 qui prenait le relais :

"Trpp, envoie un message à tous nos frères. Qu'ils arrêtent toute opération contre les forces de la matrice. Tu m'entends."

- "Esanel, tu es fou ou quoi. Nous sommes enfin à portée du cœur de leurs flottes et tu veux arrêter.
Et même si je le faisais, nous serions à la merci de tous leurs canons".

Esanel compris que les choses ne seraient pas aussi simple et conclut leur conversation d'un seul mot : "J'arrive".

Il enfila sa combinaison spatiale et se précipita sur la passerelle. Dés son entrée, Trpp se leva et observa son ami. Comme tous les autres dans la passerelle.
Le bandeau d'Esanel luisait d'une aura de blancheur absolue, les yeux du ranger avaient quitté leur couleur rouge sombre et du visage d'Esanel émanait une puissance inhumaine. Trpp111 qui allait interrompre son ami au moment de son entrée fut stoppé dans son élan. Esanel sentit alors une profonde énergie monter en lui, il prit le micro de communication centrale, activa l'ensemble du réseau des templiers et s'adressa à ses frères d'une voix vibrante :

"Ecoutez moi tous, Je vous demande à partir de maintenant d'arrêter tout acte offensif envers les forces de la matrice.
Ceci est un ordre. Vous devriez observer également dans les prochaines heures un changement sur le statut de leurs vaisseaux à notre égard.

Je vous demande de me faire confiance comme vous l'avez toujours fait. Que ceux qui doutent se mettent en communication avec les rangers présents actuellement dans la passerelle. Toutes nos actions depuis 30 cycles nous ont fait converger vers cet instant.

Je demande à tous les commandants d'escadre de se préparer à un saut pour venir rejoindre le commodore Espoir avant la fin de cette journée. Je serais de retour avec des explications.

L'espoir est là et il résidait au cœur de la noirceur. Notre étoile n'aura jamais brillé aussi fort que dans les heures à venir.

Ayez confiance, notre combat sera sous peu transcendé."

(...)

[Esanel]

Esanel coupa alors les communications. Il était à cet instant l'incarnation complète de la conscience de leur peuple, en empathie totale avec tous les être présents.

Esanel étendit alors les bras, son bandeau plus brillant que jamais et lança d'une voix vibrante la devise de ses frères

" Der Lanor, Per serveru" – dans l'honneur nous servirons.

Et alors que sa voix résonnait dans l'immense salle, chaque ranger présent fut touché au cœur de son être par ce qui émanait d'Esanel. Tous les bandeaux s'allumèrent. Les rangers pleuraient, libérant de leur conscience tout ce qu'ils avaient accumulé depuis des cycles.
Esanel transmettait à ses frères le pardon de la licorne et les regards enflammés s'éteignaient pour faire place à la communion des liaisons l'empathiques spécifiques à leur peuple.

Trpp111, qui n'était pas un ranger, mais qui observait tout cela, fut touché au plus profond de lui par les émotions qu'il ressentit.

Alors, dans un dernier regard de communion avec ses frères, Esanel sortit aussi soudainement qu'il était entré et se dirigea vers sa navette.
Il s'installa et décolla immédiatement pour prendre la direction du vaisseau qu'il savait trouver à quelques DU de leur position.

Il n'avait pas besoin de regarder les radars : L'appel était là, pulsant au fond lui-même, comme un phare, plus fiable que n'importe quelle balise électronique. Esanel posa son appareil sans encombre sur le plateau d'atterrissage de l'étrange vaisseau, descendit et se prépara à l'ultime confrontation.

(...)

[Esanel]

Esanel s'avança vers le sas, sortit de son vaisseau, quitta l'aire d'atterrissage et se dirigea dans les couloirs comme un automate, guidé de manière infaillible par la pulsation qui émanait du centre du vaisseau.

Heureusement que son rêve l’avait préparé, car la vue des couloirs qu’il empruntait aurait glacé d’effroi le plus fier guerrier. Les murs, le sol, tout était recouvert de ce champignon rougeâtre qu’ils avaient croisé dans tant de monde de la matrice.
Mais là, une lueur malsaine courait le long des spores spongieux. Une lueur dansante qui semblait vous guetter. De plus, au fur et à mesure qu’il avançait dans le cœur du labyrinthe qu’était devenu le vaisseau mère de la Bête, Esanel découvrit avec effroi que sa combinaison était peu à peu rongée par les spores.
Dans toute autre situation, Esanel aurait été proche de la panique, mais la licorne avait touché son âme et son cœur et il était dans un état proche de la transe, en confiance totale avec ses actes et le constat de cette érosion malsaine ne le fit qu’avancer plus vite : L’esprit de la Bête ne souhaitait pas qu’il arrive à destination à temps.
Apres des dizaines de couloirs il atteignit enfin le centre nerveux du commodore.
Les portes étaient ouvertes, et, même si son rêve l’avait préparé, il resta l’espace d’un battement de cœur, stoppé face à la vision que lui offrait le central de commande du Sardaukor : Kandogor était là, dans sa toute puissance mais son corps était totalement intégré au pupitre principal du commodore.
Comme si une entité démoniaque avait fusionné le métal du pupitre aux organes biologique de ce qui était avant Kandogor.
La Bête…. Esanel compris que Kandogor payait lui aussi le prix de sa venue dans la galaxie … Dans sa Chair.
En dehors de son visage, tout était recouvert de ce champignon rouge dont les lueurs pulsaient rageusement donnant des reflets surréalistes au visage du maître de la matrice.
La voix du guerrier résonna alors dans l’immensité vide du central :

« Alors, petit homme, nous nous rencontrons enfin… »

Une lueur pulsa dans l’un des réseaux de filaments rouges spongieux qui recouvraient le corps de l’Etre et le regard de celui-ci changea alors :

« Incarnal/Voix de la Bête...
Esanel-Extérieur.
Toi et les tiens, nous avez suffisamment amusé. Vos petites actions n’ont été que des gouttes d’eaux face à notre toute puissance.
Nous te méprisons. Tu n'es rien. Tu ne peux nous comprendre.
Nous allons te dévorer afin que ta mort serve notre cause.
Soit détruit pour renaître esclave de notre tout.
Comment peux-tu oser te dresser devant la magnifiscence d'une Galaxie purifiée de votre engeance?
Comment peux-tu faire fi de nos avertissements? Nous ne comprenons pas.
Nous assimilerons ta pensée lorsque tu te dissolveras dans notre Avatar Kandogor.»

(...)

[Esanel]

Esanel fixa l’être possédé qu’était devenu Kandogor sans dire un mot, sa propre existence n’avait que peu de poids face à ce qui se jouait dans cette pièce et la conscience qui le guidait l’avait préparé à ce qui allait suivre. Il fallait que tout cela cesse.

Mais Esanel était un guerrier et il ne supportait pas ce qu’il devait faire. Dans un ultime geste d’égo, il fixa alors longuement l’être qui lui faisait face : Le regard d’un transcendé face au regard d’un possédé … Des minutes qui parurent des éternités passèrent sans qu’aucun des 2 ne cille ni ne cède.

La présence qui habitait Esanel se fit plus pressante, il n’était plus temps de jouer… Gardant ses yeux vrillés dans le regard de l’abomination qui le défiait, Esanel défit lentement le casque de son scaphandre puis il laissa tomber sa combinaison spatiale sur le sol. Il n’avait plus que ses lourdes bottes d’assaut et sa tenue de commandeur.

Des filaments jaillirent du sol pour se précipiter à l’intérieur de sa tenue. Une véritable invasion rougeâtre courrait le long de son corps, prenant possession de ses membres un par un. Une aura de jubilation malsaine courait le long du corps de l’ancien seigneur de guerre. Esanel vécu alors l’un des pires moments de sa vie. Sentir cette substance spongieuse prendre possession de son corps et la laisser remonter petit à petit jusqu’à sa tête en restant immobile était sans doute l’acte le plus difficile qui lui avait été demandé.

Au fur et à mesure que le champignon prenait possession de son corps, il sentait des lambeaux de sa conscience lui être arrachés. Il sombrait petit à petit dans une sorte de semi-sommeil. Sa dernière pensée consciente fut liée à un échange de regard avec le seigneur Kandogor où il sentit comme une compassion et une tristesse, l’espace d’un bref instant.
Et dans un dernier soubresaut mental, tout son être se tendit vers les êtres qui lui étaient chers… Esamrel… Myrill… Fëanor… Trpp… Un ultime cri avant le néant.

Esanel n’était plus…


A quelques dizaines de DU de là, un hurlement jaillit dans un commodore. Esmarel venait de sentir la conscience de son frère s’éteindre.

Beaucoup plus loin, à l’autre bout de la galaxie, un seigneur de guerre se mit à hurler en pleine conférence. Fëanor venait de ressentir le départ d’Esanel… Son cri imprimant dans la matière le refus de l’évidence qui emplissait son être : Esanel n’était plus, leur lien avait disparu, il était seul de nouveau.

Esmarel n’était qu’un cri, qu’une douleur : E..S…A…N…E…L ……
La nouvelle se répandait dans la conscience des rangers comme un vent annonciateur de tempête. La lueur rouge qui s’était éteinte dans leurs regards se rallumait instantanément : Esanel avait disparu, ils avaient été trahis. La folie guettait…

Esmarel se laissait emporter par ses émotions : Tous les commandants devaient arriver le soir même… Esanel ne serait pas là… Il serait vengé. Son esprit n’était qu’un cri douloureux, un refus total. Rouge… le monde était rouge. La colère pulsait en lui comme un feu, embrasant son esprit et son être d’une colère incohérente.
Chaque reflux l’éloignant davantage du lien empathique avec la conscience pacifique de leur peuple.

Rouge… feu…colère … douleur…

Il avait besoin d’agir, de se battre… Esmarel chercha alors sont bâton de combat et le trouva près de celui d’Esanel…

Esanel…

Une enveloppe marquée du saut de la licorne était posée contre le baton d’Esmarel. Celui-ci l’ouvrit fébrilement :

« Esmarel, mon Frère,

Quand tu liras ces quelques phrases je ne serais plus. …

(...)

[Esanel]

« Mais ne te fie pas aux apparences. Aie confiance dans le futur quoiqu’il se passe. Le contact avec la Licorne m’a permis d’entrevoir des brides de ce que j’allais vivre. Ne perd pas la foi.
Je te demande de guider nos frères pendant mon absence. Ne partez pas dans une vendetta sans lendemain. Continuez sur la lignée de ce que nous avons entrepris.
Et attends un signal de mon retour. Si tout se passe comme je le pressens, celui-ci se fera sentir dans toute la galaxie.
Souviens toi, Mon frère,
Der Lanor, Per serveru »


Esmarel était totalement secoué. La colère faisait place au doute et à un espoir inespéré. Il fallait qu’il sache… Et il n’y avait qu’un moyen pour cela !
Il convoqua dans ses quartiers la guérisseuse qui était à bord et informa le reste des rangers qu’une séance de méditation serait prévue le soir même.

Sur le Sardaukor, les filaments terminaient leur travail et envahissaient la fin du visage d’Esanel quand l’un des filaments toucha le bandeau sur son front. Une immense lueur jaillit alors, brûlant les filaments. Celle-ci se propagea alors sur tout le corps d’Esanel qui se mit à luire d’une lueur blanche. Le corps d’Esanel s’affaissa sur le sol tandis que l’aura d’une licorne émergeait du front du ranger.

Le regard de Kandogor se voila, une vague rougeâtre apeurée secoua l’ensemble du corps du guerrier. La licorne s’approcha et celui-ci vit la licorne approcher la corne de son visage. Comme dans une parfaite reproduction du sacrifice d’Esanel, la lumière blanche de la licorne se mit à pulser le long du corps du seigneur de guerre. Le temps s’arrêta ...

La conscience d’Esanel flottait dans une étrange dimension. Il était au cœur d’un réseau de filaments ou des brins de lumières pulsait tout le long de ses immenses liaisons. Soudain l’aura de Kandogor le rejoignit. Ce n’était pas le seigneur possédé par la bête, c’était le guerrier, celui qui avait fait tremblé la galaxie avant de se retrouver possédé lui-aussi par la Bête.

La licorne apparut alors. Les 2 seigneurs se tournèrent vers son apparition et un message jaillit alors dans leurs 2 consciences :

« Esanel, ton sacrifice n’a pas été vain. Ce que tu as combattu pendant des cycles avec autant d’acharnement et autant d’énergie n’était qu’un miroir de la colère qui pulsait dans ton corps. Une autre expression de la haine que les êtres peuvent générer »

« Kandogor, souviens toi de la matrice originelle. La Bête a longtemps possédé ton corps… mais souviens toi… »

« Esanel, je ne suis qu’une expression de la vraie matrice, la prima matrice. La matrice est le lien de tous les êtres entre eux. Je n’en suis une partie. La bête l’avait pervertie, ton sacrifice va lui permettre de renaître. »

La licorne toucha alors un des filaments et son aura se dispersa comme aspirée par celui-ci. Une aura lumineuse se mit alors à parcourir l’ensemble du réseau. Une voix encore plus puissante emplit alors leurs esprits :

« Kandogor, tu as laissé la Bête prendre possession de nous. La Bête ne devait être que le Gardien. La bête est devenue le tout. Vous, éléments de la matrice, pervertis par la Bête, avez oublié ce que vous étiez. La venue de la Bête a été dictée par l’instabilité régnante, vous n’aviez pas le choix. Les rangers ont été la réponse à cette instabilité. Il est temps maintenant que la matrice retrouve sa prime essence.

« Esanel, la conscience de ton peuple a permis d’endormir la Bête. Enseigne aux primes éléments vos techniques empathiques. Qu’il soit possible de garder la matrice sans que la Bête ne soit réveillée.
Protégez les sanctuaires, car si l’instabilité renaît la bête se réveillera.

La galaxie est souillée par la soif de pouvoir des uns et par l’avidité des autres. Déjà je ressens de nouveaux remous. Des forces émergentes sont à l’œuvre. Protégez les sanctuaires mais n’oubliez pas qu’il faut parfois endiguer la menace avant qu’elle vous submerge.

Votre intégrité est sans faille. L’un comme l’autre, vous vous êtes sacrifiés pour nous. Vous êtes à partir de maintenant les nouveaux gardiens.

Veillez et protégez. »

Et sur ces derniers mots tout disparu. Les 2 consciences d’Esanel et de Kandogor émergèrent alors dans leur corps. Après ces moments de profonde communion avec l’essence même de la matrice, revenir dans leur corps était une épreuve douloureuse.

Kandogor découvrit avec bonheur que son corps n’était plus fusionné au pupitre du commodore. Affaissé sur le sol de toute sa longueur, il tenta de se relever… sans y parvenir. Ses muscles ne répondaient plus. Esanel se releva à genoux difficilement et se dirigea vers le guerrier.
Il lui tendit le bras. Leurs regards se croisèrent…

Et comme premier signe de cette nouvelle fraternité, Kandogor, accepta le bras de ce nouveau frère que la matrice venait de lui offrir. Ils se relevèrent tant bien que mal et s’aperçurent alors que les filaments rouges avaient disparus. Ils n’avaient pas rêvé… La bête était endormie.

Ils sentirent alors que l’énergie de la matrice pulsait néanmoins en eux.
Ils sentaient le lien des consciences-éléments en eux.

Dans toute la galaxie des mondes se réveillaient d’un sommeil spongieux. Le virus de la bête disparaissait petit à petit de chaque planète, permettant aux multitudes des créatures vivantes de reprendre le cours de leurs existences.
Chaque conscience portant en elle un germe de la prime essence de la matrice, à un niveau qui dépendait de son avancée dans l’échelle des consciences vivantes.

Les changements ne tarderaient pas à se faire sentir…

Sur le commodore Espoir un cri de joie rententit... Un lien venait de se reformer ...

<FIN>

[Venus, désormais Karl Van Detta]

La libération enfin ! Petit à petit l'air des terres matricielles se purifiait, et les milliards de particules sporifiques disparaissaient.

Venus observait ce phénomène avec une de la satisfaction, et partie de son esprit lui était désormais réatribuée personnellement. Malgré tout, une grand espace restait commun au membre de l'ex excroissance spongiforme.

Kandogor... Sylharn Ohm ... Yougi .... BabylonCircus... toutes leur présences étaient encore detectables. Apparement leur alliance, bien que pervertie, avait l'air de tenir encore. De plus Venus sentait de nouveaux esprits dans cet amas de conscience commune...

Ce phénomène de liberté nouveau avait néanmoins des conséquences sur l'esprit de la jeune femme. Une sensation de découverte et d'ouverture sur le monde émanait de son magnifique esprit.

Une nouvelle ère d'extension était en cours. Venus pensa à toutes ces nouvelles possibilités qui s'offraient à elle....

L'éclair...

La vision...

Le froid...

Les Chevaliers...

...


Oh oui, des nouvelles possibilités étaient entrain de prendre forme sous ses yeux et la Prima-Matrice en faisait partie !