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Developpement Empirium
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Katherine Talkesh Concierge

Inscrit le: 26 Avr 2004 Messages: 1935 Localisation: Prima / Feldyn, Ivée, Aön  |
Posté le: Mer 25 Avr 2012, 21:52 Sujet du message: Restauration |
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Cirik Hallor 1.1 / Chute
Les coups retentirent dans la salle de briefing alors que le juge demandait le silence. C'était on ne pouvait plus inutile alors que le silence n'était perturbé que par le bruit sourd de la machinerie titanesque du léviathan. Néanmoins l'effet fut immédiat et toutes les têtes se tournèrent vers la tribune récemment installée. Pour ma part je n’avais pas lâché du regard une seule seconde l’amiral Fournier, haut juge de la court martiale qui s’apprêtait à rendre son jugement.
Hallor Cirik, amiral de la Flotte Nomade. La court à statué que vos décisions durant le conflit furent inadéquates et ont par voie de conséquence provoqué la mort de nombreux civiles innocents. En application du code pénal militaire de la flotte, vous êtes destitué de vos fonctions et devrez remettre votre démission d'ici la fin du présent jour. Ce temps doit être mis à profit pour informer votre successeur des affaires en cours, après quoi nous attendons de vous que vous respectiez la décision de ce tribunal.
Une décision sans surprise, je m’attendais à un tel dénouement. Je savais avoir ordonné des tirs qui avaient causé la perte de centaines de millier de personnes, voir probablement de quelques millions de civiles au sein de la flotte. C’était nécessaire, c’était à faire et s’il fallait le refaire. Par tous les ancêtres, je le referais ! Il n’y avait aucune autre alternative, il s’agissait de calculer quelles vies pouvaient être sacrifiées pour sauver un plus grand nombre de citoyens loyaux. Le conseil des amiraux pouvait bien m’accuser d’avoir agit dans l’unique intérêt de l’impératrice déchue, mais je savais au plus profond de moi que mes choix avaient été le fruit de ma propre réflexion et que si l’impératrice avait pu m’influencer malgré la distance qui la séparait de nous à présent, ses dons auraient frisé le divin. Or si cela avait été le cas jamais l’Empire de Cristal aurait du céder d’une manière aussi humiliante face au drows du Corpus Sanguinata.
-Avez-vous une déclaration, amiral ?
Il avait utilisé mon titre uniquement pour me narguer, après tout j’étais encore amiral de la troisième escadre d’intervention jusqu’au soir même. J’en étais presque à me demander si je ne devrais pas lancer mon propre coup d’état afin de ramener un peu d’ordre dans le fouillis politique qu’était devenu le gouvernement de la flotte depuis que l’impératrice n’était devenue plus un symbole qu’une autorité une fois l’exode terminé. Mais si l’idée était tentante et que l’envie ne me manquait pas, je savais que je n’étais pas à même de fédérer la totalité de la flotte à mes côté comme Katherine l’avait fait avec la totalité des populations de l’EC.
-Je respecterais la décision de ce tribunal et démissionnerais à la fin de ce jour comme il en a été décidé. J’assume entièrement les choix qui furent les miens durant cette crise et me permet de vous rappeler que pendant que mes hommes défendaient du mieux possible nos citoyens certains se sont dérobés face à leurs responsabilités. J’espère que ces personnes peuvent encore dormir et se regarder dans un miroir le matin suivant.
Ce serait mon unique bravade à ce stade, il était hors de question que tout se termine ainsi et je savais que l’impératrice ferait en sorte d’appuyer tous mes efforts futures. Cependant elle devait être mise au courant de la situation politique en Feldyn avant que je ne puisse agir en toute légitimité. Perdre mon statut m’allait tout à fait et me permettrait de voyager avec beaucoup plus de liberté tout en m’exposant à des tentatives visant à me faire disparaître. Je ne fis aucunement attention à la suite et à la clôture du procès, il me fallait rejoindre au plus vite mes quartiers, affecter mon aide de camp au transfert des affaires courantes à mon successeur désigné et prendre mes effets personnels avant de quitter le Téméraire au plus vite. Ma seule chance serait de rejoindre le navire amiral de Sinclair, le Chaos Theory, avant que quelqu’un ne décide de se débarrasser de ma personne.
Deux gardes étaient chargés de m’accompagner jusqu’à mes quartiers afin que j’organise le déménagement de mes affaires vers le domicile privé que le nouveau conseil m’avait affecté. Une cabine miteuse situées dans les zones de maintenance du navire. Logiquement, l’espace habitable étant fixe dans un navire et la population ayant tendance à évoluer de manière positive, l’espace à bord des navires de la Flotte était devenu un luxe.
Le complexe de réception qui avait été transformé en tribunal le temps de la court martiale était presque désert, seuls présents les dignitaires des autres navires de la Flotte. Il était hors de question d’exposer un amiral, même en disgrâce, aux perturbation d’une foule aux sentiments divers et variés. Je connaissais l’avis de mes hommes concernant mes actions lors de la rébellion, mais je ne pouvais être certain de la réaction des gens qui auraient pu perdre un ou plusieurs membres de leur famille à cause d’un tir effectué sous mon ordre direct.
Je m’attendais à être conspué et hué par au moins une partie des civiles qui attendaient dans l’agitation à l’extérieur et qui se massaient dans les salles et coursives environnantes. Il semblait que tous voulaient apercevoir l’amiral qui avait retourné les armes de son vaisseau contre des navires de la Flotte. Il me fallut rassembler toute ma conviction pour continuer d’avancer vers la foule que les gardes avaient de plus en plus de mal à retenir. Pourtant alors que j’arrivais enfin à la hauteur des premiers d’entre eux, ces derniers s’inclinèrent et le silence fut uniquement rompu par des froissements de tissus. J’avais l’impression d’avoir passé le mur d’une bulle de silence qui aurait entouré ces gens et je n’avais que rarement vu pareille dévotion dans le regard des citoyens de la Flotte depuis que nous avions été forcé à l’exile.
Je me souvins alors du jour où je m’étais engagé dans les armées de l’impératrice afin de permettre à ma famille de toucher ma solde et de nourrir ma mère et mes deux sœurs. J’avais eus le même regard lorsque l’impératrice au trône de sang avait appelé aux volon-taires pour la grande campagne de reprise du secteur E6. J’étais devenu une relique d’un passé que ces gens estiment perdu et qui reste vivant en leur âme uniquement parce que nous sommes toujours là pour le représenter. Je me rendis donc à mon bureau suivit par le silence, les révérences et les prières aux ancêtres, un trajet qui ne sembla pas durer plus de quelques instants tant je me sentais porté par les simples travailleurs qui s’étaient rassemblé pour m’honorer. Le calme fut immédiatement rompu à mon entrée dans le bureau cepen-dant :
-C’est une décision honteuse et contraire à vos droits constitutionnels et vous le savez amiral ! Vous auriez-du axer votre défense sur l’état d’urgence et de nécessité. Ces clowns n’auraient rien pu faire contre ça…
J’avais choisit mon aide de camp pour sa passion et son soin méticuleux à ses tâches plutôt qu’à son charisme ou ses capacités de commandement. Je ne voulais pas priver la flotte de futures amiraux talentueux.
-Ils n’avaient rien contre mes décisions quelle qu’aurait été ma ligne de défense. Voilà qui ne les aurait pas empêché le moins du monde d’écarter un possible adversaire à leur soif de pouvoir. Ils sont insatiable depuis qu’ils ont réussit à faire plier l’impératrice et à l’obliger indirectement à partir pour Ivée. Ils espéraient qu’elle resterait et finirait par accepter son sors et sa mort. Une grossière erreur.
-Et maintenant ils placent leurs pions à tous les postes clef, profitant de vos dernière actions pour vous évincer de la course à la domination du conseil Feldyen ?
-C’est probablement ce qu’il est en train de se passer. Malgré qu’une grande part de la flotte soit financée par les fonds privés de l’impératrice, ils espèrent récupérer le tout pendant que Katherine a le dos tourné et que seule une petite flotte d’exploration est partie avec elle. La prochaine étape sera de faire en sorte que les phénix se rendent en Ivée et il est plus que probable que notre impératrice aura besoin d’appui prochainement. La Troisième Escadre d’Intervention devra rester en arrière pour récupérer de ses pertes et rééquiper les navires endommagés et donc notre dernière force de frappe disponible sera donc les troupes de Sinclair.
-Que comptez-vous faire ?
-Attendre et voir ce qu’il se passe Edward, il ne reste rien d’autre qu’un amiral à la retraite ne puisse faire, aussi populaire soit-il. Faites donc transférer mes effets personnels dans mes nouveaux quartiers et je vous autorise à transmettre mes dossiers en court à mon successeur dès son arrivée. Je vais juste aller récupérer quelques babioles avant de m’en aller découvrir le taudis qu’ils m’auront trouvé pour m’y laisser pourrir.
-Ce fut un honneur amiral.
-Ce fut un plaisir Edward. Maintenant aller vous mettre à la tâche, il vous faut rappeler la générale Sinclair qu’il est temps qu’elle me paie ce repas qu’elle me doit et vous aurez beaucoup de travaille à effectuer pour mettre au courant le prochain amiral de la TEI.
Il salua et disparut dans la salle où étaient stockés les cristaux de données, me concernant, je disparut rapidement dans mon bureau posais la boîte qui attendait dans un coin de la pièce sur le bureau et commençais à rassembler les quelques affaires dont je savais que j’allais avoir besoin. Quelques livres imprimés sur du vrai papier, une bouteille de cognac de Terra, des copies de dossiers sensibles et de vieux compte-rendu de mission, mon projecteur holographique de poche et enfin quelques photos imprimées d’enregistrements datant de mes classes. Sinclair et moi étions les derniers membres de notre bataillon à être encore en vie après tout ce temps. J’embarquais encore les deux verres en cristaux talkesh’a qui m’avaient couté une fortune alors que ces derniers étaient courants et qui à présent devaient probablement égaler la valeur d’un destroyer de part leur rareté. Le mobilier allait également être envoyé dans mon nouveau foyer et ce dernier valait également une fortune. J’étais heu-reux de ne pas avoir laissé le conseil actuel me dépouiller de tous mes biens et les avoir forcé à m’obliger à la démission.
J’avais peut être perdu mon titre, mais j’étais loin d’être sans moyens et je possédais quelques trésors culturels qui me vaudrait certainement quelques services de la part de personnes intéressantes. Mon transport jusqu’au Chaos Theory serait assuré par la générale elle-même et je n’aurais plus à m’inquiéter une fois à bord du transport qui m’amènerait au navire amiral de la chasseresse de Terra. Il me fallait cependant quitter au plus vite le Téméraire. Mon propre navire amiral venait de se transformer en piège mortel pour quelqu’un d’aussi gênant que moi pour le nouveau conseil. Trop de partisans de l’impératrice étaient mort durant les affrontements pour que ça ne soit qu’une coïncidence et cette rébellion tombait beaucoup trop bien. Si l’impératrice n’avait demandé à Sinclair de rester en arrière au lieu de la suivre en Ivée, la situation aurait certainement échappé à tout contrôle. J’avais sauvé la flotte d’un péril immédiat, mais livré les survivants à un adversaire autrement plus insidieux.
Je quittais donc le bureau sur ces pensées et me rendis à mes quartiers toujours accompagné de mes deux gardes. Je savaient qu’ils ne seraient pas une menace, mais qu’ils seraient éliminé en même temps que moi pour souligner que personne au sein du conseil ne souhaitait ma mort. Deux soldats uniquement, c’était de la provocation, ils espéraient qu’un père de famille fou de chagrin aurait commis l’impensable. Il n’en fut pas le cas et donc l’impensable allait devenir planifié. Je n’avais que trop peu de temps et encore trop à faire avant de quitter le Téméraire. Une fois mes quartiers atteints, j’eus l’impression que quelque chose n’allait pas dès le moment où la porte s’est refermée derrière moi, m’isolant de mes protecteurs. Je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus et restais donc immobile dans la pénombre ambiante, essayant de déterminer ce qui ne devait pas être là. Ce n’est qu’après quelques seconde qu’un bruit familier attira mon attention…
Dernière édition par Katherine Talkesh le Mar 15 Mai 2012, 15:14; édité 2 fois |
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Katherine Talkesh Concierge

Inscrit le: 26 Avr 2004 Messages: 1935 Localisation: Prima / Feldyn, Ivée, Aön  |
Posté le: Mer 02 Mai 2012, 00:08 Sujet du message: |
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Cirik Hallor 1.2 / Echappatoire
Je restais figé dans le vestibule de l’entrée de mon appartement et attendais que mes yeux s’habituent à l’obscurité avant de faire un pas vers l’intérieur. Je connaissais les lieux sur le bout de mes doigts, mais il me fallait voir quelque chose avant de pouvoir identifier la menace qui se tapissait tranquillement dans les ombres de mon salon. Car si je ne savais pas qui s’y trouvait, je ne pouvais avoir le moindre doute quant à ce qu’il s’était passé dans mon ancien lieu de vie et de travail. J’entendais clairement le lent et irrégulier clapotis d’une goutte qui s’écrasait dans un ensemble plus volumineux de même densité et je savais parfaitement pour l’avoir entendu plus qu’à mon tour qu’il s’agissait de sang, d’autant plus que l’odeur cuivrée caractéristique m’agressa rapidement les narines.
Lorsqu’enfin je pu distinguer des formes parmi l’obscurité je dus me rendre à l’évidence qu’un massacre avait eu lieu à l’intérieur de mes quartiers de fonction. Il y avait cinq cadavres qui gisaient dans des positions aussi diverses que variées. La pièce suivante avait servit d’arène pour une équipe de tueurs sanguinaires et je doutais de pouvoir récupérer les meubles de la pièce. Un seul coup d’œil à l’arme qui avait servit à épingler l’un des malheureux à un mur m’informa sur l’identité du tueur et sans prendre plus de précautions inutiles je pénétrais dans la pièce.
-Vous auriez quand même pu épargner une partie des meubles, Valas ! Déclarais-je pour les ombres tout en me trouvant un coin du sofa qui n’avait pas subit les assauts des fluides des assassins.
-J’ai pourtant fait au mieux amiral. Mais vous devriez pourtant savoir mieux que moi que vos hommes sont opiniâtres et d’un entêtement farouche dès qu’il est question d’atteindre leurs objectifs.
-Nous avons perdu beaucoup plus de batailles que nous n’en avons gagnées. Sans parler du résultat de la guerre. Est-ce Sinclair qui vous envoie ?
- Oui. Bien qu’elle ne saurait se débrouiller plus de quelques minutes sans mon aide, elle à consentit à ce sacrifice. Une soit disant dette sur l’honneur l’aurait obligée à m’envoyer vous guider jusqu’à son navire. N’y a-t-il que de l’honneur entre elle et vous amiral ?
-C’est une longue histoire Valas, mais je me ferais une joie de vous la conter sur le chemin menant à un moyen de quitter ce navire.
-Quoi qu'il en soit nous devons rapidement quitter votre navire amiral. Ce n'étaient qu'une équipe et je doute qu'ils aient été à même de confirmer votre mort. Il est donc impératif que nous quittions le secteur au plus vite.
Cirik avait dors et déjà compris dans quelle situation il se trouvait. Ces hommes avaient du avoir pour ordre d'organiser son soi-disant suicide. le nouveau conseil ne semblait pas vouloir s'embarrasser de pointilleuses procédures aux résultats incertains et espérer que les citoyens de la flotte l'oublieraient serait pure folie après la démonstration qu'ils avaient faite de leur foi en leur protecteur.
C'est la mort dans l'âme qu'il se releva et empoigna le corps qui se trouvait à ses pieds afin de le retourner. C'était le seul cadavre qui n'avait pas été proprement découpé par les armes du drow et il supposa que ce dernier avait sciemment brisé la nuque de l'assassin afin de lui permettre de revêtir la tenue du soldat lors de leur échappée. Il débarrassa la victime de ses habits et s’équipa rapidement. Il prit juste le temps de rassembler quelques affaires et les fourra dans un sac standard avant de retourner à l’entrée de l’appartement. Il devait continuer quels que fussent les coûts et les pertes. Le second de Sinclair l’attendait déjà et s’apprêtait à ouvrir la porte et neutraliser tout danger qui l’attendrait à l’extérieur.
A sa question muette je répondis d’un simple hochement de tête et il ouvrit la porte, près à riposter à la moindre menace de la part des gardes qui se trouvaient devant la porte. Ces derniers furent surpris de voir un drow sortir de l’appartement de leur amiral et eurent le reflexe de saisir leur arme avant d’être stoppés net dans leur mouvement. Le drow avait frappé à une vitesse ahurissante j’avais à peine distingué le mouvement. Il se saisit de l’un d’eux je prenais l’autre puis nous les cachâmes dans l’entrée avant de refermer derrière nous.
Je suivis Valas sans me poser de questions alors qu’il partait dans la direction opposée au hangar le plus proche. Ce n’était pas vraiment une bonne idée, nous devions quitter le navire au plus vite vu qu’il n’y avait aucun moyen de tromper l’IA et par conséquent aucun moyen de nous cacher à bord. Bien évidemment la manœuvre aura probablement raison des premières patrouilles envoyées à notre recherche, mais il leur suffira ensuite de consulter l’IA ou les images de surveillance pour savoir exactement par où nous avions disparu.
Enfin je me demandais vraiment pourquoi je m’excitais alors que de toute manière le drow ne passait pas vraiment inaperçu. Tous s’écartaient sur son passage. Il était peut être connu au sein de la Flotte, mais il restait un elfe noir et les récents déboires ayant conduit à leur exile restaient profondément encré dans l’esprit de l’ancien peuple de l’Empire de Cristal. Mettant mes doutes de côté je continuais à suivre le second de Sinclair à travers le navire, faisant mine d’être assigné à sa surveillance, le fusil en travers de la poitrine près à l’usage. Enfin, autant près qu’un simple humain pouvait l’être face aux réflexes et à la rapidité d’un elfe.
Malgré la tenue adaptée, je sentais la sueur couler le long de ma colonne vertébrale alors que chaque seconde qui passait nous rapprochait inexorablement. L’armure me semblait peser des tonnes et chaque pas que je faisais sur le pont résonner et annoncer ma position à ceux qui désiraient ma mort. J’avais marché aux côtés de la mort à d’innombrables reprises et pourtant, c’était différent. Elle regardait, simple spectatrice, alors que mes frères de sang désiraient se débarrasser de moi. Cette simple réalisation fit naître une colère primale au fond de mon être. Une telle situation n’aurait jamais pu voir le jour sous le règne de l’impératrice, elle avait toujours veillé à établir une véritable unité entre les différents peuples et avait toujours écrasé ses concurrents au pouvoir avec une telle détermination qu’ils ne pouvaient influer sur le destin de l’Empire. Les drows avaient mis Katherine dans une situation où elle avait du abandonner les reines du pouvoir si elle voulait survivre, une conséquence qu’ils n’avaient pas prévue mais qui n’en était pas moins réelle.
-Bon sang, ils paieront pour ça… ! Soufflais-je entre mes dents, les oreilles du drow s’agitant à ces mots.
-Le moment venu je me ferais une joie d’être à vos côtés.
J’acquiesçais et continuais ma route, la peur remplacée par le feu de ma colère. Valas menait toujours la marche et nous finîmes par arriver à l’un des hangars destiné au transport de marchandises. Aucun navire rapide n’était amarré, seuls les engins aux capacités d’emport utile importantes s’amarraient dans ces zones excentrées des structures vitales du navire. J’eu cependant la surprise de voir un Messager au sein de la ruche logistique, totalement épargné par l’activité incessante du lieu. Ce n’est qu’une fois que je m’installais dans le siège du copilote derrière l’elfe que je réalisais que le nouveau conseil avait raté son occasion et qu’à moins que leurs autres hommes me soient tombés dessus dans l’appartement ils ne pouvaient risquer de rendre publique leurs visées à mon égard. En fin de compte Valas m’avait laissé mijoter dans mon jus alors qu’il savait qu’ils ne pourraient à nouveau tenter leur chance une fois que nous aurons quitté le navire. Les trahisons et les complots étaient le quotidien du drow avant qu’il ne rencontre la Chasseresse de Terra.
-Nous allons devoir effectuer une manœuvre qui risque d’endommager votre navire, amiral.
-Il y a des moments où il faut ce qu’il faut. Je n’ai pas l’intention de ménager mes efforts et les peines que je pourrais infliger à ces traîtres.
-Ne sont-ils pas restés fidèle à la Flotte durant le conflit ?
-Ils ont les mêmes objectifs que les chiens qui se sont rebellés. La seule différence c’est qu’ils ont plus de jugeote et qu’ils ont su se servir habilement de la rébellion de leurs homologues.
-Bien, je considère qu’il s’agit d’un assentiment. Mais personnellement j’aurais pris le pouvoir lors du procès en faisant enfermer ces faut dirigeants. Vous avez l’influence et le pouvoir qui l’accompagne. Vous auriez pu renverser le conseil et prendre le pouvoir sous le couvert de rétablir l’ordre, d’une simple mesure d’urgence. Et pourtant vous n’en avez rien fait…
-Oui, j’ai décidé de la mort de milliers de personnes durant le conflit et maintenant j’hésite ace à sept gratte-papiers. Ca en serait pathétique si ce n’était parce que je respecte la volonté de notre peuple même si mes frères auraient pu être plus avisés dans leurs choix.
-Je resterais au côté de matrone Sinclair et la suivrais tant que je serais redevable ou qu’elle me libère et m’autorise à choisir ma propre voie.
-Elle n’est pas au courant c’est ça ?Devinais-je.
-Elle n’a pas à l’être et je vous tuerais si jamais vous veniez à le lui révéler.
-Ce n’est pas dans mes projets. Les dettes d’honneur sont personnelles et je n’ai pas mon mot à dire si elles ne sont pas miennes.
Visiblement il n’avait pas prévu de s’étendre sur ce sujet. C’était bien la première fois que le voyais discute d’un sujet l’impliquant personnellement à un tel point. Au mieux il parlait parfois de sa vie d’avant lorsque Sinclair était présente, mais sinon nos conversations se limitaient pauvrement au registre professionnel. Il verrouilla l’habitacle et amorça la préchauffe des propul-seurs et des générateurs de saut. Je voyais très bien où il voulait en venir par manœuvre risquant d’endommager le Téméraire. Je passais ma main sur le tableau de bord et ouvrait mon esprit pour laisser savoir au navigateur que je me trouvais à bord. C’était important pour moi de saluer ainsi chaque navigateur qu’il m’était donné de rencontrer. Beaucoup étaient mort durant le conflit contre le corpus sanguinata et leur sacrifice avait permis de connaître précisément les positions ennemies.
Valas communiqua avec le contrôle du hangar et vérifia qu’aucun navire n’était à l’amarrage ou sur le départ avant de demander l’autorisation de sortie. Elle nous fut accordée très rapidement et mon pilote n’hésita pas une seconde avant d’annoncer que nous étions près. Le monte charge nous amena par un puis jusqu’à l’extérieur des coques internes, juste sous le bouclier des ossatures. Après quoi le drow désengagea les amarres magnétiques du messager et lança notre engin à accélération maximum vers l’ouverture dans les boucliers qui nous était désignée. A peine eu-t-on passé les dernières couches de blindage densifié que l’elfe demanda au navigateur d’activer un saut d’urgence sur notre vecteur actuel. Je ressentit son intérêt peser sur moi, comme s’il voulait vérifier que nous étions sérieux et puis sans autre il activa la commande et les cœurs à fusion déjà à pleine puissance alimentèrent les générateurs de pont. Le messager dis-parut dans l’espace entre les plans sur une voie qu’il venait de se créer. J’imaginais aisément le chaos qui devait avoir court à présent sur le Téméraire. Le choc d’une telle transition devait avoir fait voler en éclat les boucliers proches et les systèmes de scans du navire devaient avoir été désactivés en prévention d’une surtension fatale au matériel. Il faudrait plusieurs heures pour dégager l’orbite proche du léviathan des débris qui devaient à présent orbiter, annihilant tout espoir de poursuite de la part du conseil. Quoiqu’il y aurait eu peu de risque, les messagers restants n’auraient pas approuvé de partir en chasse d’un des leurs ainsi.
Je me permis donc quelques instants de détente et m’adossais confortablement contre mon siège et profitais des ondes aux nuances de couleurs vives qui caressaient la bulle de protection qui enserrait notre engin. Le voyage allait durer quelques minutes pour nous, alors qu’un laps de temps infime se serait écoulé dans l’univers tangible. Ca devait être une idée à Sinclair, Valas n’aurait jamais pensé à utiliser un messager de cette manière et je doutais qu’il eusse pu convaincre un navigateur°1 d’effectuer une telle manœuvre. Le plan reposait donc uniquement sur ma présence à bord, elle devait donc avoir prévu également une alternative si jamais je devais ne pas en réchapper… J’attendais avec impatience de revoir la Chasseresse face à face. Voilà longtemps que nous n’avions partagé le même espace et la dernière fois avait été des plus agréables.
Edit 03.05.2012 :
°1 messager remplacé par navigateur |
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Katherine Talkesh Concierge

Inscrit le: 26 Avr 2004 Messages: 1935 Localisation: Prima / Feldyn, Ivée, Aön  |
Posté le: Mar 15 Mai 2012, 20:10 Sujet du message: |
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Cirik Hallor 1.3 / Histoire
A l’amarrage du Messager sur le pont du hangar principale du Chaos Theory, j’eus l’impression d’être de retour dans un lieu que j’avais quitté longtemps auparavant. L’ambiance à bord du navire amiral des phénix était tout à fait identique à celle qui régnait du temps de l’Empire de Cristal à bord des navires de la légion. Ces hommes avaient trouvé la liberté lors du conflit contre les drows et n’avaient pas perdu leur foyer ou leur famille, mais s’étaient trouvé un nouveau foyer à bord des navires de leur flotte et avaient constitué une nouvelle famille au travers des liens qui unissaient tous les membres des légions phénix.
A présent nos situation à Sinclair et moi-même étaient inversées par rapport à celle qui était la notre à l’aube du conflit qui nous opposa au Corpus Sanguinata. Les légions phénix ne dépendaient que de l’unique autorité de l’impératrice Katherine et rien ni personne n’aurait pu contester cet état de fait alors que les ressources ayant servit à la mise sur pied de ces forces avaient été toutes puisées dans les réserves privées de la famille Talkesh. Ainsi Sinclair conserva son titre de générale des légions phénix alors que je me retrouvais techniquement à la retraite. Une situation à l’ironie mordante dont la Chasseresse de terra devait déguster toutes les saveurs.
-Bienvenue à bord de mon modeste navire Cirik !
Elle avait toujours le sens de l’à propos et le développement de ses dons n’avait pas vraiment eut tendance à démentir cet état de fait. Nous avions tous deux partagé de nombreuses expériences, pour la grande majorité intenses, qui ont peu à peu définit le cadre de nos relations conflictuelles au commencement pour devenir complices lorsque nous étions le binôme d’agents ayant le plus de missions réussies à notre actif. Puis vînt l’accident qui me priva d’une partie de ma jambe gauche et marqua définitivement mon corps, ma démobilisation et sa décision de rester à mes côtés pendant cette épreuve et sa réaffectation sur Terra.
Puis vînt la guerre et ma réintégration, Sinclair, elle, aurait du quitter la planète à bord d’un navire et suivre sa chaîne de commandement chargée de couvrir les opérations d’évacuation et de fuite. Elle est restée sur Terra et y aura gagné son titre, par un coup assez improbable du destin je fût chargé de l’opération qui eut pour objectif de rendre possible la fuite de l’impératrice prise au piège sur la planète capitale de notre empire. Lorsque je la revis elle était devenu la chasseresse de Terra et avait réussit par quelque improbable moyen à se rallier une petite compagnie de transfuges à son service contre les drows. Ce fut la première fois que je rencontrais son second, un noble drow en disgrâce. Nos retrouvailles furent courtes alors que l’impératrice confiait sa première mission aux mercenaires de Sinclair le jour même et les envoyait sur Eden récupérer Nexus et qu’elle confiait la gestion des opérations de replis aux survivants de ma chaîne de commandement.
Elle se servit alors du grand transmetteur de Terra pour envoyer le Téméraire, alors un simple destroyer chargé d’emporter Sinclair et ses hommes, en orbite d’Eden et mes hommes et moi-même sur le Rédempteur afin que nous y prenions nos fonctions. La mise en fonction du transmetteur provoqua la surchauffe des cœurs à fusion des trois centrales remises en fonction par mes troupes et le continent déjà mis à mal par le sabotage de l’astroport de Tanis se fractura et sombra dans les flots. Après cela, nous ne nous vîmes qu’en de rares occasions. La dernière datant du départ de l’impératrice et de sa flotte pour Ivée.
-C’est toujours un plaisir Lydia. Le navigateur, c’était ton œuvre n’est-ce pas ?
Son rire domina aisément le fond sonore alors qu’elle se laissait aller à une joie que j’estimait rare et bienvenue en ces temps. Elle me fit signe de la suivre tout en ne pouvant s’arrêter de rire. Je pouvais aisément la comprendre, j’avais déjà amplement consommé ma vengeance envers le nouveau conseil de la flotte en autorisant le navigateur à sauter alors qu’il se trouvait au niveau des boucliers du Téméraire. Cependant elle finit par retrouver contenant après avoir quitté le hangar principale.
-Tu sais que je ne peux me permettre de t’héberger à bord du Chaos Theory indéfiniment. Le nouveau conseil possède tout de même une certaine autorité sur les navires de la Flotte se trouvant en Feldyn, et ce même si l’impératrice n’aurait jamais autorisé de telles mesures.
-Ils paieront pour leur traîtrise. Pour peu que la dernière descendante de Méhodwor survive.
-La situation n’est peut être pas aussi désespérée qu’il pourrait nous le sembler aux premiers abords. Cependant le dernier rapport en provenance d’Ivée fait mention de l’éveil et de la mort d’un autre talkesh’a, ce qui ne laisse plus que numéro trois. L’endurance de ce dernier spécimen sur le point d’être mature est le facteur qui détermine notre limite temporelle, notre dernière limite.
Plus qu’un seul talkesh’a conscient… Je n’avais pas imaginé que la situation avait aussi mal évoluée depuis que j’avais été placé en isolement pour la durée de mon procès. Sans un guide pour leur montrer la voie de l’éveil, les jeunes pousses qui furent confiées à notre peuple pour assurer la continuité de leur race avaient peu de chance de survivre à leur implantation sur un nouveau monde.
-Trois estime qu’il tiendra combien de temps ?
-Il assure qu’il tiendra aussi longtemps qu’il le faudra, cependant je doute qu’il tienne plus d’une vingtaine de cycle avant que le besoin d’être en contacte avec un monde ne commence à le rendre fou.
-Bien, nous avons donc encore un peu de temps pour pouvoir installer une base solide de travail lorsque notre impératrice pourra enfin se concentrer sur le devenir de son peuple.
-Ce qui nous ramène inévitablement à la problématique de ta présence sur aucun navire de notre flotte en Feldyn.
Nous entrâmes, Valas à notre suite, dans un monte-charge qui nous conduisit vers les ponts principaux où devaient vraisemblablement se trouver les quartiers de la général des phénix.
-Vous pourriez toujours l’affecter à un de nos navires de surveillances éloignés Dame.
-Non, Valas, si le dissimuler ainsi nous permettrait de l’extraire du champ d’action du conseil, l’amiral Hallor nous serait totalement inutile enfermé dans un navire de patrouille aux frontières de nos maigres territoires. Non, il doit absolument contribuer à la mise en place de bases solides qui permettront à l’impératrice de n’avoir plus qu’un mot à dire pour pouvoir mettre à terre le conseil.
-De plus, je finirais certainement au bout d’une corde plus rapidement que nous pourrions l’imaginer si jamais je devais à nouveau me retrouver à ne rien faire. Non, la seule solution qui pourrait s’avérer utile serait de m’envoyer en Ivée.
Il ne fallut plus de quelques secondes de réflexion à Lydia pour arrêter un plan d’action alors que nous atteignions la porte de ses quartiers.
-Dans ce cas, il ne me reste plus qu’à te souhaiter la bienvenue au sein des phénix Cirik. Valas s’occupera de rassembler ton équipement et tes attestations. Nous, nous avons beaucoup de temps à rattraper…
L’elfe s’inclina et partit dans la seconde, nous laissant tous les deux seuls face à la porte qui venait de s’ouvrir. Elle tendit sa main et me caressa la joue avant que je ne la saisisse et ne m’approche d’elle pour l’embrasser. Ca faisait trop longtemps… |
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Katherine Talkesh Concierge

Inscrit le: 26 Avr 2004 Messages: 1935 Localisation: Prima / Feldyn, Ivée, Aön  |
Posté le: Mar 21 Aoû 2012, 01:13 Sujet du message: |
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Cirik Hallor 1.4 / Légende
Lorsque je me réveillais, elle se trouvait encore dans ses rêves et je restais à demi endormi à profiter de sa présence à mes côtés, laissant son parfum m’enivrer et me ramener doucement dans des songes plus agréables les uns que les autres. Je serais plus que volontiers resté dans ce lit à ses côtés jusqu’aux première minutes de l’après midi, si elle ne s’était réveillée quelques minutes plus tard pour m’emmener avec un sourire entendu et des baisers prometteurs à sa suite dans la cabine de douche de ses quartiers, une vraie douche, un luxe démentiel et plus que bienvenu présentement à bord d'un navire…
-A tous les légionnaires ! Renforcement ordonné sur Arum IV ! Les volontaires doivent se présenter aux modules de déploiement, primes accordées selon le contrat de base et bonus au nombre de tués. Bonne chasse.
Réveil et retour à la dure réalité. Je me redressais péniblement sur ma couchette et tentais de faire disparaître les derniers reliquats de ma réminiscence. Il me suffit de me concentrer sur les bruits environnants pour revenir immédiatement au présent et à ma situation. Je passais donc mes jambes hors de la couchette et m’assit sur le rebord en me passant une main dans les cheveux, suivant par réflexe les sillons des balafres qui couraient sur mon crâne. L’autre s’affairait par pure réflexe à masser les muscles de ma jambe nouvellement greffée. J'avais par contre finis pas adopter l'aspect parcheminé et mort de ma main droite. Un simple exosquelette d’appoint et quelques séances de régénération avaient rétablit l’entièreté de la mobilité de mon membre mutilé.
Finalement, parfaitement réveillé, j’enfilais mes bottes de combat et ajustais mon uniforme avant de sortir des cantonnements où j’avais profité d’un répit suite au dernier assaut. Les soldats gémissaient dans leur sommeille et il n’y avait rien d’étonnant à ça. J’avais vu les mêmes horreurs à d’innombrables reprise et ne m’y étais jamais vraiment fait, un heureux signe, car ceux qui s’y font finissent soit par étouffer leur âme, soit par devenir fou. Dans un cas comme dans l'autre ils deviendraient des candidats parfaits pour les chasseurs. Un coup d'oeil à mon affichage tactique me permis de localiser le lieu du déploiement en court et d'un rapide calcul décider que ce serait une descente plus que rentable.
La campagne sur Arum se passait assez bien selon les exigences standards d’un champ de bataille de l’ère spatiale. L’impératrice avait demandé à Sinclair des navires de transport de troupes chargé à plein et ils étaient partit dans les cycles suivants à destination d’Ivée où ils participèrent à des opérations conjointes au sein du CIH. Des mondes s’étant rebellés, l’impératrice avait proposé son aide au consortium afin de récupérer des mondes sur lesquels des industries pourraient être construites afin de soutenir l’effort de croissance des membres les plus jeunes de l’organisation. Quand à Arum IV, il s’agissait du premier monde que les troupes des légions phénix envahissaient sous l’ordre et la bannière du CIH.
Ce n’étaient pas des troupes aguerries et le but de Sinclair était justement de faire en sorte qu’un maximum de ces nouveaux éléments profitent de cet expérience au combat pour augmenter leur valeur. On n’était pas mercenaire pour faire de vieux os semblerait-il et un engagement de ce type rapportait gros pour un soldat du rang. Après tout plus de risques signifiait également plus de primes…
Je faisais partie des rares vétérans qui avaient été envoyés dans l’optique d’aider les nouveaux effectifs à s’adapter à toutes les situations ainsi qu’à fournir un apport d’expérience dans la formation des troupes. Mon engagement en temps que sergent instructeur vétéran au sein des légions phénix s'était fait sans pompes aucunes avant que je ne soit affecté à la présente légion et envoyé en tant qu'agent opérationnel par Sinclair en Ivée. Le sergent Aldwin Thirsk était né par pure nécessité.
Ma position était excellente et je pouvais ainsi informer continuellement Sinclair des progrès de Katherine dans la recherche d’un monde compatible avec les talkesh’a. J’avais en outre un statut tout à fait enviable au sein de la neuvième légion présentement détachée au sein de la troisième armée. En tant qu’ancien vétéran, ayant participé à la guerre contre les drows et ayant été blessé durant le raid sur le Démeter j’étais l’instructeur le plus expérimenté et par conséquent, dans la hiérarchie méritoire des légions phénix, quelqu’un de très respecté. J’aurais bien évidemment préféré ne pas avoir à m’enfuir dans une autre galaxie, mais on ne m’avait pas laissé le choix et si c’était frustrant, la vie étant parfois faite d’événements sur lesquels il est impossible d’avoir le moindre contrôle. Il était inutile de ressasser le passé et je me concentrais sur ma mission présente : faire en sorte que l’épée de Damoclès ne s’abatte sur la nuque de notre impératrice. Je n'avais aucun doute sur le fait qu'avec la survie de Katherine viendrait bien assez tôt le temps de la vengeance.
Une vendetta sanglante verrait alors le jour une fois que l'impératrice se sera rendue compte à quel point le conseil l'a trompée afin de l'évincer d'une manière particulièrement abjecte du devant de la scène politique de la Flotte. Cependant, ces considérations devraient attendre que la première flotte d'exploration trouve enfin un monde compatible et, pour se faire, aider le CIH dans ses présentes conquêtes ne pouvaient pas faire de mal. Quoi que l'impératrice pense actuellement, les opérations en cours ne sont rien d'autre qu'une action instrumentalisée de vengeance de la part du comité exécutif du CIH et peu sont ceux au sein de notre corps expéditionnaire qui en doute. Les mondes qui tomberont sous l'influence de la flotte nomade serviront sans aucun doute la croissance des membres les moins lotis et donc la volonté de l'impératrice, seule motivation nécessaire aux zélotes des Légions Phénix.
Lorsque j'arrivais à l'armurerie de mon pont de combat, la plupart des mercenaires vétérans étaient déjà équipés et sur le départ. Je n'étais pas aussi pressé qu'eux. Mon but était de gagner un maximum de gloire sur le terrain pour pouvoir continuer de gagner en influence au sein de notre légion et atterrir en premier n'aidait que rarement. Les troupes d'éclaireurs gagnaient généralement beaucoup de gloire en lançant les hostilité et en apportant un soutient en information vital durant la bataille, mais si je reconnaissais volontiers l'efficacité de leur stratégie, j'avais envie de créer la mienne. D'autant plus que de nombreux mercenaires inexpérimentés faisaient partie de notre expédition.
Je les regardais s'équiper avec l'inquiétude typique de ceux qui ne savaient pas à quoi s'attendre en bas... Il était dommage de se rendre compte que peu arriveraient à s'en sortir durant leur première sortie tout simplement parce qu'ils pensaient trop. Mon job en tant que sergent vétéran étant principalement de réduire les pertes au minimum requis, je ne pouvais décemment descendre et ne chercher qu'à gagner de l'honneur. Et pourtant mon taux de progression au sein de la campagne était affiché parmi les dix premiers de notre Légion.
-Tu te traîne de nouveau les bleus avec toi aujourd'hui ?
Cette voix n'était inconnue pour personne, la plus grande gueule de notre légion ne saurais passer inaperçue. C'était un chasseur, le plus doué de notre groupe de combat et sa liste de victoires confirmées dépassait de loin celle du second au classement.
-C'est dommage Thirsk ! Peu ont de la classe quand il donnent la mort ! Après quoi il partit d'un grand éclat de rire et abattit son poing sur la plaque thoracique de mon armure avant de s'éclipser vers les modules de descente.
Tous me fixaient du regard pendant que son rire s'éloignait et toute cette immobilité alors que nous étions en plein déploiement eut le don de royalement m'énerver :
-Je doute que vous gagnerez quoi que ce soit à bloquer ce couloir. Alors bougez-vous le cul et débarquez sur ce caillou bon sang !
Ils revinrent rapidement à la réalité de la situation et se hâtèrent vers les modules individuels de descente. Je suivis le mouvement et m'installais dans un MID qui une fois mon armure fixée se referma tel un cocon sur moi. Le plus dur était de se laisser descendre dans une armature provisoire sans être capable du moindre mouvement ou de la moindre influence sur le vol. Le navire allait se positionner sur le point de largage et nous allions heurter le sol là où les stratèges voudraient que nous soyons. Cinq minutes de silence, deux minutes pendant lesquelles nos armures allaient avoir du mal à compenser la chaleur et enfin trois voir quatre minutes à vous rendre sourd. Une partie de plaisir, le plus grand trip qu'il est possible de s'offrir en bossant pour la Flotte Nomade.
-Messieurs, je vous souhaite la bienvenue sur air MIDway ! Déclara une voie enjouée.
Je riais de bon coeur à la plaisanterie devenue presque traditionnelle. Ils étaient rares ceux qui étaient capable de le dire ainsi. C'était le dernier moment pour se détendre avant le largage, la chute, les cris et les probables morts. Les MID n'étaient pas sûr à cent pour-cent, principalement à cause de perturbations atmosphériques impossibles à prévoir. Nous avions littéralement un pied dans la tombe, nous étions à mis-chemin de payer le passeur et c'est ainsi que la chute commença par une poussée à vous sortir les yeux des orbites. Puis nous tombions tout simplement vers la surface au delà de tout retour possible. |
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Katherine Talkesh Concierge

Inscrit le: 26 Avr 2004 Messages: 1935 Localisation: Prima / Feldyn, Ivée, Aön  |
Posté le: Sam 15 Sep 2012, 01:00 Sujet du message: |
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Cirik Hallor 1.5 / Rage
Les discussions allaient de bon train alors que nos modules s'approchaient inexorablement d'Arum IV et si les sujets étaient souvent grivois l'inquiétude transparaissait au travers des mots souvent inconséquent qui étaient envoyés sur les ondes. Le silence remplaça rapidement la litanie d'exploits et de défis sexuels que s'échangeaient ou se lançaient les mercenaire pour s'occuper entre deux missions. Les premières vibrations annonçaient l'instant de vérité où nous allions enregistrer nos première pertes et les première dettes à jamais perdues.
L'affichage holographique montrait clairement que quelques MID n'allaient pas pouvoir surmonter leur descente et si les officiers étaient au courant de l'état de chaque MID, ils se gardaient d'en informer les soldats pour qui la vie allait se terminer à l'état de torche incandescente dans l'atmosphère d'un monde qu'ils n'avaient probablement encore jamais foulé. C'était inutile, il n'y avait aucun moyen de sauver ces condamnés, alors les responsables se contentaient de réorganiser leur déploiement en fonction des pertes sèches, se concentrant sur leur devoir plutôt que sur l'émotionnel qu'aurait du leur inspirer la mort d'un de leur camarade. Comme d'habitude, il y aurait amplement le temps de verser un bon verre de bourbon en leur honneur une fois la mission terminée.
Nous déchirions l'air à des vitesses démentes, subissant l'assourdissant déferlement des molécules surchauffées le long du blindage thermique et l'étouffante chaleur qui s'insinuait jusque dans nos armures malgré le climatiseur à plein régime. Les premiers mots de panique nous atteignirent malgré le bruit ambiant et nous assistâmes tous impuissant aux premières morts simplement indiquée par l'assombrissement de l'icône du lien de communication et sa relégation à l'arrière plan. Les seules paroles alors ne furent que les halètements de ceux qui se pensaient condamnés avant même d'atteindre le sol, avant même de pouvoir faire couler le sang ou montrer leur valeur au nom de l'impératrice. Les bleus n'allaient jamais atteindre le sol en état de se battre et c'était exclu. Je laissais monter en moi la peur et l'enserrai dans l'étau de mes certitudes :
« Quand en ton coeur se mêlent pertes et effroi,
Espoir de l'Empire, bats-toi pour tes frères,
En mémoire des morts, pour l'âme des vivants. »
Des mots simple exprimant toute la complexité et le poids des traditions de la garde de Terra alors que sa mission et son cadre ne cessait d'évoluer au travers des ages. Un corps armé composé des plus fervents parmi les plus entraînés et qui avait pour mission de protéger l'impératrice de toute menace. Morts sur d'innombrables mondes au coeur d'innombrables batailles durant la guerre contre les drows, la Garde de Terra fut l'épine dorsale sur laquelle s'articula toute la stratégie de la Flotte Nomade et chaque citoyen encore en vie ne peut que ressentir gratitude et fierté face à tant de loyauté et d'abnégation.
Nous allions bientôt toucher le sol et très vite l'enfer allait se déchaîner à la surface pour la plus grande gloire de la Flotte et des légions Phénix. Les charges directionnelles mirent immédiatement fin à notre chute et les modules s'écrasèrent lourdement en plein milieu de la ligne de front ennemie. Mon armure fut d'un coup désolidarisée de ses fixations et je jaillis en même temps qu'un pan du MID à l'air libre dans le nuage de poussière qu'avait soulevé l'impact. Le scanner de proximité m'indiqua où se trouvaient les potentielles cibles tandis que l'affichage s'acharnait à me restituer lesquels des points en mouvement étaient mes alliés et par conséquent, lesquels devaient définitivement arrêter de bouger. Mais tout ce processus automatique ne m'intéressait que peu, je pouvais tout à fait faire sans et je le démontrais en abattant mon premier ennemi d'une rafale ajustée, répandant le premier sang de la frappe en profondeur.
Je prenais immédiatement une position à couvert et fut récompensé par le bruit des tirs qui passaient au-dessus de moi sans faire le moindre dommage. Je localisais approximativement la position des tireurs et sortais une grenade de son logement avant de l'amorcer et de la lancer. Deux secondes s'écoulèrent très lentement avant que je ne sois récompensé par un cri d'avertissement et presque aussitôt frappé par l'onde de choc de l'explosion. Je sortais de mon couvert sur le champ et progressais pour aller achever les survivants. Mais des alliés avaient été plus rapides et je n'arrivais que pour constater qu'un des bleus venait d'achever à l'aide de son poignard un soldat qui n'avait plus longtemps à vivre. Je vis l'homme d'à peine vingt an se relever et essuyer la lame sur son tabar représentant un talkesh'a.
-En mémoire des morts.Commença-t-il.
-Pour les vivant.Répondis-je immédiatement.
Il rangea sa lame et repris son fusil d'un geste assuré, puis je lui indiquais la direction à prendre pour rejoindre notre point de ralliement et il prit la tête sans la moindre hésitation. En fin de compte certains allaient réussir à survivre à cette opération et ça me suffisait amplement. A peine nous eûmes pénétré dans la ruelle suivante que des tirs frappèrent l'armure du jeune soldat sans percer les plaques densifiées et l'envoyèrent au sol. J'avais réagit dès le premier éclair d'un tir et mon arme crachait déjà ses projectiles explosifs vers le tireur alors que mon protégé ne subissait que le premier impact. Alors que je vérifiais les environs en quête d'un autre agresseur, la partie de bâtiment où s'abritait l'ennemi vola littéralement en éclat en même temps que le corps de ma cible. Mon affichage tactique me révéla que le bleu n'avait rien de plus que quelques contusions et je reculais donc en gardant mon arme prête à l'emploi afin de l'aider à se relever.
-PAR ICI !
Un groupe d'ennemis, sûrement attiré par notre joyeux feu d'artifice, était venu s'enquérir de ce qu'il s'était passé venait de nous débusqué. Bien sûr, ça aurait été trop demander de pouvoir pour une fois rejoindre mon point de ralliement avant de devoir engager le combat. Pourtant je ne fus en rien dérangé de voir le corps du soldat ennemi déchiqueté par une rafale de mon protégé alors que je me tournais vers la rue que nous venions de quitter où un transport de troupes léger venait d'apparaître. Sans laisser le temps à l'opérateur de la tourelle de m'aligner je m'élançais déjà à découvert en plein milieu de la rue tout en tirant en direction du véhicule. Le pilote, loin d'être stupide, était déjà en train de faire reculer son engin lorsqu'enfin un de mes tirs transperça le blindage et déchira ses chaires. Je ne sus jamais si mes tirs avaient touché ou non l'opérateur de tir, toujours est-il que le véhicule quasiment immobile fut facile à escalader et qu'une fois hors de portée de son arme principale il me fut aisé de déchirer une trappe d'accès et de jeter une charge à fusion à bord.
Au vu de mes antécédents, j'aurais probablement mieux fait de m'abstenir de lancer la charge sans vérifier la programmation de l'engin qui explosa dès qu'il toucha une surface solide. Je ne me rendis compte de cette erreur que lorsque je me retrouvais propulsé au travers d'un mur par l'explosion. Il devait s'agir en outre d'une grande hall ou quelque chose du genre, parce que ma chute dura bien trois seconde avant que je ne heurte le sol et que ma visière ne se teinte de sang. L'inquiétude s'empara de moi et je contrôlais de manière fébrile le compte rendu de l'IA médicale de mon armure qui m'indiquait au pire de légères contusions et une possible commotion. Perplexe j'examinais rapidement les alentours et me rendis compte que je venais d'atterrir en plein milieu d'un arsenal qui semblait de plus relié à des passages souterrains. Le sang en outre, ne venait effectivement pas de moi, mais du soldat que j'avais malencontreusement écrasé en fin de chute, son binôme ne fut d'ailleurs pas long avant de manifester son intérêt pour l'absence un peu trop longue de son frère d'arme. Je me trouvais entre deux véhicules du même modèle que celui que j'avais précédemment détruit et me déplaçais le long de celui derrière lequel mes capteurs situaient le collègue de mon amortisseur. A peine ce dernier eut-il dépassé l'angle que je me saisis de lui et brisai ses cervicales, il était condamné alors même qu'il ne faisait que commencer sa chute vers le sol. Le craquement sec avait raisonné comme tonnerre dans la hall à moitié souterraine et je changeais immédiatement de plan. Il était hors de question d'espérer que personne n'avait entendu les os du jeune bougre se briser sous la torsion, je plaçai donc rapidement une charge sous le véhicule blindé léger et m'éloignais dans la direction du mur le plus proche tout en profitant du temps qui m'était offert pour piéger d'autres véhicules. Je continuais de courir et de placer des explosifs à retardement lorsqu'enfin un cri d'avertissement retentit dans la hall. Dans la seconde j'envoyais l'impulsion codée prévue et la charge à fusion qui se trouvait sur le premier véhicule explosa dix secondes plus tard, engloutissant avec un peu de chance plusieurs soldats dans sa sphère de destruction.
Dès cet instant je bifurquais à nonante degrés (quatre-vingt-dix pour les non latins) et continuai de placer des charges tout en courant à pleine vitesse sans me donner la peine de limiter le bruit que je produisais. Le but étant d'attirer ouvertement l'ennemi dans ma direction afin d'avoir le bonheur d'entendre les charges de proximité faire leur macabre besogne. Je sortis une charge de démolition de son emplacement et en programmais la minuterie avant de changer à nouveau de trajectoire et de jeter mon petit cadeau sous un char d'assaut à l'allure trapue et menaçante. Je m'éloignais encore d'une centaine de mètres avant de me jeter au sol et d'envoyer une autre charge de démolition qui atterrit sur un énième véhicule blindé. Je me glissais derrière l'essieu du véhicule le plus proche et me tapi pour attendre les quelques secondes qui restaient avant la détonation.
L'onde de choc de l'explosion de cette dernière charge fit exploser le moindre vitrage dans un rayon de deux cents mètres et malgré son poids mon abri fut presque renversé par la puissance de l'impacte. Les mures en brique rouge qui camouflaient l'embranchement de tunnels commencèrent à vaciller et quelques pans s'écroulèrent sur l'intérieur en emmenant avec eux une partie de la charpente métallique et du toit. L'I.A. de l'armure estima que quelques explosions supplémentaires donneraient le coup de grâce à l'édifice. C'était bien sûr une bonne nouvelle, mais j'espérais vivement être très loin de l'endroit une fois qu'il s'écroulerait. Me ressaisissant, je vérifiai consciencieusement que mes armes étaient bien chargées et que mon épée coulissait parfaitement dans son fourreau. Il allait bientôt être trop tard pour se préoccuper de tels détails alors que les explosions de mes charges se rapprochaient peu à peu.
L'ennemi se déplaçait de manière prudente en direction de la dernière explosion et je pouvais facilement comprendre leur manœuvre. Après tout, vu la grandeur du lieu et du matériel en présence, je devais dors et déjà être totalement encerclé. J'espérais juste que les explosions en série et des dégâts sur le bâtiment provoqueraient la venue de renforts alliés dans ma direction. En attendant je planifiais de vendre ma peau aussi chèrement que possible et de faire regretter à ces chiens d'avoir oser refuser l'offre de reddition conditionnelle qu'avait émise l'impératrice avant le début des opérations sur Arum IV.
Les capteurs de mon armure commencèrent à s'agiter alors que différents contacts se rapprochaient inexorablement de ma position. Cependant, mes charges avaient provoqué un regain de prudence de la part d'un côté du cordon d'encerclement et je pouvais dors et déjà compter sur un nombre non négligeable de secondes de délais avant que leur encerclement ne se referme totalement sur moi. Leur assaut viendrait d'abord d'une seule direction et je n'attendais plus que le premier visuel pour me déchaîner. Mes vœux furent rapidement exaucés, un binôme progressant plié en deux et sur ses gardes se présenta en plein milieu de mon champ de tir. Je pris une grande respiration et relâchais très lentement mon souffle tout en ajustant ma mire.
Lorsque le premier coup partit je fis pivoter très légèrement mon arme et lâchai un deuxième projectile. Les deux hommes furent touchés presque simultanément et s'écroulèrent dans une gerbe de sang. Presque aussitôt, d'autres hommes surgirent de leur couvert et se jetèrent dans ma direction afin de me forcer à quitter mon abri. C'était tout bonnement hors de question et un autre soldat l'apprit bien assez tôt lorsqu'une balle lui pulvérisa le genou. Basculant en mode rafale, j'arrosais l'autre côté du véhicule qui me servait de protection avant de changer de position. Une fois que je me fus jeté derrière un essieu j'insérai un nouveau chargeur dans mon arme et recommençais à arroser les soldats qui tentaient de me clouer sur place par un tir de suppression. Si leurs efforts étaient pitoyables, lorsque leurs renforts arrivèrent et que je me retrouvais totalement encerclé il me fallut me rendre à l'évidence : en temps normal ils m'auraient totalement pris au piège.
Une tactique qui aurait eut tout son intérêt si ils n'avaient affronté un phénix équipé des dernières technologies de la flotte nomade sous la forme d'une armure que leur armement allait avoir beaucoup de mal à briser. Il n'était cependant jamais aisé de s'exposer plus que nécessaire aux tirs et je du puiser jusque dans mes dernières réserves de courage pour m'élancer en direction d'un flanc du blocus qui me semblait moins fournit que les autres en puissance de feu. A peine sortis de mon couvert je ressentis vivement un impact au niveau de l'aine qui me fit chanceler, un second et un troisième projectile se pulvérisèrent sur mon plastron et je vis nettement les éclats virevolter dans toutes les directions alors que je pressais la détente de mon arme pour répondre au feu. Je chargeais dans leur direction avec toute la puissance de mon armure, essuyant les tirs sans sourciller malgré les éclats et les projectiles qui arrivaient à se frayer un passage au travers des couches de blindage. Ignorant la douleur je continuais de courir et finis par atteindre les lignes ennemies. D'un pas je sortais de la ligne de visée du soldat et un deuxième m'amena directement à portée, me permettant de saisir sa tête en pulvérisant la visière et d'écraser son crâne contre le véhicule le plus proche alors que je vidais le reste du contenu de mon chargeur dans le corps de la cible la plus éloignée. Je rabattais alors l'arme vide sur le côté et dégainais mon épée pour embrocher l'homme qui tentait de m'empaler sur sa baïonnette avant de l'abattre d'une balle en pleine tête et d'envoyer son cadavre contrer la charge des soldats ennemis qui se trouvaient de l'autre côté de l'encerclement. Je me rabattis derrière un véhicule pour sortir des lignes de tir et engageai un nouveau groupe d'adversaire qui tentait de rejoindre le combat au corps à corps. J'activai le champ énergétique de ma lame et tranchai proprement en deux le soldat qui voulut parer mon coup à l'aide de son arme avant de plonger la lame dans le coeur d'un autre homme au travers de sa plaque de protection thoracique et de désactiver le champ afin que l'arme reste enchâssée dans le corps de ma victime infortunée qui me servit de bouclier contre les tirs de ses camarades.
Je progressais vers les tireurs en me servant des restes du soldat comme couvert tout en tirant par dessus son épaule avec mon arme, alignant les tirs de projectiles explosifs de gros calibre qui firent des ravages dans leurs rangs avant même que je n'arrive à me mettre à portée pour utiliser ma lame. L'I.A. de l'armure m'informa de l'arrivée d'unités ennemies dans mon dos, je me jetais de toute mon énergie en avant, achevai un blessé d'un tir et tuai les deux derniers survivants du groupe d'un ample coup de lame énergétique pour ensuite disparaître derrière un transport de troupe blindé. Mais, au lieu de continuer à m'éloigner, je me plaquai directement contre le véhicule et jetais une charge explosive dans le « couloir » que je venais de quitter avant de la faire détoner après deux secondes. J'appuyais encore sur l'amorce de détonation lorsque je surgis dans l'espace ravagé par l'explosion. Des restes humains jonchaient le passage et une brume de sang se mêlait aux fumées des incendies alors que je traçais en direction du prochain affrontement. Éventuellement je croisais quelques hommes encore sonnés par l'onde de choc et leur vol plané. Ni une ni deux, je projetai l'un d'entre eux au sol avant de lui défoncer la poitrine d'un coup de botte, broyant ses organes vitaux sous la force du coup. Les trois autres survivants furent proprement achevés par les dernières balles de mon chargeur. J'insérais un nouveau magasin lorsque un projectile heurta mon épaulière, en traversa le blindage et s'enfonça dans mes chaires avant de se perdre contre le revêtement interne de mon armure. L'énergie cinétique du coup m'envoya valdinguer contre la carlingue blindée la plus proche et je ne du ma survie qu'aux réflexes acquis lors d'innombrables combats qui me firent me jeter hors de la trajectoire du tir suivant en une roulade.
Je sortis ma dernière grenade à fragmentation et en activais la charge avant de progresser jusqu'au bout de l'allée en restant collé contre la lignée de véhicules qui faisaient écran au sniper. La grenade vola pendant une seconde en direction du chemin de gauche pendant qu'un sourire éclairait le visage du soldat qui venait d'apparaître et qui me mettait en joue, certain de pouvoir m'achever. Ce qui faisait de lui un être pensant disparu lorsque la charge explosa et que trois mille éclats surchauffés déchirèrent l'air, le transformant, lui et ses camarades, en pulpe. Je m'étais à peine redressé qu'un nouveau tir du sniper heurta mon casque, pulvérisant la visière blindée et provoquant la désolidarisation de sécurité des plaques protectrices. Une mesure qui évita que ma cervelle n'aille faire un tour hors de ma boîte crânienne. Ce qui n'allait pas faire grande différence vu que le tireur s'apprêtait à m'achever et que j'étais trop sonné pour pouvoir ne serait-ce que réagir efficacement. Alors que je voyais la mort venir saisir mon âme pour l'amener à l'endroit de son dernier repos, les portes de l'enfer s'ouvrirent dans la hall sous la forme de phénix enragés crevant les parois. Le bleu qui m'accompagnait plus tôt avait abattu la menace et techniquement venait de sauver mes fesses.
Il n'était pas revenu seul et avait amené tous nos camarades qui se trouvaient au point de ralliement avec lui pour venir à ma recherche, un tel mouvement de troupe n'était pas passé inaperçu et d'autres s'étaient joins à l'opération afin de voir de quoi il pouvait bien retourner. C'est ainsi que le toit fut déchiré par une série de rafales avant de laisser place à un Havoc d'assaut qui fit parler ses canons et ses roquettes afin de nettoyer en grande partie le hall des ennemis. Après quelques minutes de carnage il scanna les lieux en vol stationnaire et ressortit par où il était entré, probablement pour refaire le plein de munitions. Le bleu sauta depuis sa position en hauteur et vint me rejoindre.
-Le lieutenant à demandé des renforts pour nettoyer les tunnels, ils sont en route.
-Les ordres ?
-La section à subie des pertes légères, mais nous avons beaucoup de blessés et nos réserves de munition sont au plus bas. Nous nous replions vers la base opérationnelle la plus proche pour nous ravitailler et sélectionner notre prochain engagement.
-Bien, établissez un périmètre et sécurisez les environs en attendant que nos renfort se posent.
-Je vais d'abord m'occuper de vérifier votre état, monsieur, le lieutenant s'occupe déjà de faire sécuriser l'endroit.
Je n'eus pas la force de résister et laissait le tout jeune phénix examiner mon armure et remédier aux manquements des automatismes de l'armure en terme de maîtrise des hémorragies. Si l'ensemble intelligent de plaques de blindages et de servomécanisme avait dans les grandes largeurs amplement remplit son office, il avait énormément souffert du combat et en portait les nombreuses stigmates, n'étant plus que l'ombre de ce qu'il était avant l'engagement. Il ne fallut que quelques minutes en renforts pour arriver et le trou dans le toit ne s'en porta pas mieux alors qu'un condor en agrandissait les contour afin de pouvoir venir se poser directement dans le bâtiment. Notre section pris position sur le côté de l'appareille, attendant de pouvoir embarquer. La rampe de chargement du lourd porteur s'abaissa alors qu'un autre engin entamait sa descente, laissant sortir deux véhicules blindés et une section complète.
Les visières et les visages se tournaient tous dans notre direction après avoir jeté un oeil sur la dévastation alentour. Je pouvais aisément lire la peur qui se saisissait de leur coeur alors qu'ils se demandaient combien des leurs avaient péris pour prendre l'endroit d'entre les mains de l'ennemi. Je fis un pas en avant et hurlais malgré la douleur :
-En mémoire des morts !
-Pour les VIVANTS !
Vînt avec autant de force et de conviction la réponse des soldats qui venaient de survivre à leur premier engagement. Lorsque je tournais la tête vers les soldats qui débarquaient encore, j'y vis des sourires carnassiers et une ferme résolution. Nous sommes les phénix au service de la Flotte Nomade, nous tirons nos honneurs de nos actes et c'est avec plaisir que nous donnons jusqu'à nos vies pour l'impératrice héritière de la lignée des Talkesh, quitte à en devenir honteusement riche. Nous embarquâmes en ordre de bataille et tous prirent une place sur un des emplacements le long des côtés. A peine plus de la moitié de la section était présente, effectivement, pour leur tout premier engagement, perdre moins de 30% des effectifs tenait du miracle. Nous restâmes tous vigilants pendant les quelques minutes de vol jusqu'à ce que la rampe s'abaisse et nous laisse apercevoir la base d'opération, à ce moment la tension qui me faisait tenir se dissipa peu à peu rendant la douleur de plus en plus présente et insoutenable. Je titubais donc en bas de la rampe et fus plus que soulagé lorsqu'un infirmier vînt relever les données de l'I.A. médicale et qu'il appela les brancardiers les plus proches avant d'actionner les commandes de libération d'urgence de mon armure.
Lorsqu'enfin je vis ce qu'il restait de mon armure je ne pu que sourire bêtement et poser ma paume contre le blindage pour remercier la machine alors qu'on m'emmenait. |
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