Developpement Empirium

[Rigel Elgeba]

Planelude Pretarium

« Ivée est d’une beauté profonde et infinie », pensait Rigel. Le Planetarium était l’endroit du vaisseau que Rigel préférait. Situé au centre d’une immense et sombre salle sphérique, ici il pouvait contempler seul l’Espace Sidéral dans toutes les directions, comme si le vaisseau n’existait pas. L’impression virtuelle de ne faire qu’1 avec l’Univers était une sensation absolument délicieuse. Ici, il se rendait vraiment compte à quel point la Galaxie était attirante et mystérieuse à la fois. Il avait déjà tant accompli, prendre le Commandement de l’Astro-Monde Orion avait été son but pendant tellement d’années et pourtant il le savait, maintenant que l’Orion était sien, tout ceci n’était que le début.

Selon sa volonté, le Planetarium fit apparaître les étoiles les plus proches. Rigel plongeait son regard acéré vers chaque détail visible des constellations voisines. Il devait commencer par là. Sa fuite des Corporations d’Elgeba avec l’Orion n’était qu’un leurre. Il prendrait sa revanche, il se l’était juré. Ils les connaissaient trop bien, ce qu’il leur préparait maintenant resterait à jamais gravé dans les mémoires des Corporations. Non, mieux ! Il ne permettrait même pas qu’on se souvienne des Corporations d’Elgeba. Rigel jubilait. « Oui ce n’est que le prélude. Grâce à l’Orion je les absorberais toutes, unes par unes. »

Dernière édition par Rigel Elgeba le Ven 23 Oct 2009, 22:33; édité 1 fois

[Rigel Elgeba]

Casus Belli

La salle était sombre. Une seule lampe blafarde située au milieu, éclairait le front soucieux de plusieurs hommes assis autour d’une grande table ovale.
Tout d’un coup un des hommes brisa le silence en tapant fort du poing :

- Mais Nom d’un Pulsar, comment cela a bien pu se produire ! C’est impardonnable !
- Calmez vous Bétel ! Je vous ai déjà dit que nous n’avions pas plus d’informations pour le moment ! Il s’est envolé, c’est tout. »

Un autre acquiesça le premier :
- Bétel a raison, cela n’aurait jamais dû arriver. Il faut absolument le retrouver. Si nous tardons trop, qui sait ce qu’il pourrait se passer. »

Un des autres hommes qui était resté de marbre jusque là, pris la parole en murmurant presque :
- Nous sommes perdus. Il va s’en prendre aux Corporations c’est certain. Et il ne s’arrêtera pas là, vous le connaissez autant que moi. »

Le cinquième homme qui semblait plus détendu lança :
- Je vous l’avais bien dit. Vous êtes des imbéciles, vous avez joué au feu avec Rigel et voilà où nous en sommes actuellement.

Bétel répondit :
- Taisez-vous Bellatrix, vous avez voté autant que moi ce projet, et croyez-vous que vos Complexes Industriels soient à l’abri ? Il est parti avec 2 de vos croiseurs aussi je vous signale et ça vous fait rire ?
- Non bien sûr, mais que croyez-vous que nous puissions faire maintenant. Ce projet était votre idée Bétel et si Saiph n’avait pas eu la brillante idée de faire rentrer ce traître dans le plan, c’est nous qui serions à la tête de l’Orion aujourd’hui et non ce misérable de Rigel. Je… »

Saiph justement, silencieux jusque là, lui coupa la parole :
- Au lieu de vous disputer sur qui est responsable de quoi, nous devrions nous concentrer sur la recherche immédiate de solutions et retrouver la trace de l’Astro-Monde, où alors en effet il ne nous reste plus qu’à pleurer et à implorer le pardon de Rigel pour ce que nous lui avons fait. »

La réunion se poursuivie semble t’il, jusque tard dans la nuit.

[Rigel Elgeba]

Negotium Infestus

Betel savait qu’il avait perdu. Il se tenait droit et nerveux sur son bureau en fusillant du regard tous ses subalternes :

« Combien nous avons perdus ?
- A l’heure actuel, 64% des actions de la Corporation Elgeba monsieur. Dès que nos actionnaires et investisseurs ont eu vent de son OPA hostile contre nous, ils ont vendus presque toutes leurs actions à Rigel.
- Et notre contre-OPA ? Elle n’a eu aucun effet ?
- Aucun monsieur, le prix d’achat fixé par Rigel était trop élevé et nous avons été pris de court, l’action est monté en flèche, nous n’avions plus les moyens financiers pour les racheter nous-même. Nous craignons de perdre totalement les Corporations si nous ne faisons rien.
- Combien d’entre-vous on vendu leurs actions à Rigel ?
Long silence.
- Bandes de sales traîtres. Dans ce cas je n'ai plus le choix, envoyez un message à Rigel pour lui dire que j’accepte finalement sa fusion-acquisition.

***

Rigel savait qu’il avait gagné. Il se tenait droit et souriant sur son poste de commandement en contemplant rêveusement les écrans de contrôle de l’Orion. Il demanda à son Conseiller :

« Faites moi un rapport de l’Offre Public d’Achat sur les Corporations d’Elgeba.
- C’est un franc succès au-delà de nos espérances et Betel a finalement accepté votre proposition monsieur.
- Bien, dites-lui qu’il aille au diable, je lui pomperais jusqu’à sa dernière action.
- Vous avez raison monsieur, les investisseurs ont tous compris ce que représentait l’Astro-Monde en terme de profit à venir. Ils se sont tous ralliés à notre cause les uns après les autres dès qu’ils ont su que c’était l’Orion qui était à l’origine de l’OPA. Mais si je puis vous suggérer de garder Betel, c’est un homme intelligent qui pourrait encore nous servir.
- Pourquoi. L’organe économique des Corporations d’Elgeba est à nous maintenant non ? Privé de leur appui financier, les Conglomérats, Consortium et Company d’Elgeba ne tarderont pas à flancher non plus !
- Effectivement, mais vous oubliez la Holding Elgeba Nexus Intergalactic tenu par Saiph. Elle ne sera pas facile à détenir et sans l’appui de Bétel il sera sous la défensive.
- En effet, vous avez peut-être raison. Betel n’est de toute façon maintenant plus qu’une marionnette à ma mercie. Passons au plan B, et utilisons-le pour faire une proposition que Saiph ne pourra refuser. Si la Holding est notre, tout leur Empire Corporatiste s’écroulera comme un château de carte et je reprendrais ce qui m’est dû.

[Rigel Elgeba]

Conjugium Cogitato

Rigel contemplait sur une passerelle, la valse des modules commerciaux qui arrivaient et repartaient de l’Orion. Depuis qu’il détenait la majorité du capital de la F.E.C.I., la Financial Elgeba Corporation Intergalactic, organe économique des Corporations et dirigé avant son OPA par Bétel, les modules revenaient de plus en plus chargés de Pulsar, la monnaie standard galactique. Mais selon Rigel, c’était loin d’être suffisant. Il fallait faire plus. Il avait cependant gagné une bataille importante, la FECI n’était certes qu’une petite fraction des Corporations d’Elgeba, mais elle en était la pierre angulaire. Le risque existait cependant que privé de confiance et se méfiant tous des méthodes de Rigel, l’ensemble des Corporations se mettraient à chercher maintenant d’autres « traders » que la FECI. Rigel était conscient de ce risque et sans l’appui financier du reste des Corporations toute son opération depuis le début pour récupérer les Corporations resterait lettre morte.

Il fallait absolument regagner la confiance de l’ensemble des Corporations, leur donner des garanties et leur montrer que rien ne changerait si ce n’est que Bétel était maintenant Rigel. Il savait que cela coûterait trop cher pour eux de changer d’habitude, le chiffre d’affaire immédiat passait avant tout autre considération et Rigel était devenu maintenant incontournable. En tout bon capitaliste, Saiph par exemple, saurait avec qui il devait maintenant travailler, mais Rigel se doutait qu’ils se méfieraient quand même tous de lui dorénavant, même s’il avait fait exprès de laisser une partie du capital de la FECI à Bétel, afin d’adoucir leurs soupçons vis-à-vis de lui.

Saiph seul était pourtant capable de convaincre les autres dirigeants. La suite du Plan de Rigel lui imposait de tous les réunir autour de la même table et uniquement sur l’Orion. Malheureusement la plupart prendraient ça comme un piège, mais Rigel avait confiance en leur logique, ils se douteraient certainement que de les tuer ne feraient que précipiter la mort définitive des Corporations et ne servirait à rien pour lui. "Non je ne souhaite pas leur mort, ils le savent, cela serait me couper mes propres ressources, j’ai besoin d’eux encore si je veux récupérer les Corporations. Je dois montrer que je fais la Paix et que ma vengeance a été assouvie. Je dois réussir à persuader Saiph de faire venir tout le monde sur l’Astro-Monde." Mais comment les convaincre de venir sur l’Orion ?

***

Saiph connaissait bien Rigel car il avait été son tuteur pendant son enfance, lorsque son père Rigel Elgeba Senior, dirigeant unique et fondateur des Corporations commença à devenir malade. C’est alors que le plan visant à évincer également son fils du pouvoir débuta dans son Esprit. Mais il avait fait l’erreur de croire que Rigel n’était pas comme son père et préférait les Sciences au Marché et au Management. Saiph par compassion sans doute, avait insisté pour qu’on ne tue pas Rigel Junior après la mort définitive de son père. Un plan bien trop risqué à son goût, et il le trouvait toujours utile. On lui avait assigné plutôt la petite succursale Elgeba Bio Tech après ses brillantes études en Eléctro-bionique, le gardant ainsi à porté de main tout en lui faisant croire de son utilité pour les Corporations. De plus, Rigel ne manifestait jusque là aucun désir de tenir la Direction des Corporations et il semblait se contenter de sa vie de jeune et riche héritier, coureur de jupon et partant souvent à l’aventure sur des planètes diverses et variées. Cette vie loin des préoccupations des Corporations arrangeait tout le monde.

Pourtant petit à petit Rigel commença de plus en plus à donner des idées pour faire avancer les Corporations. Le projet de l’Astro-Monde fut par exemple une de ses idées et devant la brillante démonstration qu’il élabora, les Corporations se lancèrent dans la conception de l’Orion. Ce projet était censé donner une ère nouvelle aux Corporations, à tel point que Rigel faisait de plus en plus de propositions et élaborait de plus en plus de plans et stratégies pour sa réalisation. Devant ses compétences en bio-informatique, on n’avait donc eu d’autre choix que de l’inclure totalement dans le projet de réalisation et Saiph avait dû jouer des pieds et des mains pour que les autres dirigeants des Corporations acceptent qu’il s’occupe au moins de la conception du Module Technologique de l’Astro-Monde, beaucoup voyant d’un très mauvais œil que Le Fils se rapproche de plus en plus des affaires des Corporations. Ils n’avaient pas eu tort. Rigel avait bien caché son jeu durant tout ce temps et aujourd’hui il s’était envolé avec l’Orion, piratant le système informatique de l’Astro-Monde qu’il connaissait sans doute trop bien.

Saiph avait manqué de vigilance ses dernières années et s’était endormi devant le sentiment détaché de Rigel face aux affaires de la Corporations. L’idée de l’Orion aurait dû le mettre sur la voie. Il fallait à tout prit reprendre les rênes du pouvoir et couper l’herbe sous le pied à Rigel. Organiser une réunion avec tous les dirigeants des Corporations et par la même occasion reprendre le commandement de l’Orion. Saiph avait un plan, balancer un virus informatique dans l’Orion serait un jeux d’enfant car lui aussi avait activement participé à sa conception. Mais comment se rendre sur l’Orion sans éveiller de soupçons ?

[Rigel Elgeba]

Horror Cerebrum

Rigel s’adressa d’une voix haute et insistante devant une Assemblée d’une 15aines d’hommes aux figures tendues.

« Messieurs, tout d’abord je tiens à tous vous remercier d’avoir accepté mon invitation et en particulier Saiph de vous avoir convaincu de monter à bord de l’Orion. Je sais pertinemment que la plupart d’entre vous me détestent ou ne m’apprécient guère. Je sais également, que certains se diront qu’ils n’avaient pas le choix de venir négocier directement avec moi-même s’ils ne voulaient pas perdre ce qu’ils ont bâti pendant des années. » Rigel se tourna instinctivement vers Bétel en disant cela, qui détourna le regard.

« Bien ! Je n’irais pas par quatre chemins. Je ne vous ais pas convoqué pour négocier. Je ne compte pas vous convaincre, mais je compte bien récupérer absolument tout ce qui compose actuellement vos, pardon mes, Corporations d’Elgeba. »

Les hommes s’agitèrent et un brouhaha de désapprobations se fit entendre.
« C’est un scandale !
- Vous n’avez pas le droit.
- Nous ne sommes pas venu pour entendre ça.
- Rigel vous ne vous en tirerez pas ainsi.
- Les Corporations ne seront jamais à vous.
- Silence ! Ecoutez au moins jusqu’au bout ce que j’ai à dire. J’ai réussi enfin à tous vous réunir sur l’Astro-Monde, alors ne gâcher pas vos mots avant que j’en ai terminé…

« Les Corporations d’Elgeba sous votre gouvernance sont devenues stagnantes, vos ambitions appauvries, vous vautrant dans la luxure et vos privilèges, vous avez rendus les Corporations apathiques. Il y a eu certes la construction de l’Orion, sans doute ce que vous avez fait de mieux, mais je rappelle pour ceux qui auraient sautés un épisode que ce fut mon idée au départ. Il était hors de question que je laisse vos cerveaux ramollis diriger l’Astro-Monde et par la même occasion les Corporations qui portent mon nom. Bien sûr étant donné vos compétences respectives, je ne peux me séparer de chacun de vous et vous le savez. »

Les visages des dirigeants restèrent de marbre, estomaqués devant ce discours. Alnitak, présidents des Consortium Miniers pris la parole :
- Il me semble que vous allez vite en besogne. Vous ne possédez à ce jour que l’Orion et la FECI et pas en totalité en plus. Ca ne représente qu’une infime partie des Corporations. Cette réunion ne vise qu’à négocier un compromis de pourparler pour savoir si nous acceptons encore de travailler avec la FECI ou non et au vu de votre discours, je doute sérieusement que vous nous ayez convaincu.
- Cher Alnitak, j’ai bien peur que vous n’ayez absolument rien compris comme les autres de ce qui se passe ici. Je continue donc : Vous avez cru pendant toute ces années que je restais à l’écart à ne rien faire, vous laissant comploter contre mon père et moi-même. Grave erreur de votre part, je n’ai jamais été dupe de vos mensonges et je me suis longtemps préparé à cet événement. Pendant mes nombreux voyages sur diverses planètes, je me suis constitué une fine équipe, recrutant les meilleures dans leurs disciplines et qui partageaient ma vision du monde. Mais pour vous répondre, je vais écourter les explications et maintenant vous révéler quel était le but de cette petite réunion de famille. »

Saiph, pris la parole :
- Allez droit au but Rigel.
- En effet je ne vais pas tourner autour du pot. J’attend de vous le meilleur et vous travaillerez pour moi sans relâche, contre votre gré. J’espère que vous avez dit adieux à vos familles avant d’embarquer sur l’Orion car je vous promets que vous ne les reverrez pas de sitôt. Votre dévouement aux Corporations sera maintenant total et vos loisirs futiles du passé sont définitivement enterrés. Vous travaillerez pour les Corporations jusqu’au plus profond de vos âmes corrompus, selon mes directives. »

Les visages étonnés des hommes ne savaient quoi répondre. Saiph demanda :
- Et comment comptez-vous nous forcer à travailler pour vous ?
- Dès le moment où vous avez posé le pied sur l’Orion votre destin était scellé chers amis. Et oui c’était un piège, il fallait que je trouve un moyen quelconque pour vous forcer à venir ici et là-dessus Saiph je vous dois une fière chandelle. Ah Saiph, vous au moins je pensais que vous seriez plus intelligent que les autres, je comptais même vous réserver un traitement de faveur pour le service que vous m’avez rendu. Mais pensiez-vous vraiment que je ne m’apercevrais pas de votre tentative désespérée de saboter l’Orion ? Je vous surveillais plus que les autres, sachant pertinemment que vous tenteriez quelque chose. Je sais depuis toujours que vous êtes le cerveau de la conspiration contre mon père et votre pathétique virus a bien sûr été neutralisé par mon meilleur spécialiste, Holtzman. Oui vous avez bien entendu, le même qui vous a promis de créer ce virus. Comment avez-vous pu être autant dans l’erreur, c’est moi-même qui ai recruté Holtzman dans les Corporations pour m’aider à confectionner le Module Technologique de l’Orion à l’époque et je n’ai jamais douté de sa loyauté envers moi, contrairement à vous autre. »

Saiph se mordit la langue et ne répondit rien.
« Bien, maintenant que tout a été dit je pense qu’il est temps de passer en salle d’opération.
- Comment ça ! En salle d’opération ? » répondit Bétel, d’un ton terrifié.
- Oh je ne vous l’ai pas dit ? Lors d’un de mes voyages sur la planète Achernar, officiellement dans le but de m’amuser avec la jet-set locale comme vous le pensiez, j’ai également fais la rencontre d’un autre charmant scientifique, Orkan, qui travaillait sur une biopuce révolutionnaire. Bien sûr j’ai soutenu et financé ses recherches, officiellement dans le but là aussi de créer le Module Technologique de l’Orion. Je suis le seul parmi vous à avoir vraiment un bagage scientifique et vous ne pouviez mieux m’aider en me donnant le « sous-» rôle de créations des laboratoires de l’Orion. C’est d’ailleurs aussi ce qui m’a aidé à vous le voler. La Science dirige tout dans cette galaxie, mais vous ne le comprenez aujourd’hui que trop tard. Je compte donc maintenant implanter cette biopuce directement dans vos cerveaux. Vous deviendrez mes parfaites petites marionnettes à jamais, travaillant à ma cause sans relâche sans même vous en apercevoir. Vraiment une découverte exceptionnelle cet Orkan. Bon je pense que tout est dit maintenant. Gardes ! Emparez-vous d’eux ! »

Alors que des militaires surgissaient des portes de la salle de réunion, un pandémonium d’insultes, de rages et d’invectives se fit entendre dans la salle, comme un dernier élan de résistance de l’esprit humain encore indépendant. L’horreur se lisait sur les visages. Rigel souriait, lorsque les soldats emportèrent le dernier dirigeant des Corporations, le regard vitreux et épouvanté, dans les tréfonds obscurs de l’Astro-Monde.





[HRP : fin de la première partie. Je ne sais d'ailleurs pas s'il y aura une seconde partie... pour l'instant.]